Six tonnes de munitions ont été découvertes sur le terrain du terminal du futur tramway.Première mauvaise surprise dans une ville où l'on découvre des bombes à chaque coup de pelle.
« Quel chantier ! On en a jusqu'à la fin du mois d'août ! » Armés de râteaux et de pelles, sept démineurs de la Sécurité civile attaquent prudemment un énorme monceau de terre. Dedans, des balles et des obus. Du petit au très gros calibre : 20, 37, 75, 88, 90 et 105 mm. Des munitions allemandes.
Sur ce vaste terrain en friche, à l'est de Brest, doit être implanté l'un des deux terminaux de la ligne du tramway. La mise en service est prévue avant l'été 2012. L'endroit comportait de nombreux bunkers construits par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale.
Un dépotoir
« Deux bunkers avaient un trou sur le sommet, percés probablement par une bombe, explique Sylvère Damour, le chef adjoint du centre de déminage de Brest. À la fin de la guerre, ils ont servi de dépotoirs pour les munitions non explosées trouvées dans le secteur. »
Soixante ans après, plus personne ne savait que les deux abris avaient servi de poubelles. Les entreprises de travaux publics ont démoli le toit des bunkers. Et vidé l'intérieur rempli de terre. Jusqu'à ce que des ouvriers aperçoivent, dans la terre, un objet suspect. Voilà quinze jours, les démineurs étaient appelés pour « un obus ».
Tout de suite, les spécialistes ont compris qu'ils avaient affaire à « un gros problème ». « Le tas de terre est truffé de munitions. En onze jours, on en a trouvé six tonnes. » Les démineurs travaillent comme des archéologues. Ils ratissent la terre. Ils ont l'oeil : les plus petites munitions ressemblent à des cailloux enrobés de terre.
Les démineurs ont tamisé les deux tiers du contenu d'un bunker. Ils en ont un deuxième à traiter. Les travaux ont été arrêtés, sans trop de conséquences pour l'instant. Les chantiers du futur tramway ne manquent pas ailleurs.
Brest est une ville qui fut, en France, l'une des plus bombardées durant la Seconde Guerre mondiale. Les bunkers, devenus dépotoirs d'explosifs, protégeaient la base des sous-marins allemands, cible privilégiée des bombardiers anglais et américains. À chaque grand chantier, Brest s'est habituée à la découverte de grosses bombes enfouies sous la terre. À chaque fois, il a fallu évacuer la population, le temps de neutraliser ces bombes. La mauvaise surprise des bunkers truffés de munitions n'est sans doute que la première de ce chantier de trois années.
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