ls s’appelaient Paul-Antoine Casalta,
Bernard Croce, Ours-Marie Franceschi,
Jean Isola, Pierre-Marie Semidei...
Le 28 septembre 1943, ces jeunes
francs-tireurs de Sorbu ont trouvé la
mort sur la route qui mène de Querciolo à
Sorbu, victimes d'une mine que les Allemands
avaient placée à un barrage. Le plus jeune
d’entre eux avait 16 ans. Ils étaient les amis
de Jean-Etienne Albertini, maire de Sorbu
Ocagnanu, qui n’a pas oublié et ne veut en
aucun cas que l’on oublie.
Récit d’un dur combat Le 8 septembre 1943, l'Italie capitule, l'ennemi
d'hier, ami aujourd'hui. A partir de cette date, nous avons reçu ordre
des chefs de la Région de désorganiser et d'empêcher que les éléments
de la 90ème division panzer débarquant à Bonifacio rejoignent
Bastia pour leur embarquement. Donc le 10 septembre 1943, l'Italie
ayant capitulé, les francs-tireurs patriotes à Champlan, sur la route
qui mène de Folelli à Orezza, sous les ordres de Bébé Arrighi,
grande figure de la Résistance corse, cernent les Allemands là où
ils sont cantonnés. Le combat s'engage immédiatement
: les Allemands tentent de rejoindre leurs postes
de combat mais ils sont abattus par les patriotes.
Bébé Arrighi somme les survivants de capituler, ce
qu'ils font en arborant le drapeau blanc. Brusquement,
des renforts allemands arrivent, les francstireurs
se replient, non sans avoir auparavant criblé de
projectiles un camion qui tombe dans la rivière où
gisent des morts et des blessés. Les Allemands atteignent
le dépôt d'essence sous la protection de deux
engins chenillés et, durant toute la journée, ils sont
harcelés sur tout le front. L'ennemi, qui reçoit des renforts
de chars, a laissé sur place de nombreux morts,
des dizaines de blessés, 11 endommagés, mais hélas,
nous avons à déplorer, tué à son poste de combat,
notre camarade franc-tireur, Guillaume Bellucci de
Pruno.
Les 12 et 13 septembre, le combat continue dans la
vallée de Champlan et Fiumalto. En même temps, le
12, nous reçevons ordre de nos chefs hiérarchiques,
de harceler par tous les moyens à notre disposition les
convois allemands qui remontent de Bonifacio pour
embarquer à Bastia.
Compte tenu des renseignements reçus sur les mouvements
de la 90ème division panzer, le 13 septembre,
nous sommes 23 patriotes, éprouvés mais encore
motivés et courageux, qui, sous les ordres du Commandant
Orlanducci, décidons, après avoir combattu
à Champlan, de tendre une embuscade
au lieu-dit "I Gaïtani", pour en
découdre avec les Allemands.
Nous sommes alors munis de
mitraillettes Sten, de fusils et de grenades défensives, mais surtout
de deux mitrailleuses, la première servie par Simon-Pierre Orsini,
ayant à ses côtés Dominique Paoli comme chargeur, et la deuxième
servie par Jean-Jacques Franceschi (décédé le 28 janvier
dernier) aidé par Xavier Casabianca, mort au front en 1944.
Pour éviter toute surprise, il y a un guetteur aux avant-postes sud et
un guetteur au nord du dispositif. Tous deux ont pour mission de
nous prévenir dès qu'un convoi sera en vue.
Nous ne devons attaquer que s'il s'agit d'un convoi de 2 à 3 véhicules.
Vers 16 heures, l'un des guetteurs nous signale un convoi en
vue sur les hauteurs de la route de Saint Pancrace, à Querciolo.
Nous laissons le convoi s'infiltrer dans notre dispositif, puis on ouvre
le feu.
Seulement, il ne s'agissait plus de trois camions mais de dix sept
camions de transports de troupes. Nous voilà donc face à face; les
Allemands qui ripostent au mortier et à la mitrailleuse éprouvent des
difficultés à s'organiser, car de notre côté, Jean-Jacques Franceschi
et Simon-Pierre Orsini, avec leurs mitrailleuses, sont d'une efficacité
redoutable, prenant d'enfilade les véhicules et leur infligeant
rapidement des dégâts importants.
Des grenades sont lancées à l'intérieur des camions. Les francstireurs
tiennent bon. Fiers des traditions corses, ils ne voulaient pas
subir. Ce fut un combat dur.
A l'arrivée des chars qui se mettent en position de tir face à notre dispositif,
ils ont ouvert le feu. Mais ils ne savaient pas ce qu'ils avaient
devant eux. Nous avons alors reçu l'ordre du Commandant Orlanducci
de nous replier. Les Allemands avaient laissé sur le terrain de
nombreux morts et blessés. De notre côté, et par miracle, aucune
perte n'était à déplorer. Notre mission était accomplie. Dans les
heures qui suivirent le village de Sorbo subit un bombardement
intensif par les Allemands, sans conséquence humaine heureusement
grotte de la resistance ( porri en casinca) A l'été 1943, le quartier général de l'organisation se déplaçait de la grotta paliaghja située dans la montagne de San Gavinu d'Ampugnani, à la grotte de Porri. C'est une excavation au sommet d'un rocher qui surplombe un torrent, là-haut, non loin des villages de Porri et Sorbo, dans cette Casinca si farouchement patriote. Damien Vittori l'a aménagée. Des chênes de belle taille furent déracinés puis replantés pour son camouflage. Elle est bien gardée par les Vincetti, les Vittori, Bébé Arrighi, Antoine Battesti, Noël Agostini et tant d'autres .
C'est là qu'est installée l'une des imprimeries clandestines de la Résistance. Le 26 décembre 1942, Emile Reboli , ancien dirigeant syndical, et Robert Pedini , italien anti-fasciste dont le père est incarcéré en Italie, étaient parvenus à s'emparer des caractères et des cadres de l'Imprimerie Nouvelle, propriété du Consulat d'Italie à Bastia. Robert rejoint la grotte d'où il ne sortira que le 9 septembre 1943. Plus de 50 000 tracts et les journaux "Le Patriote" et "Terre Corse" seront édités par l'imprimerie du maquis.
Une nuit de juillet 1943, les chemises noires à la recherche de François Vittori, assiègent le village de Porri. Nul ne souffle mot. Le commandant ennemi décide de frapper un grand coup. Des forces imposantes investissent toute la région comprise entre Cazamozza,Barchetta, le col de Saint Antoine et la plaine. A la mi-août un patriote est fait prisonnier. Odieusement maltraité, il cédera à la torture. Les italiens apprennent que le P.C. de la Résistance est dans une grotte entre Pietragiusta et San Bartolomeo. Arthur Giovoni, François Vittori et Paul Colonna d'Istria avaient bien heuresement quitté la grotte la veille. Mille deux cents italiens et un cinquantaine d'allemands cernent la montagne. L'ennemi tente d'intimider la population de San Gavino. Avant d'investir la maison Leandri, ils tirent des salves, croyant terroriser les femmes. Mais les femmes se tairont.
Deux hommes, Pierre Novella et Noël Agostini, parviennent à tromper la vigilance de l'occupant. Après s'être assurés que la radio a échappé à la traque fasciste, ils reviennent au village, l'opération ennemi est un échec. Au moment de quitter les lieux, un colonel s'adresse à un agent de l'O.V.R.A. : "On nous a trompés ou ces hommes sont beaucoup plus forts que nous"
plage de solaroplateau de pratucervioneGhisonacciaFolleli (college de la casinca)[/b]