Découverte de l'épave du cuirassé Danton

Découverte de l'épave du Danton au sud de la Sardaigne.

http://www.rezoweb.com/forum/marine/wreckforumepave/7179.shtml

Bonsoir,

Le Danton photographié à Toulon le 23 10 1911




Source : BN

Rankki

Découverte purement fortuite et spectaculaire

Plus d'infos, vidéo et plan sur ce lien (en Anglais) :

http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/7898890.stm

Les images réalisées grâce au sonar sont impressionnantes!
Vive la technologie

Bonjour
On ne voit que trois tourelles de 240. Que sont devenues les trois autres, et les deux de 305, puisque le navire semble avoir coulé droit ?
JJ

ils pensent que le navire en coulant s'est retourné plusieurs fois et a perdu une partie de ses tourelles ainsi que les superstructures avant d'arriver au fond

Si le Danton a fait plusieurs fois capzize en coulant et il a eu le temps de le faire car descendre 1000 mètres avant de toucher le fond, ça prend un sacré bout de temps, il n'est pas anormal que des tourelles manquent : en effet celles-ci reposent sur leurs galets de roulement que par leur seul poids contrairement aux pièces légères qui sont boulonnées sur leurs goujons. Ce qui est plus curieux, c'est que certaines soient restées en place.
je vais rechercher une photo du naufrage que j'ai dans ma collection et il me semble qu'il ne coule pas droit.
Voici à titre d'exemple la mise en place d'une tourelle de 305 sur le Jean Bart de 1911.



@+
Alain

Video des profondeurs


http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/7898890.stm

C'est bien ce que j'ai voulu dire. Habituellement, en cas de chavirage, les tourelles se détachent. Alors pourquoi trois de celles-ci sont-elles restées en place. Une photo assez connues de l'événement montre le Danton donnant une gîte importante sur babord. Le rapport indique qu'il à chaviré sur babord, avant de s'enfoncer poupe en l'air. Je pense en fait qu'il n'a pas chaviré complétement, mais s'est incliné jusqu'au moment ou les tourelles principales, ainsi que trois des tourelles secondaires, se sont détachées. Puis, allégé, il s'est redressé et s'est enfoncé par l'avant. Il a du ensuite revenir à l'horizontale en descendant, car s'il était arrivé sur le fond sous un angle important, il se serait vraisemblablement brisé en touchant le fond.
JJ

j'ai retrouvé ma photo du Danton piquant du nez et donnant de la bande sur bâbord :



En examinant la photo de l'épave publiée par la société Fugro qui l'a découverte, on peut voir qu'il manque les deux tourelles doubles axiales (305 mm) et trois des tourelles doubles latérales (240 mm), tribord centrale, bâbord centrale et bâbord avant.



Et là je ne comprends plus.
Soit le cuirassé a fait au moins un tour avant de toucher le fond, 1000 mètres environ, et les huit tourelles auraient du s'éjecter de leurs embases. Et c'est d'autant plus vrai s'il en fait plusieurs.
Soit la perte des premières tourelles remet le navire dans un équilibre horizontal ou a peu près horizontal et normalement, outre les deux tourelles axiales, il aurait du perdre les trois tourelles du côté bâbord puisqu'il s'inclinait de de côté.
Si je vois dans une revue spécialisée une explication qui tienne la route, je vous en ferai part.
@+
Alain

Est ce que les tourelles qui se sont détachées ont au moins été retrouvées autour de l'épave dans le sable? Sur les images réalisées par le sonar, on distingue des "débris"... mais les tourelles ont-elles été localisées?
Rémi

NON MALOUDARK !
Même en retenant ta respiration et avec 10kg de plomb à la ceinture tu ne descendras pas fouiller !

Sinon pour comprendre comment se comporte une grosse épave lors d'un naufrage à grande profondeur vous avez le Documentaire diffusé sur ARTE et la 5 sur l'exploration du Bismarck par l'équipe dirigée par le réalisateur James Cameron. Il y avait de remarquables images de synthèse sur la descente depuis la surface jusqu'aux grandes profondeurs

Bonjour
Il est à mon avis impossible que le navire ait fait plusieurs tours, sinon la totalité des tourelles se serait immanquablement détachées. A noter également que les deux tourelles de 240 tribord restantes sont pointées vers le large. Ce n'est surement pas un hasard, mais plutôt une manoeuvre destinée à déplacer le centre de gravité, et à empêcher ou retarder le chavirage, en pointant toutes les tourelles battantes vers tribord. Il semble bien que ce soit le cas pour la tourelle arrière, sur la photo d'Alain, qui est celle à laquelle je faisait allusion. La tourelle de chasse, par contre, semble toujours dans l'axe. Peut-être endommagée, ou sans énergie pour la mouvoir.
JJ

Dès que le Danton a été touché, l'artillerie aurait du être pointée en belle, c'est à dire à 90° de l'axe, pour ouvrir le feu sur le périscope qui aurait pu être aperçu.
Défense de rire, il s'agit des consignes officielles de l'époque. Pour un cuirassé de ce type,il s'agit des tourelles de 240 et des pièces de 75 mm. Les munitions de 305 sont trop précieuses pour être utilisée dans ce cas de figure.
En octobre 1918, le Voltaire, du même type ouvrira le feu aux 240 sur le point d'origine des sillages des torpilles manquant au passage de couler le torpilleur qui chargeait pour grenader. Plus chanceux, le Voltaire ne coulera pas.
Sur la photo , les trois tourelles de 240 bâbord semblent être toujours dans l'axe. En fait, les dynamos ont été mises hors d'usage par l'explosion ou très rapidement par l'envahissement de l'eau immobilisant la rotation des tourelles comme on peut le voir sur la photo sonar pour les deux restantes à tribord puisque la tourelle arrière est à peine pointée vers l'extérieur.
L'arrêt de la production électrique interdira l'usage des grues pour la mise à l'eau des embarcations du bord. Pour aider les matelots à surnager, le capitaine de vaisseau Delage, commandant le navire, fera jeter à la mer tout ce qui pourra flotter : avirons, mâts des embarcations, caillebotis et pièces de bois diverses.
Le commandant Delage, tout comme l'avait fait avant lui le capitaine de vaisseau Rageot de la Touche commandant du Bouvet coulé aux Dardanelles en mars 1915, coulera volontairement avec son bâtiment.
Le commandant Rageot de la Touche avait dit à ses hommes qui le suppliaient de venir avec eux :"Il y aura trop de morts ! Que dira la France si le commandant n'en était pas ?"
En décembre 1916, le capitaine de vaisseau Morache, commandant du cuirassé Gaulois, fut emmené de force par plusieurs officiers quand le cuirassé fut coulé par un sous-marin ennemi. Et là, il n'y eut que quatre morts : deux tués par l'explosion de la torpille et deux noyés après avoir sauté à la mer.
@+
Alain

bravo messieurs !!!!!

trés beaux exposés de ce naufrage et trés beaux échanges d'opinions.

c'est trés captivant !!!

merci à vous pour vos connaissances !!!


bravo !!!

Cette tradition fut farouchement combattue : gâchis d'hommes souvent compétents.
Comme disent les italiens : "un soldat vivant peut reservir"...