Bonjour messieurs
L'installation de plusieurs batterie de DCA françaises près de la frontière espagnole, réalisée en 1938-39, est un épisode peu connu de la période précédant la Seconde Guerre mondiale. Mises en place pour interdire le survol du territoire français aux avions des belligérants de la Guerre d'Espagne, certaines ont eu l'occasion d'ouvrir le feu. Le commandement de cette organisation prenait le nom de "Défense Aérienne des Pyrénées"
Les archives m'ont permis d'identifier trois batteries, toutes situées à la frontière avec la Catalogne:
- batterie du Cap Cerbère, à Cerbère
- batterie de Banyuls
- batterie de Caldégas, à Bourg-Madame.
Elles étaient toutes les trois armées de canons de 75 CA Mle 33. Les documents suivants permettent de se faire une idée de ces installations.
A noter que la première photo a été vue sur le forum il y a quelque temps déjà. Elle représente le Président Daladier rendant visite à la batterie de Banyuls, qui était située au nord de l'agglomération.
Je joins un compte-rendu, qui relate l'intervention de la batterie du Cap-Cerbère, le 2 février 1939. Il en existe plusieurs autre. A noter l'erreur d'identification de l'officier de tir. Le Junkers 86 n'était pas un trimoteur, mais un bimoteur. S'il s'agissait bien d'un trimoteur, ce pouvait être, au choix, un Junkers 52, un Savoia-Marchetti SM 79, ou un SM 81, tous ces avions étant utilisés par l'aviation franquiste. Parmi les dernières unités républicaines ayant passé la frontière pour se réfugier en France, se trouvaient des batteries de DCA, dont au moins une, armée de canons soviétiques de 76,2, a succité un vif intérêt de la part des officiers français envoyés sur place. L'expérience des officiers espagnols républicains a également été sollicitée par les officiers français, qui témoignent, dans leurs CR, de leur propre inexpérience, et du manque d'entraînement de leurs hommes. On peu ainsi se rendre compte de l'avantage acquis par l'Allemagne et l'Italie, par leur engagement pendant la Guerre d'Espagne.
Je ne pense pas qu'il reste la moindre trace de ces installations, sauf peut-être la batterie de Cadégas, dont le site est bien visible sur Google-Earth.
JJ
Banyuls
Cap-Cerbère
Caldégas
Cap-Cerbère