Les canons du Condorcet :
Canon de cuirassé de la classe Danton de 240 mm modèle 1902/1906 (armement 6 tourelles de 2 pièces de 240 mm).
Désignation allemande :
24 cm KM02/06 (f)Calibre : 240 mm
Poids du tube : 29 400 kg
Vitesse initiale de l'obus : 800 m/s
Cadence de tir : 1 coup à la minute
Portée maximale : 26 000 m
Poids de l'obus : 162,2 kg et 157 kg
Firme de construction : Ruelle
Le vieux cuirassé Condorcet (18.235 t), construit en 1909 par les Chantiers de Loire à St Nazaire, mis en service en 1911, est inclus dans la flotte de combat 1914-1918 (2 tourelles de 305, 6 tourelles de 240 et 16 canons de 75), fait la campagne d'Adriatique et coule le croiseur austro-hongrois ZENTA le 16 aout 1914, participe à l'expédition des Dardanelles et de Salonique et reste en Mer Egée jusqu'à la fin de la guerre.
En 1931 il est amarré à Toulon pour servir de dépôt des équipages de l'École de torpilleurs.
Il est sabordé en partie à Toulon le 27 Novembre 1942.
Il est ensuite récupéré par les Allemands en 1943 qui en font une caserne flottante.
Il sera gravement endommagé par les bombardements américains en aout 1944, remis à flot en septembre 1944, puis finira à la casse en mars 1945.
Les canons de 240 sont démontés pour former de nouvelles batteries de côte sur l'Atlantikwall et le Südwall :
4 pièces sont envoyées à Royan pour équiper la nouvelle batterie de côte de la forêt de la Coubre
MKB GIRONDE (4 X
24 cm KM02/06 sur abri soute S 542) pour battre l'entrée de l'estuaire de la Gironde.
Et 2 pièces (certaines sources parlent de 4 pièces) sont prévues pour armer une batterie de côte importante devant Marseille, sur les iles du Frioul la
MKB RATONNEAU.
Construite sur le fort Ratonneau, la batterie ne sera jamais terminée faute de temps, ni opérationnelle avant le débarquement : seul un canon de 240 sera installé sur un ouvrage S 542 non terminé (cuve avec abri-soute, dimensions : 20 mètres sur 6).
Le canon est placé sur un pivot et est protégé par une cuirasse blindée formant une tourelle de conception purement allemande (
Panzertürme) : l'ensemble de la tourelle est composée de plusieurs plaques d'acier boulonnées (plaque de toit d'une épaisseur de 20 cm, celle de face fait 15 cm et celles de côté font 6 cm).
L'affut du canon est aussi une réalisation allemande.
C'est le
9./M.A.A. 611 qui est chargé d'armer la batterie codé Stp 192.
Sur cette image on peut voir l'état du chantier non fini d'une des soutes de la batterie... formant un inquiétant cimetière de croix :
L'état du 1er ouvrage S 542 :
Le 2eme S 542 sans ses locaux arrières (soute et abri pour personnel) :
(images ATLANTIK RESEARCH NORWAY 2005)
L'entrée du fort Ratonneau :
http://www.baladeenprovence.com/diaporama-balade.php?reference=Frioul&image=19
http://www.baladeenprovence.com/diaporama-balade.php?reference=Frioul&image=20
Intérieur du fort :
http://www.baladeenprovence.com/diaporama-balade.php?reference=Frioul&image=23
http://www.baladeenprovence.com/diaporama-balade.php?reference=Frioul&image=24
Sources : A. Chazette : Atlantikwall-Sudwall Sur les traces du temps, ROYAN - POINTE DE GRAVE POCHE DE L'ATLANTIQUE, ARTILLERIE CÔTIÈRE EN FRANCE
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