Monaco: port de la Kriegsmarine (1943-1944)

Cherche infos sur:
"La PRUDENTE" navire sous controle allemand coulé à quai dans le port de Monaco par un sous-marin allié le 14 mars 1943.

FX

La gabarre Prudente (mouilleur de filets , de barrage, et de coffres d'amarrage) fait partie d'une importante série de bâtiments similaires construits entre les deux guerres.
inscrite au programme 1937, elle st mise sur cale à La Ciotat le 24/02/1938, lancée le 7 juin suivant et livrée le 16 décembre 1938. Affectée à la DP Toulon, elle sabordée le 27/11/1942. Son renflouement est assez laborieux carr le bâtiment a chaviré. Commencé le 08/01/1943, la gabarre n"est remise à flot que le 18 février 1943. Elle est alors échoué sur les hauts fonds de Brégaillon. Le 28 avril la KM la réquisitionne comme Netztender 44 et la font remorquer à La Ciotat pour remise en état.
Le 14 décembre 1943, elle vient s'amarrer au quai Nord du port de Monaco. Ce poste à qui est très dangereux car vunérable à un torpillage par un bâtiment au large, la passe ne possédant pas de file pare-torpilles.
Le HMS Untering qui patrouille au large ne laisse pas passer l'occasion et "l'imprudente" Prudente est coulée à son poste.
Aux lendemains de la guerre, l'épave sera dépecée sur place en 1946 seulement, un contecieux ayant opposé les gouvernements monégasque et français.

Les gabarres Prudente et Vaillante en achèvement à flot à La Ciotat
Deux vues de l'épave, d'abord avec une légère gite sur bâbord, elle se redresse ensuite et est parfaitement droite.


Alain

Merci Gross Admiral !!!!

14 mars pour certains...13 décembre dans les archives monegasques.

FX

le Grôner donne 14 décembre et précise : 2 morts.

@+
Alain

Un autre drame maritime dans le port de Monaco:
Explosion du navire l'INTER-MONDIA, battant pavillon monégasque, sur le quai du commerce, après avoir heurté une mine marine allemande le 2 juillet 1945...gros dégats dans le port.

FX

Tu es sur de l'orthographe car je ne le trouve pas dans les annuaires de 1940

@+
Alain

Admin a écrit:

Un autre drame maritime dans le port de Monaco:
Explosion du navire l'INTER-MONDIA, battant pavillon monégasque, sur le quai du commerce, après avoir heurté une mine marine allemande le 2 juillet 1945...gros dégats dans le port.

FX

voilà:

Quai de Commerce, juillet 1945 : La désolation est immense face aux dégâts dus à l'explosion du navire battant pavillon monégasque l' « Inter-Mondia » sur une mine allemande.



sources Nice Matin

FX

Bonjour et heureux de lire les aventures Monégasques maritimes dont j'ai entendu parlé et en ai quelques souvenirs.

- Pour la mine dans le port, je me souviens qu'en 1953 , j'avais 5 ou 6 ans, il y avait un énorme trou sur le bord du quai comme le fait voir la photo.
Donc 9 ans après les dégâts n'avaient pas été réparés complètement.

- Le bateau torpillé dans le port, là il y a des rumeurs de débris projetés jusqu'à hauteur du casino ainsi qu'humains.

Mais la plus belles histoire est celle de ce bateau torpillé devant cap d'ail en 1943 je crois.
Un petit cargo.
Passionné de plongée sous marine et aussi de chasse sous marine les copains plongeurs anciens me disaient que le bateau avait été coulé par 130 m de fond devant la pointe des douaniers à cap d'ail.
Une torpille a explosé sur la plage de cap d'ail, une autre a touché le bateau qui a coulé.
Il existe des photos prises depuis le rocher de Monaco, mon frère les a trouvé et nous avons imaginé la position de l'épave.

Les années passent.....
En 1985 environ, un plongeur que je connaissais et qui ratissait le fond par 45 m pour chercher des éponges tombe sur une torpille posée a plat devant les digues de Monaco / cap d'ail.
Plus tard le Gardénia bateau de la Marine française prévenue est venu et a fait sauter la torpille.
Mon frère et moi étions là prêts pour l'expédition poissons !!!
Boummmm, légère gerbe et bouillonnement d'eau au large puis tremblement de la digue bien perceptible alors que l'explosion avait lieu à 300 mètres de distance.
Et là les poissons commencent à remonter le ventre en l'air.
Équipés en bouteilles de plongée mon frère et moi avons remplis deux sacs de loups, daurades, sars, bugue, etc.
Les pêcheurs professionnels n'ont pas apprécié à juste titre ce massacre écologique.

Un an après, les plongeurs des carabiniers ou des pompiers trouvent une autre torpille en eaux Monégasques et plus à l'Est.
Cette torpille a été larguée au large par la Marine pour éviter de la faire exploser et tuer le poisson.
En conclusion, il y a eu 4 torpilles de tirées.
Une a touché et coulé le bateau, une a explosé sur la plage et les deux autres ont attendu 40 ans que l'on vienne les retrouver.

Question : quel était le sous-marin ? Je n'ai rien retrouvé à ce sujet.
Anglais certainement.
Il y avait des morceaux de torpilles éparpillés dans le cratère, mais plus jeunes nous n'avons pas pensé à chercher des marquages sur les débris de celle-ci.

Amicalement à vous tous.

jean claude f6eju

Le 18 mai 1943, un convoi de chalands pétroliers escorté par trois U.Jager (chasseur de sous-marins) est aperçu par le HMS Sickle.
A 12h37, une torpille frappe l'UJ 2213 par tribord, un peu en avant de la passerelle. Coupé en deux, le navire disparait en en 50 secondes.
L'UJ 2213 est l'ancien morutier français Heureux saisi par les Allemands sur les côtes de Provence.
Les Allemands donnent comme position estimée : à 4 kilomètres de la côte devant le palais princier. Les Britanniques donnent 43° 25' N et 7° 25' E. L'épave de la moitié arrière a été explorée à l'aide du sous-marin Remora de la Comex le 22 avril 2008. A priori, la moitié avant n'a pas été localisée.
L'UJ 2213 devait transporter des troupes car les Allemands donnent comme chiffres 70 rescapés et 46 disparus.
Les deux autres UJ, l'UJ 2211 (ex morutier français Le Clairvoyant) et UJ 2206 (ex morutier français Saint Martin Legasse) contre-attaquent mais lors des passes perdent le contact à 300 mètres de la cible. Les passes de grenadages ne donnent aucun résultat.
l'un après l'autre, ils doivent abandonner la chasse : leur sonar étant tombé en panne. A noter que celui du UJ 2213 était également tombé en panne une quinzaine de minutes avant le torpillage ! les deux UJ survivants rentent dans le port de Monaco tandis que les chalands pétroliers assurent le sauvetage des survivants. Il est vrai que leur manque de tirant d'eau les mettait à l'abri d'une torpille mais si le HMS Sickle avait fait surface pour les engager au canon...

@+
Alain

Alain

Merci pour les infos.

J'ignorais que la Comex avait visité l'epave.

Je chercherai avec le nom du Sous marin Anglais si son histoire relate d'autres faits.

Dans quel ouvrage puisez vous ces interessantes informations ?

Encore merci, et j'espere que vous avez apprécié les aventures des anciens plongeurs de Monaco

Cordialement
jean claude

Les renseignements sur le combat sont tirés du KTB de la 6ème Sischerung Flottille. En effet, bien que la 22ème UJ Flottille appartiennent à la 7ème Sischerung et que le combat ait eu lieu dans la zone d'opération de cette dernière, le KTB de la 6ème l'a mentionné car le convoi était parti de sa zone. (Zone de la 6ème : de la frontière espagnole à Cannes - Zone de la 7ème de Cannes à Livourne).
L'indication de l'exploration de la Comex vient d'un des livres de mon ami Joncheray "Cent épaves en Côte d'Azur - de St Raphaël à Gènes).
@+
Alain

Bonjour.
Dans la zone de Menton / Roquebrune cap martin ci dessous une photos des soldats Americain  "Nissai" en 1944 qui posent pres d'une torpille pilotée.
Pourriez identifier cette torpille guidée et son origine.
Merci par avance.
F6eju   jean claude

Bonjour,

Il s'agit soit d'un Niger soit d'un Marder, fabriqué à partir d'une torpille G 7 dont la charge de combat avait été remplacée par un poste de pilotage surmonté d'un cône en plexiglas. Un nageur de combat était assis dans ce poste et lançait à l'approche de l'objectif la "vraie" torpille accrochée sous son engin d'assaut. On voit sur photo le dispositif de visée : un trait sur le plexiglas et la tige métallique montée un peu en avant. Le reste des équipements consistait en un compas et la montre du plongeur.
Mis à l'eau dans les ports de la Riviera, ces engins tentaient d'attaquer les navires de la Flank Force.

@+
Alain

Merci Alain pour la reponse.
jean claude "f6eju"

Navires allemands dans le port monégasque :

Bonsoir,

Le gros chalutier armé au centre de la photo est un des trois type "Hardi", UJ 2221 ex Hardi, UJ 6076 ex Volontaire ou UJ 2214 (puis UJ 6075) ex Clairvoyant.

@+
Alain

Merci Alain ...et la petite vedette derrière ?

Alain a écrit :

Une vue soit de l'UJ 2209 ex Minerva soit de son sister ship l'UJ 2210 Marcella

le même à Monaco sur ma photo ?

Bonsoir Franck,

Sur la photo de Monaco, le "gros" est un vapeur tandis que les Minerva/Marcella sont des "moteurs". Il s'agit d'un des trois que j'ai cité.
Pour le plus à droite, il s'agit d'un navire plus petit et de superstructures différentes.
Je continue à chercher à ce sujet mais la qualité de la photo n'aide pas à voir les détails.

@+
Alain

À mon avis le chasseur de sous-marins à Monaco n'est pas un type Hardi, mais le "UJ 2207" ex "Cap Nord".
Les manches à air sont en front de la cheminée, et le bateau n'avait pas une poupe surélevée.
Cordialement
Klaus Günther

L'attaque :

La Prudente torpillée par un sous-marin anglais le 14 mars 1943 après son renflouage en 1946:



doc Jean-paul Bascoul

Le film de la comex visitant l'epave de l'epave du navire torpillé en 1943 devant Monaco/ Cap D'ail:

https://www.youtube.com/watch?v=ZEZSVRSTtqI

JC    F6eju

La Prudente coulée à quai :

https://www.plongee-infos.com/?p=4165

15 mai 1943, le chasseur de sous-marins UJ-2213 à Monaco

Avant de devenir l’UJ-2213, le chalutier L’Heureux avait été construit par les Chantiers Navals Français de Caen, pour le compte de la Société Fécampoise de Pêche, en 1930. Il a servi à écumer les bancs de morue, jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. C’était alors un chalutier de haute mer de 64 mètres de long et 10 mètres de large pour un tirant d’eau de 4,6 mètres. Equipé d’un moteur diesel de 800 cv, il pouvait naviguer à la vitesse de 11,5 nœuds.

En 1939, réquisitionné par l’Etat français pour participer à l’effort de guerre, il passa sous le contrôle de la Marine Nationale française qui adjoint à son nom L’Heureux, le matricule P28. Il a été utilisé comme bateau de patrouille pendant un an, jusqu’à l’armistice de 1940 signé par le gouvernement de Vichy. Il se trouvait alors à Casablanca.

Son armateur n’étant plus en mesure de l’exploiter, le bateau fut désarmé, avant de repartir vers La Ciotat le 8 avril 1942, où resta en attente jusqu’à l’invasion allemande de la zone libre, le 11 novembre 1942.

L’Heureux fut alors réquisitionné le 14 décembre 1942 par Kriegsmarine pour devenir un chasseur de sous-marins, sous la dénomination UJ-2213.

Le 15 mai 1943, l’UJ-2213 était coulé par une torpille devant Monaco. Les renseignements sur le combat qui occasionna cette perte proviennent du KTB ((Kriegstagebuch – journal de guerre) de la 6e Sicherung Flottille, qui permit, en les recoupant avec des documents anglais, de retracer les derniers moments du navire.

Le 15 mai 1943, un convoi de chalands pétroliers escorté par trois U-Jagers (chasseurs de sous-marins) était aperçu par le sous-marin anglais HMS Sickle. A 12h37, une torpille frappait l’UJ-2213 par tribord, un peu en avant de la passerelle. Coupé en deux, le navire disparut en moins dune minute.

Les Allemands donnèrent comme position estimée : à 4 kilomètres de la côte devant le palais princier de Monaco. Les Britanniques donnaient 43° 25′ N et 7° 25′ E.

L’UJ-2213 devait transporter des troupes car les Allemands donnèrent comme chiffres 70 rescapés et 46 disparus.

Les deux autres UJ, l’UJ-2211 (ex morutier français Le Clairvoyant) et UJ-2206 (ex morutier français Saint Martin Legasse) contre-attaquèrent mais perdirent rapidement le contact. Les passes de grenadages ne donnèrent aucun résultat.

l’un après l’autre, ils durent abandonner la chasse, leur sonar étant tombé en panne. A noter que celui du UJ-2213 était également tombé en panne une quinzaine de minutes avant le torpillage. les deux UJ survivants rentrèrent dans le port de Monaco tandis que les chalands assuraient le sauvetage des survivants sur les lieux du naufrage. Pourquoi les UJ se mirent à l’abri, laissant la tâche risquée aux chalands ? Tout simplement parce que les chalands étant des bateaux à fond plat, avec très peu de tirant d’eau, ils étaient à l’abri des torpilles qui risquaient fort de passer dessous.

L’épave du UJ-2213 a été trouvée par des plongeurs locaux et a été identifiée et repositionnée en avril 2008 lors de l’exploration du sous-marin Remora de la COMEX (voir vidéo en fin d’article). Aidé d’un ROV du navire de soutien Minibex, le Remora a pu effectuer la visite de la moitié arrière de l’épave.

L’UJ-2213 ayant été coupé en deux par l’explosion de la torpille, l’épave se trouve en deux tronçons, mais seule la partie arrière est connue. Elle se trouve par 114 mètres de fond, aux coordonnées : latitude 43° 43’ 450 N et longitude 7° 27’ 533 E selon les plus récents repérages. La moitié avant n’a pas été localisée. La coque est posée sur sa quille, avec une légère inclinaison sur bâbord. L’hélice est encore bien visible et l’ensemble de l’épave, couvert de grandes gorgones rouges, est colonisé par une faune très dense. Une plongée accessible uniquement aux plongeurs aptes à l’utilisation des mélanges Trimix, au vu de sa profondeur.