Quizz navire Brest

Allez, petit quizz: ce navire a été photographié à Brest avant la guerre.
Pas facile à trouver. Un vrai challenge pour Capu

Si je tenais le petit malin qui a flouté le nom !

Ce navire est un remorqueur : on distingue sur la plage arrière le croc de remorquage, un treuil de remorquage et les deux arceaux qui évitent à le remorque de venir se prendre dans les différents obstacles (claires-voies, panneaux, bittes d'amarrage, etc...).
C'est même un grand remorqueur : grande longueur, drome importante (3 embarcations) et présence d'un treuil de remorquage.
Particularité de ce remorqueur, une coque flush-deck, c'est à dire sans gaillard d'avant surélevé. Cette particularité me fait douter qu'il soit français, doute renforcé par le type de bossoirs qui supportent les deux grosses embarcations. Il s'agit de bossoirs à bascule alors que les armements français sont plutôt fidèles aux bossoirs pivotants. En outre les manches à air sont du type "champignon", type peu ou pas employé sur les "petits" bâtiments français.
Je pense en outre qu'il s'agit d'un bâtiment civil : le "floutage" sur le couronnement arrière masque le nom du navire et son port d'attache. Les hommes sur la plage arrière sont en civil et non pas en uniforme.
Le fait que le pavillon national n'est pa battant au mât arrière n'arrange pas.
J'ai essayé de deviner le dispositif érigé à l'avant mais c'est pas facile : il y a une plateforme avec un caisson sur sa partie arrière. Un plan incliné (?) rejoint un davier à deux rouleaux (?) posé en travers de l'étrave. Comme la plage avant ne dispose ni de corne de charge, ni de treuil, ça ne peut être un dispositif de mouillage ou de relevage de filets ou de câbles impossible à faire à la force des bras. Idem pour un mouillage de mines qui d'ailleurs se fait toujours par l'arrière.

@+
Alain

un vrai vétérant de la mer: 70 ans d'activité entre 1929 et 1999!
et là Capu va nous dire: "mais c'est bien sûr!"

Meric Axel,
je ne connaissais pas de photos de ce navire dans son premier état et cela me surprend car il était aussi mal adapté que possible pour ses missions de relevage et mouillage de bouées, engins qui pesaient à l'époque une dizaine de tonnes sans compter le poids de l'orin et du crapaud de mouillage.
En 1953, on l'a transformé une première fois en le dotant d'une grue similaire à celle du Charles Babin et du Charles Ribière, tous deux coulés en 1944.



En 1977, nouvelle refonte qui touche la silhouette, les locaux vie et la mise en place de nouveaux bourrins



En novembre 1998, les Affaires Maritimes retirent le permis de navigation du vieux Georges car sa coque est à bout de bord.
vendu à la démolition en 2003, il avait été livré par l'Allemagne en 1929 aux titre des réparations de guerre. En juin 1940, avec le Georges Blondel, il gagne la Grande Bretagne où il est saisi le 3 juillet. Remis en service avec un équipage du Trinity House, l'équivalent britannique de notre Service des Phares & Balises, il sert sous pavillon britannique durant toute la guerre. Les deux navires font partie du groupe de baliseurs qui balisent la route des convois qui se dirigent dans la nuit du 5 au 6 juin vers les plages de Normandie. Ils poursuivront ce travail durant plusieurs mois en assurant l'entretien de ce balisage qui est complété par celui des épaves jalonnant le trajet Angleterre - Normandie.
On les récupérera en mai 1946 en assez mauvais état.

@+
Alain