septemes et Fabregoules

Bonjour. Je sais que les allemands occupaient le site actuel de Lafarge (rapporté par des anciens de Lafarge). Par contre je n'ai pas de données claires sur les lieux : un pc de l'unité probable au château actuel, une unité possible aux bastidonnes (détruites depuis, en face de l'ancien centre d'entrainement de foot), un troisième lieu possible? Ni sur les unités présentes (taille). Est ce que quelqu'un a des infos?
Un des officiers aurait été victime d'un attentat. Qu'en est il?
Ces unités ont posé problème à la libération. J'ai vu des traces d'impacts sérieux sur la façade du château. Que s'est il passé exactement. Les tirailleurs algériens ont débloqué la situation en arrivant sous l'étoile pour contourner les ouvrages de défense : avec les mules? par où seraient ils passés?
Je sais je suis curieux...
Merci à vous.

Bonjour,

Je ne sais pas si les indications qui suivent, assez (trop) générales peuvent vous aider mais à toutes fins utiles je vous les transmets

Après la guerre, le 13 août 1946, le général Hans Schaefer répondra ainsi aux questions que lui pose le général Walter Botsch au camp de prisonniers «Steinlager» d’Allendorf. Les deux officiers généraux sont en détention et doivent rédiger des rapports au profit de la «Historical Division» de l’Armée américaine.
Dans sa réponse, Hans Schaefer livre l’appréciation suivante s’agissant de sa situation à Marseille. Il s’agit en l’occurrence d’une traduction libre d’une copie d'un
rapport manuscrit, document que j'ai déposé́ au Service historique de la Défense à Vincennes en septembre 2015. Il est important de souligner que les rapports destinés à la « Historical Division » américaine qui ont été rédigés par le général Schaefer l'ont été uniquement sur la base de souvenirs personnels de l'intéressé sans confrontation possible avec d'éventuels documents militaires en possession des vainqueurs.
Extrait :

" 18 août : Ordre du corps d’armée donné à la 242. I.D. (E-M au nord de La Valentine) : prendre le commandement de toutes les unités situées dans le périmètre jusqu’à Marseille. Ordre de faire sauter toutes les positions d’artillerie et les casemates de la côte sud entre La Ciotat et Bandol dans la nuit du 18 au 19 août.
Engagement du régiment d’infanterie Westfal77 devenu indépendant sur la ligne : nord de Cassis – Roquefort La Bedoule (de part et d’autre d’Aubagne – Auriol – Peypin – sur les routes Auriol - Ste Zacharie et Peypin – Belcodène) « Gefechtsvorposten » avant-postes de combat (1 compagnie chacun) à Cassis, Caserne de gendarmerie Plan d’Aups et Ste Zacharie.

Les 19 et 20 août, des combats difficiles sont menés contre des partisans, les troupes d’artillerie sont pauvrement et insuffisamment dotées en d’armes d’infanterie, peu de munitions et en manque de ravitaillement.

19 août: l’état-major de division avec le commandant de l’artillerie et le renseignement prend ses quartiers au Cap Janet dans le Bunker des sous-marins. 2 Feldersatzbat. sont rapatriés de la 338. I.D. Le dispositif est le suivant : 1 bat. attribué au rgt. Westfal à Aubagne, 1 bat. à Saint-Antoine (nord de Marseille), attribué au nouveau groupe défensif (Abwehrgruppe) du colonel von Hanstein (Ie rgt. Bründel, compagnie d’instruction de sous-officiers de la division) (Unteroffiziere Lehrkompanie).

F3(/Alg) (Schaefer note : 3e D.I.A.). Après le repli des avant-postes de combat face aux assauts d’un ennemi se renforçant constamment contre les troupes de Westfal à Peypin, l’adversaire progresse sur Aubagne. Après des combats vigoureux d’environ 3 jours, le groupement Westfal est repoussé, il semble (rumeurs écrit Schaefer) que le commandant soit tombé lors de la contre-attaque. L’ennemi progresse par Mimet, Simiane, sur Septèmes-Aubagne au moyen de troupes régulières (infanterie). Contre-attaque Westfal (III) depuis le secteur de Cassis. Contre-attaque anéantie. 2 bat. sont surpris et pris sous un feu violent de partisans (patriotes ?) à l’ouest d’Aubagne.

( Remarque CB : Il s'agit en fait du colonel Robert Westphal.

La garnison d’Aubagne se replie en direction de Saint-Marcel avec des éléments du périmètre intérieur de défense. L’ennemi progresse depuis Aubagne le 22 août avec des chars par La Valentine en direction du périmètre intérieur de défense et repousse les tentatives de contre-attaques, progresse par Saint-Jérôme sur Marseille (en direction du centre-ville). Par une progression à travers la chaîne montagneuse, l’ennemi atteint Aubagne jusqu’au 24 août. Combats de rues (Kleinkrieg) dans le secteur du PC du général Boje (Feldkdt) et du colonel Westfal à Saint-Loup qui sont capturés le 25 août (?).

Progression ennemie et nouveaux assauts par Septèmes contre le Groupe Hanstein dès le 24 août. Parachutages (Schaefer met un point d’interrogation) à Le Rove, tout ceci conduisant le 25 ou le 26 août à la dispersion et à la destruction du Groupe Hanstein.

Nos forces sont repoussées vers la côte et subissent de lourdes pertes, ce qui rend les combats sans espoir. Jusqu’au 27 août, le point d’appui aérien de Marseille – Sud tombe, de même que les installations de transmission et radio en ville, après des combats et des accrochages sérieux.

28 août : Des attaques aériennes ennemies prennent les batteries situées sur les îles sous leur feu. Les batteries DCA du bunker des sous-marins (U-Boote) au cap Janet sont prises sous les feux de l’artillerie. Le seul point d’appui du port est occupé et tenu par le commandement du port et l’état-major de la division. Progression de l’ennemi (principalement de partisans), et feux de lance-grenades (mortiers).

Vu la situation sans issue du Groupe Hanstein, l’exécution des mesures de mise à feu des dispositifs de minage du port est ordonnée. Impossibilité de mettre à l’abri et de fournir l’aide médicale adéquate aux blessés toujours plus nombreux dans la nuit du 27 au 28 août.

Prise de contact avec l’ennemi pour une capitulation (Kampfaufgabe). Mise en œuvre de la convention jusqu’au 28 août après-midi.

Aucune liaison possible avec les unités dispersées ni ravitaillement possible en raison d’une augmentation croissante de l’activité des partisans. Aucune possibilité de déplacer et de regrouper les unités. »

J'espère vous avoir été utile.
Bien à vous,

Claude Bonard

Bonjour,

Merci beaucoup pour toutes ces infos.
Le point de vue opposé est toujours un exercice troublant. Sa perception des actions troupes régulières /partisans est intéressante. On sent la pression monter avec les pertes de positions et de moyens de communication. La prise en compte des blessés vers la fin est significative ( parallèle interessant avec les "non essentiels" de cette période de covid)..
Les infos sur les tentatives de contre-attaques sont originales.
Pas d'info sur Septemes mais ça s'explique vu la débandade et la chute des moyens de communication.
Il ne cite qu'une prise de contact, il semble ne pas avoir pris la première au sérieux.

Merci beaucoup pour ce témoignage.

Cordialement,

Jpoux

D'après le journal de la DIA, le kg Stock formé avec une compagnie du 461 reserve btn et la 7/932 occupaient les positions. Septemes a aussi été libéré avec l'aide d'un élément du Détachement Spécial.

- Si je ne me trompe pas....Toute ma "science" venant du livre de Claude Bonard que j'ai lu et relu voici plus de 30 ans Septèmes est atteint par le 1er GTM qui a progressé par la Chaîne de l'Etoile.
Sur le Forum on a d'ailleurs vu les photos de goumiers en djellaba gardant des prisonniers allemands à Septèmes.

C'est aussi ce que j'ai lu. Cadolive est loin?

Ce qui me perturbe c'est que le 20 août ce même oblt Stock est aux commandes de la 3/461 près de castelroc-bas. Et comme on l'a vu cette compagnie est engagée à Aubagne.

Bonjour et merci à vous tous.

Visiblement la personne qui m'avait répondu en 1er m'a fait un bel honneur, je n'en avais pas pris conscience : merci encore.

Effectivement les infos sont difficiles à interpreter :
je n'ai pas vu les goumiers gardant les Allemands a Septeme : beaucoup d'images sont perdues car stockées sur des structures qui ont fait faillite, c'est dommage, il faudrait prévoir stockage avec le site (pourquoi pas demander des subventions, superforum semble vu comme une source sérieuse et interessante par des chercheurs qui le citent en référence... puis lancer un appel au dépot des photos précedemment déposées sur des sites temporaires. Je digresse excusez moi, mais c'est important.

Cadolive est à l'autre bout de la chaîne de l'Etoile. Entre deux il y a le col St Anne à Mimet. Les troupes passées au nord sont bloquées à Septeme et le deblocage ne peut arriver que du sud ou bien etait il possible  de passer juste au nord entre la position actuelle de l'émetteur de l'Etoile et la carriere Lafarge (emplacement des bastidonnes à l'époque dans le vallon de fabregoules : bastidonnes = casernement des allemands selon certaine sources, mais on est loin des fortification de Septeme dans le goulet au niveau du tunnel), pour deboucher entre le collet redon et le garbeyron sur l'oppidum des mayans. (traces de combats sur la façade du chateau de l'Usine Lafarge : ceux qui sont passés au Nord, les 1ers à priori, ceux qui sont bloqués?
S'ils avaient passé le col, ils auraient pu descendre sur Marseille... si le but etait de contourner les defenses de Peypin...
Sinon, Mimet, Saint Germain(Simiane), Jas de Roque, Jas de Feraud, Les Mayans (oppidum ou vallon) et tomber pas forcement à revers mais du moins sur les flancs des allemands? Mais alors pourquoi les 1ers n'ont pas fait le contournement puisque le jas de clapier (le rouf) juste avant, permettait de rattraper le Jas de Roque depuis Bouc Bel air...
Pour info, les retraités de chez Lafarge ont tous des souvenir de munitions plus ou moins grosses retrouvées régulièrement au long de l'exploitation

De toute façon, respect à ces colonnes muletieres...