54ème escadre bombardement à Vinon (83)

13 décembre 1939:
Les groupes de bombardement d’assaut de la 54ème escadre se sont installé à Vinon, au confluent de la Durance et du Verdon. Les pilotes s’entraineront de façon intensive à la maniabilité, la voltige, le vol rasant dans la vallée de la Durance, au saut des lignes de force,des arbres, au passage au ras ou sous les ponts, et surtout au tir au sol, bombardement en semi-piqué, aux manoeuvres de combat à basse altitude. La recherche et la découverte d’objectifs ne seront , bien sûr, pas oubliés.

sources: aviations anciennes.

+ d'infos ??? ...merci les aviateurs.

Fx

Bonsoir,
Curieuse info que la présence de la 54e escadre sur le petit terrain de Vinon. Sans en être encore certain (il faut sortir la doc),
et de mémoire les Groupes de Bombardements d'assaut I et II/54, équipés à la déclaration de guerre de Potez 540 et 542, des "trapanelles" qui atteignaient péniblement les 250kmh en vitesse de croisière se sont retrouvés à partir du 15 octobre 1939 sur le terrain de Salon de Provence en vue de leur transformation sur des zincs plus évolués, les Bréguet 691 ou 693, (suivant leur motorisation). Alors, qu'ils aient évolué dans le val de Durance à faire du radada, cela parait logique, mais de là à s'installer sur le terrain de Vinon, c'est une autre affaire.
Je vais tenter de sortir ma doc et je reprend la fréquence.
A noter quà la déclaration de guerre, seul le GBA I/54 existe, un mois plus tard le II/54 est formé et rejoint le I à Salon de Provence.
Michel

Pour moi Vinon comme Valensole n'étaient que des terrains de secours.

@+

Alain

Vinon a bien eu des Br 693 basés à une époque, tout comme Valensole avec des Bloch 152, photos à l'appui.

Je ne suis pas certain qu'il se soit agit seulement de terrains de secours: je connais très bien Vinon pour y voler depuis 1980, et à l'époque j'avais noté (déjà avec intérêt) la présence d'une plateforme bétonnée de 70mX70m, et un soubassement de baraque associé.
Il y avait aussi plusieurs soutes à carburant (la dernière fut enlevée dans les années 2000 après qu'un planeur un peu court ait eu quelques soucis avec...) et des emplacements de DCA légère sur la colline surmontant le terrain.

Tout ça est bien visible sur la maintenant disponible photo de 1950...excepté qu'à l'époque la baraque était intacte (et peinte en vert apparemment). Il y a aussi le fait que pendant de nombreuses années après guerre un longeron de Leo451 accidenté à Vinon gisait en bordure du terrain jusque dans les années 70.

En ce qui concerne Valensole, si on arrive à visiter le terrain, on peut voir pas mal d'emplacements pour avion et autres installations (attention cerbères peu passionnés par l'aviation aux alentours!)...

JV

Ca fait une bonne quarantaine d'années que les trois ou quatre bâtiments sont occupés de façon discrète par l'Armée de l'Air. Durant de longues années, des pylônes supportant des antennes étaient implantés sur le site. L'installation de ce détachement et du matériel avait été supervisée par le général Rocard. Mes parents habitaient Valensole et, au début des années 80, quand on allait faire les champignons dans les bois entourant le camp, il valait mieux stationner à quelques distances des bâtiments sinon un individu peu sympathique sortait de l'un d'eux et vous invitait à le faire de façon peu aimable.
@+
Alain

Je ne suis même pas certain que c'était l'Armée de l'Air (bien qu'elle y mette sûrement son nez!): Construit en 1960 c'est le set d'antennes émittrices et réceptrices d'un radar HF utilisé dans le cadre d'un d'un programme de surveillance et de mesures des vagues océaniques par le LABORATOIRE DE PHYSIQUE DE L'ATMOSPHERE/Université Pierre et Marie Curie.
Il sert aussi dans la recherche sur l'ionosphère.

Ils doivent être terrorisés à l'idée que quelqu'un abime l'un des éléments, et d'autre part la puissance d'émission est très importante, donc le danger d'un contact est réel, d'où les cerbères...mais cela ne devrait pas les empêcher d'être aimables, d'autant plus que le reste des installations de l'ancien terrain est à l'écart des antennes...

JV

Bonjour à tous,

Pour votre information, deux points de détails concernant VINON, l'activité et le contexte:

1 / L'excellent livre "Ils étaient là" de Paul Martin mentionne les GBA I/54 et II/54 sur ce terrain du 13/12/39 au 06/05/40: pour encore plus de détails, consulter le bulletin de l'Association des Anciens Aérodromes, à laquelle j'appartiens, où il y a un témoignage très intéressant:
www.anciens-aerodromes.com/upload/magazine2An21.pdf

2 / Et surtout, j'ai eu l'opportunité de faire la connaissance, il y a une dizaine d'année, de la veuve de l'un des pilotes du I/54 (Somdecoste, décédé dans les années 60), qui a participé aux raids meurtriers sur Montcornet le 16 mai 40 (avion touché / mitrailleur blessé), et j'ai pu consulter et photocopier ses carnets de vols, une de mes passions étant la formation et l'entraînement des pilotes de 1910 à 1940. L'interressé était de la Promo Boursier Angers 1935, avait fin 1939 environ 650 heures de vols dont en gros 400 sur Pz540.
Ceci dit, les dates d'affectation du Groupe à Vinon n'y sont pas clairement mentionnées car il était chargé, en plus de son entraînement, du convoyage des appareils, la première mention du Terrain apparait le 19 janvier 40, la dernière (un vol d'essai a priori sur place) le 23 avril, mais c'est la suite qui est interressante:

- L'essentiel de l'activité s'est faite non pas sur Br 693, arrivés tardivement au compte-goutte, mais sur les Potez 633 (ex-grecs et roumains);
- Il y a l'épisode de la mise en place à TANGMERE (via Le Bourget et Beauvais) du 11 au 16 mars, projet avorté d'intervention en Norvège, également sur Potez;
- Quant à l'entraînement, je ne sais pas si celà a été pareil pour les autres, surtout les jeunes, mais heureusement qu'il "avait de la bouteille" et qu'il s'était familiarisé avec les deux types d'appareils pendant les longues heures (et fastidieuses!) de convoyages (36 heures de Potez 633 et 11 de Bréguet), c'est EDIFIANT:
> 8 heures de Potez (exercices avec la Chasse, vol de groupe en TBA, entraînement au bombardement sur des cibles à Berre): vu son expérience, passe encore....
> SEULEMENT, et très exactement , 1 heure 30 de tir sur Br693: ensuite, après 2 ou 3 vols d'essais moteurs et radio, c'est DIRECTEMENT la mission du 16 mai !! no comment...Ball-Trap.
> Je déborde du sujet, mais je voulais en savoir plus, et il m'aurait fallu un autre carnet de vol d'un "petit jeune" mais j'ai eu le même témoignage de la part d'un pilote, toujours vivant (carnets de vols perdus) et j'ai recoupé au SHD avec ceux du Cne NICOT, du GBA II/51; c'est un peu plus fourni, mais dans le même ordre de grandeur, à savoir: Une vingtaine d'heures d'entraînementsur Pz633, la première mission de Guerre le 21 mai sur ce type, puis très exactement 2 heures 45 d'entraînement et 6 heures de convoyage avant les missions de Guerre début juin sur ce type d'avion.
Au début, tout en feuilletant, je pensais "ce n'est pas possible, il manque des pages !!", et bien non....
Et pour les groupes passant "sur le tas" du MS406 au D520 ou du Bl210 au LéO45, çà a été PIRE !

Il fallait que ce soit dit.
A+
Jacques

Un petit UP

http://www.eligunepigouy.com/escadre.html