Pendant près de sept siècles, la ville de Toulon a été protégée mais aussi isolée par ses remparts. Efficaces contre les Sarrasins, les murailles du Moyen Age furent remplacées sous Henri IV par une enceinte comportant cinq bastions.
Construite en 1524 et renforcée au XVIIe siècle par les forts de Balaguier et de l'Eguillette, la Grosse Tour interdit définitivement les attaques du port par la mer.
Agrandies et perfectionnées par Vauban, les fortifications, défendues par le maréchal de Tessé et le comte de Grignan, firent échouer en 1707 un siège par les troupes anglo-austro-savoyardes. Cette résistance sauva la Provence.
Au cours du XVIIIe siècle, les leçons du siège et les progrès de l'artillerie entraînèrent la construction de forts à la périphérie de la ville.
Devenue une place forte formidable, la ville de Toulon fut à nouveau assiégée, cette fois par les Français, en 1793. Bonaparte comprit qu'en prenant la redoute Mulgrave, ceux-ci deviendraient maîtres des forts de L'Eguillette et de Balaguier et par là même de la rade et du port. Ce fut le départ de sa fulgurante carrière. Une fois encore les remparts de Toulon avaient modifié le cours de l'Histoire.
Au XIXe siècle, les remparts furent à nouveau agrandis. Les montagnes voisines se couvrirent de forts. Mais la ville étouffa rapidement à l'intérieur de murailles devenues inutiles. Une partie de celles-ci fut détruite au cours du premier tiers du XXe siècle.
En 1944, la ville fut à nouveau assiégée, une fois encore par les Français.
De nos jours les fortifications sont devenues virtuelles et les vieilles pierres ne constituent plus qu'un riche patrimoine.