Avant poste du Pont Saint Louis (Menton, 06)

Visite de l'AP du Pont St Louis à Menton, à la frontière franco-italienne:
(Jory, Laurent de l'AMICORF qui nous y accueille et nous fait la visite et bibi...):

Le bloc de l'AP avec à sa droite l'entrée et devant la barrière antichar rentrée à tout jamais vu depuis la ligne frontière depuis l'Italie:


Le bloc avec ses créneaux de tir: canon de 37 mm, jumelage de mitrailleuses et FM:










L'entrée du poste avec sa porte blindée:


Galerie de communication à l'intérieur...c'est minuscule!!!:


... à suivre.

Je laisse le soin à laurent de faire les commentaires necessaires...

FX

Carte postale colorisée juste d'après guerre (années 50) du Pont St Louis:
le "bloque-barrière"* en béton est toujours là au bord de la route..
et on peut voir les réparations de la route côté italien et les gravats, coupure de la route effectuée en juin 1940

* de la barrière antichar

Fx

PS: Matez la voiture verte d'Italie: on dirait la voiture de Monsieur Saroyan alias Louis de funés dans le Corniaud...ils sont passé par là avec une scène avec Bourvil mémorable au poste de douane du pont St Louis :o

Ici encore mieux:

C'est la vue que l'on a de la frontière depuis le blockhaus...axe de tir frontale

Fx

L'avant poste du poste frontière du Pont Saint Louis à Garavan après Menton :

Juin 1940 après l'armistice :


Petit ouvrage français resté invaincu, fermé à clés à la barbe des soldats italiens.
Ces derniers ont écrit à la peinture des slogans de victoire : vive le Roi, vive le Duce, vive les morts, vive les héros, division Cosseria.


Extraits du journal du sous-lieutenant Charles Gros, commandant de l’ouvrage, d’avant poste du pont Saint Louis :

20 juin 1940 :
Vers 8 heures du matin, un colonel du Génie italien et quelques hommes sont aperçus dans la baraque des gendarmes près du pont. L’alerte est donnée : "Tout le monde dedans".
A 8 h 20, un coup de mortier retentit et 200 hommes en colonne débouchent, appuyés par le feu de deux mitrailleuses. Vite un coup de téléphone au Cap- Martin pour faire tirer le 75 du bloc de barrage. Le sergent Bourgoin utilise le FM et tire 15 chargeurs. Les Italiens refluent, abandonnant morts et blessés. A 9 h, un petit drapeau blanc se montre : ils reviennent chercher les leurs. L’ouvrage laisse faire les brancardiers. Cap-Martin tire par intermittence autour de l’ouvrage pendant la journée.

23 juin 1940 :
A 10h50, une attaque se précise par derrière, venant du boulevard de Garavan. Les Italiens arrivent par les WC. Par le périscope fait d’une glace placée au bout d’un bâton, le sous-lieutenant observe l’approche. L’ennemi lance des grenades puis monte à l’escalade par les WC, par le mur de souténement et par la douane. Il est à 3 mètres de l’ouvrage. Nos FM tirent sans arrét et nos grenades jaillissent. En 20 minutes tout est réglé : le combat prend fin.
Désormais, les Italiens sont circonspects.

25 Juin 1940 :
Jour de l’armistice.
A 6h, les Italiens essaient de lever la barrière du pont. Une rafale les dispersera.
A 7h30, cinq cyclistes viennent par la route, côté France. Une nouvelle rafale les couche au sol.
A 8h15, un officier et un homme, sans casque, apparaissent au bas Aquarone. L’officier s’avance vers le pont. On n’entend plus aucun bombardement. Il y a donc quelque chose d’insolite.
A 8h45, un immense drapeau blanc apparait. 7 à 8 officiers et 250 hommes armés s’avancent. Le sous-lieutenant Gros décide de sortir seul et interpelle le chef, un colonel de Génie. Celui-ci annonce la signature de l’armistice. Le sous-lieutenant Gros, perplexe, l’invite à se retirer et menace d’ouvrir le feu. Les Italiens finissent par céder.
A ce moment-là, deux officiers français de liaison arrivent. L’ouvrage du pont Saint-Louis est resté inviolé.

Et deux jours durant, sa garnison montera la garde, interdisant tout transit aux Italiens déjà installés dans Menton.
Avant de se retirer, l’équipage emportera ses armes et fermera la porte de l’ouvrage au nez des adversaires en emportant la clé.

Source : libération de Menton.

FX

Ebay.it :


Frontière du Pont Saint Louis dans les années 1930... avant le "coup de poignard dans le dos" : douanier français et italien.
Matez donc derrière les faisceaux fascistes sur le rocher côté italien... Et la borne frontière 1861.

Fx

Bonjour,

j'ai pense à une chose pour le triangle à l'envers au dessus de la frontière :

Est ce que ce triangle servait pas plutôt à repérer la frontière depuis les observatoires Maginot du coin pour axer les éventuels tirs de barrage ?

C'est troublant car sur les photos prises dans les années 30 il n'y est pas encore...

Ce n'est qu'une hypothèse...

Je suis allé au Pont Saint Louis hier, et le local de la barrière antichar est bien muré malgré le petit passage à côté. Arrrg

L'endroit a bien changé et seuls les impacts de balles témoignent encore de quelque chose.

La route a été agrandie ou c'est le pont qui a été refait ?

Le pont a été détruit par les français ( mine) en juin 1940...puis le pont en bois provisoire par les allemands en déroute en septembre 1944.

FX

Bonjour
Le pont ne pouvait en aucun cas être miné, car situé en territoire italien.
Le DMP (Dispositif de Mine Permanent) du carrefour de Garavan était situé sous la route, à 100 mètres en arrière de l'avant-poste. Il contenait cinquante pétards de mélinite, de 20 kilos chacun, soit une tonne d'explosif...
A cette époque, on ne faisait pas dans la demi-mesure!
La charge était reliée au boitier de mise de feu de l'avant poste par deux cordeaux détonants sous gaines. Deux morceaux de mèche lente, reliés à deux détonateurs, assuraient la mise à feu des cordeaux détonants. Un relais, placé dans un puits, à l'extérieur et à mi-distance, permettait une seconde tentative, en cas de raté. Lors de l'allumage, le 10 juin 1940, le boitier et les départs des gaines, situés à l'intérieur de l'ouvrage, à proximité de l'entrée, ont volé en morceaux, criblant la galerie d'éclats, et emplissant l'ouvrage de gaz délétères. Une demi-heure de ventilation sera nécessaire pour chasser ceux-ci.
Voir l'excellente plaquette sur le sujet, de Raymond Cima et Michel Truttmann, parue en 1995 (Autoédition Cima).
JJ

Le système de ventilation de l'ouvrage, à bras et à pédales

Reconstitution du coffret de mise de feu du DMP

La chambre de tir

La barrière et son dispositif de lancement

Canon de 37 AC Mle 34, identique à celui de l'ouvrage. A noter que le canon, en batterie dans le créneau mixte, privait l'ouvrage du jumelage de mitrailleuses, dangereux à mettre en place en plein combat. C'est donc uniquement avec ses deux FM (chambre de tir et porte), et son canon, que l'ouvrage a fait front
Photos prises dans les années 1990

Salut à tous,

Malheureusement je ne m'occupe plus de cet ouvrage qui est depuis quelques années fermé à cause d'un mouvement de terrain et suite à mon départ de cette association.

Je confirme : le pont est entièrement en Italie.

La DMP se trouvait au carrefour des boulevards de Garavan et de la porte de France (RN 7).

Le triangle blanc n'est pas un repère pour l'artillerie mais le marquage de la frontière pour les bateaux. En outre vous trouverez 3 plaques où est inscrit le code de la frontière : le triangle donc et les deux autres sur la bande blanche (pour prendre en photo les balises y aller le dimanche la circulation est réduite).

Question: les ouvrages d'artillerie du secteur ne pouvaient pas voir le poste frontière ( Cap Martin, Roquebrune, Mon Agel, st Agnès)???... Avant poste caché par la montagne et la falaise... Leurs tirs de soutien étaient t'ils prè rêglés ?

Fx

Bonjour
Affirmatif, tir d'arrêt N°1, déclenché sur demande de l'avant-poste (fusée verte, ou radio OTCF, ou téléphone), et exécuté par le 75/29 du bloc 2 du Cap Martin. En principe, 12 coups répartis sur une minute.
L'ouvrage en lui-même n'était effectivement pas visible de la ligne principale de résistance.
JJ

copie de l'encadré tiré du livre des fréres cima sur la casemate du pont saint louis




il me semble avoier un plan avec les diférents tir repéré pour l'ouvrage du cap martin

A lire le récit des combats :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Pont_Saint-Louis

Extrait du livre des frères Cima :
http://www.maginot.org/livres/louis_site.pdf

texte, plans, photos

Bonjour,

Le coin a bien changé depuis ! Image GOOGLE MAPS / STREET VIEW actuelle :



L'E.M.

Sur la photo : observez bien que la barrière a été rentrée ...peut être en juillet 1940

http://www.histogames.com/HTML/chronologie/epoque_contemporaine/deuxieme_guerre_mondiale/batailles/pont-saint-louis.php

Les italiens au Pont Saint Louis





(doc Laurent Icardo)

famille de Mario Lalli