U-Boat et Marine Nationale à Toulon (83), 1944-1954

Histoire peu connue des sous-marins de poches allemands à Toulon: en 1944 l'occupant tenta d'assembler dans les tunnels de St Pierre à St Mandrier, les nouveaux sous-marins de type XIII (sous marins de défense côtière), transportés en pièces détachées depuis les chantiers navals de Hambourg. Beaucoups seront retrouvés sur place à la libération non terminés.



La Marine Nationale en récupéra un pour essai en 1945 (donné par la Royal Navy), l'U-2326.
La Kriegmarine en aout 1944 avait laissé tous les plans d'assemblages de ces petits sous-marins à Toulon : la DCAN les étudia afin de remettre en service le petit submersible.
L'ex U-boat allemand est envoyé mi-septembre 1946 à Toulon, depuis Cherbourg, via La Pallice, Cassablanca, Alger.
Il part en mer à l'essai au large de Toulon avec un équipage de 17 personnes le 5 décembre 1946. Il disparait corps et bien au large du Cap Cépet. Naufrage mystérieux...


U-Boot XIII 2326 en cale à Cherbourg


FRANXEROX

les vestiges du site de lancement existent encore; il s agit de gros blocs de beton plongeant dans la mer apres les grosses tempete on peut meme voir sous l eau un filet metallique a grosses mailles avec des bouees spheriques ; peut etre des mines je ne sais pas je ne suis pas specialiste. en fait c est la derniere plage avant la base navale.

Ce sont bien des bouées et pas des mines et elles soutenaient le filet anti sous-marin à grosses mailles que tu as vu.
Joli début lolovitch !!
Ces mêmes filets ont été réutilisés comme pare chute de rochers au bord des routes.

Petite rectification : il s'agit du type XXIII et non pas XIII.
Dans le tunnel de Saint Mandrier, il a été retrouvé une dizaine de tronçons mais rien ne put en être tiré pour construire une coque complète.
Par contre, les ingénieurs de la Direction des Constructions Navales purent les étudier comme avaient été étudiés les types VII et IX retrouvés coulés dans différents ports.
La France a aussi réarmé un sous-marin similaire au U 2326 (démoli en 1967 seulement) qui a été rebaptisé Roland Morillot mais de taille plus grande (1600 tonnes).
De ces différentes études, nos ingénieurs tireront les plans des sous-marins français d'après-guerre, les Narval.
@+
Alain

lolovitch a écrit:

les vestiges du site de lancement existent encore; il s agit de gros blocs de beton plongeant dans la mer apres les grosses tempete on peut meme voir sous l eau un filet metallique a grosses mailles avec des bouees spheriques ; peut etre des mines je ne sais pas je ne suis pas specialiste. en fait c est la derniere plage avant la base navale.

De quel coté de Saint Mandrier tu parles :
Face a Toulon ou face au large ?
@+
Nico

C'est pas celui ci par hasard
[img]

Construction allemande ou française???

Fx

Aucune idée ,peut être klub83 pourra nous renseigner.
Donc nous voici en présence du tunnel reliant le CIN St Mandrier nord au CIN Sud, si mes souvenirs sont bons c'est l'entrée coté sud, et le tunnel doit faire un bon kilometre de long.
@+
Nico

allemand renforcé par les français et réaménagé
AC
photo septembre 1944

Now

Arghh si j'avais su a l'epoque j'aurais shooté les moindres recoins du CIN :evil:
Dans le tunnel je me souviens qu'il y avait des galeries qui parter a droite et a gauche du tunnel principal.
Un gars m'a dit qu'un week end il était entré dans des galeries que l'on apercoit le long de la cote entre l'ancienne BAN et la base des commandos, les tunnels etait vachement long a ce qu'il m'avait dit .
@+
Nico

je vais meme vous dire mieux; quand j etais adolescent mon pere qui etait officier de reserve avait un ami reserviste qui avait une maison voisine du CIN ; creux st georges il me semble; et dans son immense jardin il avait un tunnel creuse selon lui par les bagnnards. bien entendu le tunnel etait bouche par les gravats et il a tout deblaye; cela lui a pris des annees. il a fini par arriver a une immense citerne d eau; puis plus loin le tunnel continue et arrive au CIN cote base helicoptere. cette personne faisait egalement des recherches sur les batteries du cap cepet; il a pu visiter les souterrains et filmer mais malheureusement il est decede et n a jamais pu finir ses recherches

En 1944/1945, les Allemands emploient pour ravitailler la place de Dunkerque encerclée des sous-marins de poche de type Seehund.
Lors de l'Armistice du 8 mai 1945, quatre d'entre-eux se trouvaient à Dunkerque : ils portaient les numéros 74 - 90 - 107 et 365.
pris en charge par la Marine Française, ils forment alors la Flottille des Sous-Marins de Poche qui est basée à Toulon.
En 1951, avec l'apparition de la numérotation OTAN, ils prennent respectivement les numéros S 621, S 622, S 623 et S 624.
En 1953, le S 622 et S 623 sont prêtés à l'US Navy qui désire tester les défenses portuaires de San Diego. Le 4 avril 1954, ils sont débarqués à Toulon par le transport de matériel USS Antares (AG 258).
Les S 621 et S 623 sont rayés des Listes de la Flotte le 15/09/1954.
La flottille est dissoute le 01/08/1956 et les S 622 et S 624 sont placés en réserve et mis à la disposition du service Presse - Information "à des fins de propagande".
Le S 622 a été exposé devant la base sous-marine de Lorient avant d'être exposé en 1989 au Musée de la Marine du Château de Brest.
Le S 624 a été racheté par un particulier qui l'a exposé à Monthyon (77).
@+
Alain

Brest
AC

http://www.uboataces.com/midget-seehund.shtml
http://www.uboat.net/photos/seehund.jpg
http://www.sous-mama.org/IMG/F-HanscotteSeehund.jpg


Seehund à Toulon :
1957
1947:
Fx

Bonsoir,
Je suis a la recherche d'informations et de documents concernant la flotille des ss marins de poches qui etaient bases a toulon
Mon oncle a fait partie des marins de celle-ci et a meme participe a la mission aux u.s.a pour tester les defenses de la base de san diego

j'ai deja bien touve sur le net mais si vous avez des infos je suis ok

mon mail : estraphone@wanadoo.fr

merci beaucoup

1947: Le 90 avant qu'il ne soit refondu et renommé S622










http://www.sous-mariniers.fr/allemand.php


FX

Autre U- boot ex allemand à Toulon:

sous-marin de type XXI de 1575 tonnes capturé et prêté le 26 février 1946 pour deux ans par la Royal Navy, appellé par la Marine nationale ROLAND MORILLOT S 613
6 tubes lance-torpilles de 553 et 23 torpilles
2 tourelles de 37 A.A. une à l'avant et l'autre à l'arrière du kiosque.
Janvier 1948 : Traversée Toulon/Casabianca entièrement en plongée.
1er Avril 1948 : Est cédé définitivement à la Marine Nationale.
Avril 1949 : Arrivée à Toulon.

sources: http://www.u-boote.fr/roland.htm

FX

Un autre U Boat ex allemand :
U-123 type IX-B "vache marine"
tubes lance-torpilles de 553 et 16 torpilles (4 AV - 2 AR)
1 canon de 105 mmm, remplacé par 8 canons AA de 20 mm
mise en service dans la KGM octobre 1940
entrée dans la Marine Nationale en Octobre 1945 devient LE BLAISON
en juillet 1947, en 1951, puis en Août 1957 à Toulon

FX

Admin a écrit :

Citation :

U-123 type IX-B "vache marine"

Nein, les U.boot ravitailleurs dits "vache à lait" étaient du type XIV et non du type IX B. Les U.Boot type IX, IX B, IX C et IX C/40 sont des sous-marins de combat.

Les Allemands ont achevés dix U.Boot ravitailleurs du type XIV et tous les dix ont été coulés par les Alliés.

Quatre autres n'ont jamais été achevés et onze n'ont pas été commencés.

@+
Alain

A propos du Creux Saint-Georges, il semble qu'il y ait toujours eu un certain nombre de fortifications ou tunnels et ce, bien avant la guerre:

sous-marin Atalante vers 1932 au creux Saint-Georges à St Mandrier

La France a récupéré en compensation au titre de dommages de guerre comme d'autres Nations alliées 10 sous-marins certains se trouvaient en France d'autres ont été rétrocédés entre autres nations par l' Angleterre.

L'un d'entre eux l'U-2326 un type XXIII à coque unique , n'a même pas eu le temps d'être rebaptisé il a coulé le 5 Décembre 1946 à 4 milles au large du cap Cépet au cours d'un essai de plongée de 12 heures à 100 mètres ( " plongée à P " cad pour vérifier l'aptitude du bâtiment à évoluer à la profondeur maximale admise ) ... aucun survivant.

Sources: forum-marine

A la fin de la guerre, l'Etat-Major de la Marine se préoccupe de reconstituer la flotte sous-marine française sortie exsangue du conflit. Sur les 77 du début du conflit, elle ne compte plus que 17 unités.
1 de 1100 tonnes (Marsouin), 5 de 1500 tonnes (Casabianca, Le Glorieux, Le Centaure, Archimède et Argo), 7de 630 tonnes (Antilope, Amazone, Orphée, Aréthuse, Atalante, La Vestale et La Sultane), 3 type Amirauté (Minerve, Junon et Iris) et 1 mouilleur de mines (Rubis). Ces sous-marins étaient à bout de souffle, vieillis et même démodés. Certains, dont la célèbre Rubis, sont désarmés et la Minerve que l'on remorque de Liverpool à Cherbourg rompt sa remorque et est jetée à la côte en septembre 1945. Dix sont rayés des Listes en 1946, 1 en 1949 et 1 en 1950. Seuls eurent une carrière active plus longue les 1500 tonnes qui avaient été refondus aux Etats Unis (radiés en 1952) et, non sans mal, la Junon qui disparut la dernière en 1954.
La Royale armait 3 sous-marins britannique du type V qui sont restitués à la Royal Navy en 1946 (2) et 1947 (1) et un sous-marin italien capturé en Sicile. Ce dernier aura une carrière courte (1943 - 11/1945) car la pénurie de pièces de rechange ne permettra plus son entretien.
Une inspection des chantiers français permet la récupération et donc l'achèvement de 5 sous-marins type Aurore . Ces 5 sous-marins sont achevés entre 1947 et 1954 avec des silhouettes et des équipements différents : En fait, ils vont avoir pour mission première de tester les nouveaux équipements de la série Narval ordonnée à partir d'octobre 1949.
Restait l'hypothèse de récupérer des sous-marins allemands. Le bilan des commissions d'inspection des épaves de Lorient et Toulon fut dramatiquement restreint. Seuls quatre U;boots étaient en état de reprendre la mer avec des réparations plus ou moins importantes : un du type IX B (l'U 123 devenu le Blaison), un du type IX C 40 (U 510 devenu le Bouan) et deux du type VII C (U 471 devenu le Millé et U 766 devenu le Laubie). A ces sous-marins moyens, vont s'ajouter 4 du type Seehund capturés intacts à Dunkerque.
Si les Américains et les Russes ne font pas d'histoire sur ce réarmement d'unités ex ennemies, il n'en est pas de même à Londres. Comme en 1919, la Grande Bretagne se montre hostile à l'idée de voir une marine européenne posséder une flotte sous-marine. Quand les autorités navales françaises demandent officieusement la possibilité de se voir attribuer une quinzaine de sous-marins du type XXI, Londres y oppose une fin de non-recevoir ferme.
Néanmoins, le gouvernement britannique consent à "prêter" pour une période de quelques années un sous-marin du type XXI (U 2518) et un du type XXIII (U 2326) aux fins d'étude.
L'U 2326 se perd accidentellement le 6 décembre 1946 au large de Toulon lors d'essais de plongée à grande profondeur. Outre son équipage, il y avait à bord ce jour là le C.C. Mottez, chef de la section sous-marins à l'EMG et l'ingénieur en chef du génie maritime Isabelle.
Avec l'accroissement de la tension Est-Ouest, le 2518 est définitivement cédé à la Royale et prend le nom de Roland Morillot tandis que 4 sous-marins du type S désarmés sont prêtés pour quatre ans par la Royal Navy pour l'entraînement des équipages et des forces ASM. L'un d'eux, rabaptisé Sibylle, se perd au large du cap Camarat le 23 septembre 1952 tandis que les trois autres serviront das la Royale jusqu'en 1958, 1959 et 1961.
En août 1944, à Toulon, une dizaine d'éléments de coque du type XXIII sont découverts sous la colline St Pierre et dans le tunnel de Cépet qui avait été prolongé par une galerie débouchant en baie de Cavalas, galerie équipée d'un slip de lancement. Il y avait là de quoi achever un ou même deux sous-marins. Rien ne fut fait !!! Pourquoi ?
@+
Alain

PS : si un Toulonnais peut me localiser la colline St Pierre, je l'en remercie par avance.

Capu Rossu a écrit:

PS : si un Toulonnais peut me localiser la colline St Pierre, je l'en remercie par avance.

Salut Capu,

La colline Saint Pierre se situe quartier des Moulins au Nord de Toulon. Il s'agit de la colline habritant les tunels de la fameuse poudrière St Pierre.

Merci Matthioux.
Idéal en cas de bombardement mais un peu loin de la mer quand même.
Je pense que les tronçons étaient amenés dans le tunnel de Cépet tandis que les tunnels de la poudrière devaient recevoir les caisses de matériels à installer en finde montage dans les sous-marins achevés ou presque achevés.

@+
Alain