Etui de cartouche

Bonsoir. Peut-on m'aider à identifier un étui de cartouche dont le culot porte les inscriptions suivantes:
  S(poinçon)  19  36   P249   . L'étui a un diamètre de 11,5mm.
Il a été trouvé dans le sable de la plage des Aresquiers, près de Vic-la-Gardiole. Dans les années 80, des manoeuvres franco-américaines de débarquement avaient lieu chaque année sur cette plage. Vient-il de cette période-là, de l'occupation allemande ou tout simplement d'un chasseur en mal de cible?
  Je sais que sur le forum beaucoup de spécialistes en armement et munitions sont en mesure de m'apporter une réponse. Merci d'avance à celui ou à ceux qui m'éclaireront.
 Maintenez-vous tous en bonne forme,
Germain

Sans la voir ....Je vois,je vois dans ma boule de cristal   une 7,92x57 S allemande
S* indique la matière de la douille soit du laiton (jaune)
19 n° de lot
36 l'année soit 1936
P249 = Code utilisée par le IIIeme Reich pour les fabricants de munitions jusque vers fin 1940/début 1941 (remplacé par un code lettrique ensuite comme aux )
En l'espèce  la cartoucherie est :Finower Industrie GmbH, de Finow/Mark.

Enfin pour les identifications de munitions un très bon site espagnol http://old.municion.org/ (une fois que l'on a pigé le truc c'est très facile)

Quand tu trouves une munition ou une douille pas trop abimée (celles en acier vieillissent plus mal... ) sur un lieu de combat tu peux en tirer quelques conclusions :
- Si elle est percutée;c'est a dire si l'amorce au cul de la balle porte la marque du percuteur c'est bien qu'elle a été tirée ,donc possiblement lors des combats (il y a eu aussi des fantasias après la Libération et dans les années suivantes...)
Toujours si elle est percutée et dans le cas des 7,92x57 S Mauser ,la base de la douille peut présenter une marque caractéristique indiquant qu'elle a été tirée par une mitrailleuse (MG) ....et elle est rarement seule...;alors que celles tirées dans un fusil portent peu de marques.
- Si elle n'est pas percutée mais complètement éclatée c'est une cartouche complète "perdue" à l'époque qui a ultèrieurement explosé lors des incendies

Enfin si tu trouves une cartouche complète ne va pas t'amuser à la tripatouiller au prétexte de la "neutraliser" ...il y a quelques saloperies ;en particulier avec les allemandes; çà va de la traçante ;à l'incendiaire au phosphore qui va s'enflammer spontanément au contact de l'air   et même à des explosives ...

Bonjour et grand merci à EKAERGOS. Information très intéressante. J'en conclue que la cartouche a donc été tirée par un fusil puisqu'elle ne comporte pas de marque particulière, autre que l'impact central du percuteur.
Encore une fois grand merci pour cet éclairage.
Germain.

De rien germain !
Excuse moi si j'ai été un peu "pontifiant" sur les conseils de prudence ;mais il ne sont jamais de trop surtout pour les d'jeuns débutants; je n'avais pas..."percuté" que tu n'étais pas dans ce cas...

Puisque tu sembles être intéréssé par l'aviation ...et les "crashs"; je vais développer un peu sur les munitions incendiaires ;et autres "spéciales" allemandes.
En cas de découverte de munitions complètes de 7,92x57mm Mauser ;qui généralement ont perdu leurs marquages colorés d'identification ;se méfier particulièrement des munitions à douille de laiton de fabrication tardive car à ce stade de la guerre les douilles laiton étaient généralement réservées à des munitions spéciales et complexes telles que la terrible "Béobachtung" ("Observation");en fait une explosive !
Bien que ce ne soit pas une règle absolue ,elles étaient produites par des cartoucheries importantes comme Polte à Magdebourg (aux et Gruneberg(auy) donc une "aux 44"= méfiance ! (la munition intacte présente une large bande noire à la base de la balle au dessus du collet.

Alors,et l'aviation dans tout çà ?
Eh bien simplement;comme tu dois déjà le savoir; vers le milieu de la guerre la Luftwaffe abandonne;ou réduit fortement; l'armement de bord en 7,92mm de ses avions.
A la même période ;1942; les allemands sont confrontés à une relative pénurie de munitions....sauf la Luftwaffe qui a des excédents !
Après avoir raclé les "fonds de tiroir" (lots entamés de cartouches allemandes..mais aussi tchécoslovaques ;polonaises etc) souvent réempaquetés; les munitions de la Luftwaffe sont recyclées et parmi celles ci de nombreuses "spéciales" parmi lesquelles des perforantes/incendiaires PmK (Phosphor mitt Kern)...qui se retrouvent fréquemment dans nôtre région;et sans doute ailleurs; surtout dans les bandes de MG.
Celles ci sont particulièrement sensibles du fait de leur construction particulière. Leur balle contient le phosphore à l'intérieur;qui je le rappelle s'enflamme spontanément à l'air * et la chemise de la balle est percé d'un petit trou comblé avec un alliage à bas point de fusion (95° alliage de Darcet) Lorsque la balle est tirée et frotte contre les rayures du canon la chaleur dégagée suffit à faire fondre l'alliage et ainsi mettre le phosphore au contact de l'air....
Je rappelle que le phosphore est une véritable saloperie car non seulement il s'enflamme spontanément mais il est en outre trés difficile à éteindre dans la mesure ou il se rallume dès qu'il est remis à l'air....

Bonsoir à tous. Merci encore à EKAERGOS pour ce complément d'infos sur les munitions allemandes, d'autant que j'ai découvert il y a quelques mois une cartouche de même calibre, mais toute en cuivre. Etui et balle. Bien qu'à priori je ne me serais pas amusé à "triturer" l'engin, les recommandations faites sur le forum m'en auraient dissuadé. J'ai trouvé cette cartouche tout cuivre sur le site du crash d'un Dornier 217 E-4. Très bien conservée et très belle, elle porte les inscriptions :
S (petit poinçon en forme d'étoile à 6 branches) , 29 , 38 , P120 . Aucun autre marquage particulier.
Dans ton post, tu parles de douille en laiton. Pour celle-là, elle est en cuivre puisque toute rouge. Quoi qu'il en soit, il est clair qu'à l'avenir, muni des précisions que tu m'as données, j'y regarderai à deux fois, avant de toucher à ces dangereux "ustensiles".
Merci à toi,
Germain.

En fait pour les 7,92x57 S Mauser du IIIeme Reich il y a trois types de douilles
- "Jaunes"(S*) = Laiton utilisées principalement avant la guerre ,mais marginalement jusqu'à la fin ,surtout pour certaines versions "spéciales".
- "Rouges" = Acier "cuivré" c'est à dire un corps en acier recouvert d'une fine pellicule de cuivre par placage électrolytique.
Le marquage de ces cartouches comporte une série de chiffres romains/lettres minuscules/chiffres "arabes"(actuel) qui sont un code indiquant le fournisseur de l'acier et l'usine ayant réalisée le plaquage électrolytique.
Ces cartouches apparaissent vers 1935 dans le cadre de la transformation en "économie de guerre" de l'Allemagne (autarcie) visant à économiser les matériaux stratégiques. La douille cuivrée rouge + la balle chemisée de même donne un aspect "rouge" à toute la cartouche.
Celles ci sont dominantes dans la période 1936/37 à 1941

- "Vertes = Acier "Laqué" (all: "Lack"= "Vernis") .
En bon français on dirait "Acier verni" (ou "vernissé").
Elles apparaissent un peu plus tôt mais se généralisent à partir de 1941 jusqu'à la "fin"
La couleur de ce vernis est verte...mais avec toutes les nuances d'un vert: léger,"sapin","olive" etc,ect...
Marquages : St (Stahl = Acier) puis St+
Pour ta cartouche du Dornier* :
-S* = Laiton
-P120= Dynamit Nobel (DAG) à Empelde
-29,38= 29 eme lot de 1938

Pour mémoire ;çà ne semble pas être le cas ici; il existe une munition d'aviation "toute rouge" c'est la lS Leichtes Spitzgeschoss à noyau d'aluminium pour l'entraînement.

* Pour le "crash" du Dornier est ce que tu pourrais me dire la région approximative ;et la date si tu la connais ? (En MP si tu le souhaites car en la matière mieux vaux ne pas être trop précis....)