Marseille et la Seconde Guerre Mondiale
Pendant la "drôle de guerre" de septembre 1939 à avril 1940, le trafic portuaire et l’activité industrielle restent intenses.
Le conflit proprement dit se limite à un bombardement aérien du Port en juin 1940.
Quelques jours après la capitulation, le 23 juin 1940, le vice-amiral à la retraite Émile Muselier quitte Marseille à bord du charbonnier anglais Cydonia en direction de Gibraltar, d’où il gagne Londres en hydravion.
Il jouera les premiers rôles dans l’histoire de la Résistance.
L’année 1941 est relativement calme ; par contre 1942 est plus pénible pour les Marseillais :
- les difficultés de ravitaillement et le chauffage se multiplient, d’autant plus après la dramatique explosion de l’usine à gaz des Crottes le 23 février ;
- le 14 juillet, une manifestation patriotique sur la Canebière est brutalement réprimée par des hommes de main de Simon Sabiani, qui tirent sur la foule ;
- l’occupation de la "zone libre" par les troupes allemandes à partir du 11 novembre se traduit par l’instauration d’un couvre-feu et l’aggravation de la pénurie alimentaire.
En 1943, les épreuves perdurent :
- Une rafle suivie de déportations décime le quartier du Panier, lequel est ensuite dynamité par l’armée allemande (quatorze hectares de la vieille ville sont détruits) ;
- le "Service du Travail Obligatoire" se met en place ; jusqu’en juillet 1944, ce sont 18 000 marseillais qui sont forcés de partir travailler en Allemagne, dont 2000 ne reviendront pas ;
- tous les hommes de 16 à 60 ans participent, dans le cadre du "Service des six jours", à la construction du "mur de la Méditerranée" en édifiant un rempart de béton, hérissé de blockhaus, entre les quartiers de Bonneveine et du Roucas-Blanc ;
- la répression contre les résistants s’appesantit ;
- un bombardement anglo-américain le 2 décembre sème la terreur dans le quartier de Saint-Louis, faisant 50 morts.
En 1944, l’occupation allemande se fait de plus en plus écrasante, et la répression, menée conjointement par la Gestapo et la Milice, s’exacerbe contre une Résistance qui monte en puissance.
Mais l’événement dramatique resté, soixante ans plus tard, dans la mémoire collective, est le raid aérien américain qui détruit une grande partie de la ville le 27 mai 1944.
En quelques minutes, plus de huit-cents bombes sont larguées de très haute altitude par cent vingt forteresses volantes, faisant 1976 morts, près de 3000 blessés et plus de 20 000 sinistrés.
Le débarquement en Provence du 15 août amène l’occupant à faire sauter les installations portuaires : plus de 200 navires sont coulés et le célèbre pont transbordeur détruit.
La libération de Marseille, commencée le 22 août, s’achève le 28 par la capitulation du commandement allemand à Marseille.
L’épuration obéit malheureusement aux mêmes règles que dans le reste du pays...
Texte de : http://www.mairie-marseille2-3.com/spip.php?rubrique19
Cyrial.