Un blockhaus de 300 tonnes
découpé et rayé du paysage
C'était le dernier vestige de l'occupation allemande sur la presqu'île. Un blockhaus de quelque 280 à 300 tonnes planté au ras du niveau de l'eau, posé en travers du Sentier des douaniers autour de la Pointe Saint-Hospice. Comme une insulte à la beauté du paysage. Il vient d'être retiré du site qu'a offensait depuis bientôt 63 ans! Un véritable travail de titan puisqu'il a fallu couper l'ouvrage en autant de morceaux qui les rendent transportables.
Une opération délicate qui fut confiée à l'entreprise " Michel Bo " de Beaulieu, spécialisée dans les travaux maritimes et fluviaux. "Notre objectif était de débarrasser cette importante masse de béton et de ferraille sans rien faire tomber dans la mer pour éviter toute pollution", expliquait le directeur Michel Bo qui a mené à bien cette tâche délicate en deux semaines qui poursuivait : " Avec une scie à fil diamanté d'une très grande capacité nous avons pu couper ce blockhaus en dix morceaux d'environ 30 tonnes chacun ".
Une installation stratégique
Il ne reste en effet plus une seule trace de cet outil de guerre que l'actuel premier adjoint au maire, Marc Faraut a vu construire. Il avait 19 ans et se souvient : " A la suite de l'arrestation de Mussolini en août 1943, l'Italie signe l'armistice avec les forces alliées en septembre et son année qui occupait Saint-Jean et la région niçoise est chassée. Les Allemands sont arrivés et ce n'étaient plus la même musique. Depuis la terrasse de ma maison, avec mon frère, nous les observions en train de miner la plage Cro Dei Pins en mettant des repères sur une carte que nous avions dessinée. Ils craignaient un débarquement des troupes alliées sur nos côtes et non pas dans le Var. Et depuis ce blockhaus, ils pensaient pouvoir tirer au canon en prenant les troupes du débarquement à revers. Dans la tenaille! C'est pourquoi en février 1944, nous avons tous été chassés. La presqu'île a été entièrement vidée de ses habitants et à notre retour en novembre 1944, tout était miné. Heureusement pour la population le secrétaire de mairie, Virgile Allari à l'époque, a pu se procurer le plan des emplacements des mines. Hélas pas de toutes..."
Et s'il reste encore un blockhaus sur la presqu'île, sous le phare, il faut préciser que celui-ci fut construit en 1914 et uniquement dans le but de protéger un point de surveillance de l'horizon. Avec un puissant projecteur pour contrôler es bateaux qui entraient de la rade de Villefranche la nuit.
Simon
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