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étude des fortifications allemandes sur la côte méditerranéenne en France
 
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15 AOUT 1944 IL Y A 80 ANS : LES ALLIES DEBARQUENT EN PROVENCE - OPERATION DRAGOON
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 Souvenirs des combattants en Provence...

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kaa

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MessageSujet: Une semaine en Provence...   Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 EmptyJeu 26 Juil 2012 - 8:06

Bonjour,
je prends l 'opportunité de ce forum pour livrer  le témoignage que j 'ai recueilli , par bribes il faut le dire, de mon père. Il était caporal , 9 ème compagnie du 7 ème RTA, capitaine Chevau (ou Cheveau), probablement donc 3 ème bataillon. Le récit ne prendra que quelques lignes, fait de quelques anecdotes discontinues dans le temps, que j'ai remises dans l'ordre chronologique et  le combat (qui est celui d 'une vie, voire de plusieurs: c 'est une autre histoire) qui clôt ce petit texte n 'a été que le prélude à une journée d 'affrontements très durs qui eux-mêmes ne sont mentionnés que de façon lapidaire dans un livre  que je possède sur la libération de Marseille. Qui elle-même n 'occupe en général qu'un petit paragraphe dans les oeuvres dédiées à la seconde guerre mondiale. Cela m' a absolument convaincu que les  hommes ne peuvent que se deviner entre les lignes des livres  d 'histoire.
Tout ce que je vais relater, je l 'ai entendu de mes propres oreilles. Peut-être certain lecteur apportera  un éclaircissement sur une incohérence du récit ou saura combler, par sa connaissance des faits, les trous qui jalonnent le récit. Et c 'est tant mieux.

Partie de Tarente quelques jours plus tôt, la force dont fait partie le caporal A. débarque à  Cavalaire [Saint-Tropez] le 16 août en fin d 'après midi . Les côtes françaises en vue, une alerte aérienne a  lieu et c 'est un concert de sirènes , de fumigènes et de tirs de DCA. Nous sommes sur un transport de troupes américain et séparés des cadres européens. Les raisons invoquées sont d'ordre culturel et alimentaire (sourire un peu sceptique de mon père). Les unités seront reformées une fois à terre; on se connait peu entre éléments du groupe de combat, récemment réorganisé après la campagne d 'Italie. Les rapports entre la troupe,majoritairement "musulmane", et les gradés "européens" sont bons. Une camaraderie de combat. D 'ailleurs, mieux vaut ne pas se créer d 'inimitié trop profonde: dans le feu de l 'action, une balle ne connait pas toujours la nationalité de sa cible.
A la vue des côtes de France, les hommes ont été pris d 'émotion et des larmes ont été parfois versées.
Une fois à terre et rassemblés , les hommes sont embarqués dans des camions. L 'équipement individuel est minimal. On va combattre léger. Arme, munitions, musette.Pas ou peu d 'effets personnels: un portefeuille, quelques papiers, des photos et une montre bon marché achetée en Algérie avant le départ pour l 'Italie . Et rien à manger ou presque: la perception des rations américaines se fera de façon très irrégulière pendant cette semaine de marche: On se contentera souvent des figues sèches dans les poches.[ En fait non, les figues sèches c 'était lors de l 'instruction à Blida...mais la pénurie de rations est confirmée] S 'ensuivent les jours de progression vers Marseille, le contournement de Toulon par l 'arrière-pays, parfois motorisés mais  à pied aussi. Ces jours-là ne provoquent aucun commentaire, aucune anecdote de la part de mon père et si on rencontre des Allemands, c 'est qu'ils sont se déjà rendus.[ lors de la  traversée de Collobrières, les habitants ont offert des bouteilles de vin aux soldats.]

Au Camp-du-Castellet, c 'est le premier contact avec l 'ennemi (le 20 août dans l 'après-midi) . On est sous le feu . Au cours de la progression, un Allemand se révèle , bras en l 'air ou  chiffon blanc à la main. Deux  camarades se découvrent pour recueillir le déserteur, une fusillade  les cloue au sol. On réplique sur l' origine des tirs et le caporal A. abat l 'homme. Reproches de son chef de section. Protestations en retour: c 'était dans le feu de l'action...et puis ça sentait son piège, non ? [cet épisode prend place plus tôt en fait, et pas au Camp: le lendemain ou surlendemain de leur débarquement, les tirailleurs avançant sur une route sont pris sous le feu de tireurs allemands et s'éparpillent de part et d 'autre de la route. L 'Allemand qui se rend n 'a pas de chiffon blanc mais tient son fusil en l 'air à bout de bras.]
Une journée qui passe et on se retrouve à Aubagne. Le groupe de combat est commandé par le sergent C. , le caporal A. est son adjoint. Le courant est bien passé entre les deux hommes. L 'entente est bonne. Le bataillon traverse le Garlaban, guidé par les résistants locaux et débouche  sur Allauch en fin de journée. Les Allemands ont déguerpi et on installe le bivouac dans la carrière qui grignote la colline de Notre-Dame-du-Château. Le sergent C. évoquera, cinquante ans plus tard, cette traversée sur un mode comique: on avait perçu des rations américaines, enfin! et les hommes s 'étaient surchargés de cartons et de conserves  en prévision de la disette à venir...la dure marche en montagne sous le soleil d 'été a vite anéanti  leur espoir: au fur et à mesure, on s 'est allégé de tout le superflu, les boites et les paquets on volé en l 'air à la grande joie des maquisards qui récupéraient au passage des trésors de gourmandises dont ils avaient été privés depuis des années, voire dont ils ne soupçonnaient  pas l 'existence. Mon père, quant à lui,se souvient d'un épisode plus dramatique. Un très jeune soldat de la section ("un très gentil garçon") commet une imprudence fatale: à la reprise de la progression après une pause, encore accroupi, il récupère son fusil, qu'il avait adossé à un arbuste ou un buisson,en l 'attrapant par le canon. La détente est probablement accrochée par un branchage et le coup part,lui traversant la tête. Il est tué sur le coup et un tirailleur debout derrière lui est blessé [Tirailleur Djali. http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m00523cc88da600f ]

Le soir tombe sur Allauch. Des décennies plus tard, le sergent C. interpellera mon père sur une voiture allemande qui passe en contrebas et qu'on tente d 'allumer au FM... sans succès.

Mardi 22 août:  très tôt , la troupe se met en route. Cette fois c 'est Marseille et on est conscient de s'affronter à du dur. Des consignes strictes sont données: deux grenades défensives seulement par homme, à n 'utiliser que pour se dégager d 'un danger mortel. C'est que désormais on va avoir à combattre dans des zones habitées et il s 'agît de ne pas  tuer des civils . On traverse le hameau de La Pounche. Le boulanger offre sa fournée encore chaude aux soldats qui passent et vont se battre. ] l 'épisode du pain chaud se déroule non pas àla Pounche mais un peu plus loin, à l 'entrée du "village" des Olives.]
On est aux Olives, maintenant véritablement en terrain adverse.On progresse prudemment à travers les jardins qui entourent  pavillons et  cabanons. Les habitants indiquent la présence proche d 'une forte position défensive allemande. Le groupe C., en tête de la section, cherche le contact et  investit un terrain en pente . [Actuelle traverse des Partisans] Après avoir quitté l 'abri d 'un muret , le tirailleur  de pointe  s 'arrête : plus haut, un guetteur ennemi , accroupi , le fusil entre les jambes, à moitié masqué par un buisson, et qui n 'a rien vu venir. Sur l'ordre de son sergent,  A.  abat l 'Allemand de sa carabine. La riposte est immédiate et extrêmement violente. Une pluie de grenades à manche lancées de positions camouflées situées sur une hauteur anéantit le groupe C. en quelques instants. Tous les tirailleurs, sauf A., sont tués ou blessés. Ceux qui le peuvent encore se collent à l'abri du muret de pierre en contrebas. [Tirailleurs Benrabah, Mouzaoui, Abdallah. cf  mémoiredeshommes ]
Le FM a été abandonné sur le terrain par son servant et mon père se propose d 'aller le récupérer, à son adjudant chef de section,  qui est apparu, pistolet à la main. A la faveur d'une accalmie, il  grimpe à nouveau par-dessus la restanque et rampe en direction de l'arme. Au moment même où il l 'atteint, il aperçoit à quelque distance un groupe de soldats allemands à découvert. Ils  semblent chercher  à se replier dans la position fortifiée. A. met immédiatement le FM en batterie et ouvre le feu . Des hommes tombent et le reste est stoppé dans leur tentative de rejoindre leurs camarades. Ceux-ci d 'ailleurs ne restent pas inactifs et tentent de neutraliser le tir de FM par de nouvelles volées de grenades .  A. dispose de quelques chargeurs  peut-être récupérés avant de retourner chercher le FM ou bien retrouvés sur place et prie son chef de section de venir l 'approvisionner en munitions. Refus de l 'adjudant [ adjudant B.] qui l 'exhorte à quitter cette position trop exposée. Le combat ne dure probablement pas plus de quelques dizaines de minutes.Tirs du FM, éclatements nourris des grenades allemandes.
Une, finalement, fait mouche. A., aplati derrière le fusil-mitrailleur est criblé d 'éclats . Certains  l 'atteignent superficiellement, au ventre et à la jambe ( Ils sont toujours visibles) mais un éclat lui traverse la main droite de l 'auriculaire au pouce et plus grave, un autre pénètre dans l 'oeil droit et ressort par l 'oreille du même côté. Plus question de continuer à se battre, il roule et s 'affale derrière le muret . La conscience lui manque trop pour qu'il puisse avoir un souvenir précis de la façon dont il est pris en charge. Deux jeunes habitantes du coin , horrifiées par tout le sang, auront le cran de couper son pantalon et ses guêtres avec des ciseaux à la recherche de blessures.

A. reprendra conscience à l 'hôpital d 'Allauch . Geste machinal de sa main valide, il va chercher ses cigarettes sous l'oreiller. C 'est une infirmière qui lui en ramène, qu'elle est allée demander à un passant dans la rue. Il n 'a plus rien à lui et ne retrouvera aucun de ses maigres effets personnels.
Hôpital de campagne US, vers Aix, probablement. Intervention chirurgicale. Dans une grande tente commune, un blessé allemand geint sans interruption. Protestations de ceux qui ne peuvent pas trouver le repos: C 'est bien la peine de venir les démolir si on doit encore supporter leur jérémiades ! Une infirmière américaine intervient avec autorité et rétablit le silence au nom de la convention de Genève.
Retour à Marseille, séjour à  Michel Levy (Ambroise Paré ?). Puis embarquement pour l'Algérie sur un navire-hôpital américain. Sourire à l 'évocation d 'un goumier qui entreprend de vendre le fruit de ses rapines- bijoux, or- à une infirmière américaine qui décline l 'offre en disant qu'elle n 'a pas les moyens de s 'offrir de tels trésors, sans se douter qu'elle aurait pu les obtenir pour quelques billets verts.

A. a été cité à l 'ordre de la division avec attribution de la croix de guerre , palme et étoile. Viendra rapidement la médaille militaire et plus tard, la légion d 'honneur. Il ne retrouvera le sergent C. que très longtemps après la guerre. Des autres tirailleurs de son groupe, il n 'entendra plus jamais parler.


Dernière édition par kaa le Mar 8 Juil 2014 - 16:36, édité 9 fois (Raison : Précisions supplémentaires: noms, lieux.)
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MessageSujet: Re: Souvenirs des combattants en Provence...   Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 EmptyJeu 26 Juil 2012 - 9:53

affraid cheers Bonjour très belle histoire on en redemande par contre je pense qu il devais dire que le premier accrochage se situe je pense vers le carrefour du camp juste avant le descente pour CUGES les pins sur la D2 car il me semble qu'ils arriver de SIGNES
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MessageSujet: Re: Souvenirs des combattants en Provence...   Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 EmptyJeu 26 Juil 2012 - 13:12

bonjour

beau morceau d'histoire Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 628448
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agneti
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MessageSujet: Re: Souvenirs des combattants en Provence...   Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 EmptyVen 27 Juil 2012 - 5:23

Merci pour ce témoignage.

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MessageSujet: Re: Souvenirs des combattants en Provence...   Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 EmptyVen 27 Juil 2012 - 8:03

merci beaucoup. Les combats de la Rose et des Olives sont peu décrits. Pour l'arrivée à Allauch, il y a une brochure éditée par la société historique d'Allauch avec quelques photographies de soldats du 7 RTA.
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MessageSujet: Re: Souvenirs des combattants en Provence...   Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 EmptyLun 30 Juil 2012 - 5:02

Pendant cette traversée, nous ne savions pas du tout ou nous allions, ce n'est seulement qu'à la dernière heure en voyant les côtes que nous avons été réunis sur le pont et que nos officiers nous ont montré la côte en nous disant : nous sommes arrivés en France et, en l'occurrence, la plage de Cavalaire. Et tous en coeur nous avons entonné ce chant (j'en ai la chair de poule encore en y pensant) "CETTE BRUNETTE AUX YEUX DE PARADIS CA SENT SI BON LA FRANCE".

On nous a alors distribué une grande quantité de conserves, chewing-gum, chocolat, cigarettes en nous expliquant que les Français ne mangeaient pas toujours à leur faim et qu'il fallait que nous fassions cette distribution. Il y avait aussi beaucoup de pain de mie car c'était un équipage anglais qui nous faisaient la cuisine (vive la cuisine anglaise!!).

On nous avait jeté des filets en corde le long du bastingage pour nous faciliter la descente dans la mer. Le génie américain est venu avec de longues cordes qui étaient déjà ancrées sur la plage et nous avions attaché ces cordes à l'avant notre navire en prenant bien soin de les tendre pour éviter de s'enfoncer dans l'eau. Dans notre petite tente, nous avions fourré tout le pain de mie et aussi mon fusil et me voila à descendre dans la flotte. Quand je suis rentré dans la mer en me tenant à mon filin qui à mon avis n'était pas bien tendu, et bien j'ai perdu pieds en disant adieu mon pain de mie et un bon nettoyage pour mon arme.

Quand nous sommes arrivés sur la plage de Cavalaire le 16 août 44 vers les midi, il y avait déjà des trous creusés dans la plage, c'était des noirs américains qui les avaient creusés la veille, à leur arrivée pour s'abriter, car je pense qu'ils avaient subit une ou plusieurs attaques.

Nous avons aperçu un homme (un officier mais l'on distinguait mal ses galons) qui nous donnait des ordres. Nous avons su plus tard que cet officier se nommait Jean-Pierre AUMONT.

Des enfants en grand nombre sont venus vers nous en courant, et dans le même temps un mouchard allemand (un avion d'observation) s'est mis à nous balancer des grenades à main. Aussitôt nous avons plongé avec les gosses dans les trous, cela a duré une dizaine de minutes, nous sommes ressortis et les enfants se sont mis à nous embrasser comme des fous : c'était la première fois qu'ils voyaient des soldats français.

C'est à ce moment là que nous avons commencé la distribution, sauf naturellement le pain de mie qui fondait entre nos doigts dés que nous voulions le saisir.

Nous sommes restés jusqu'en fin d'après-midi puis nous nous sommes mis en marche sur le bas côté de la route en file indienne pour éviter de sauter sur les mines "antipersonnel". On appelait cela (excusez l'orthographe) "chaumines".

Nous avons pu passer la nuit dans un champ et le lendemain nous sommes arrivés à Saint-Tropez.

uelques jours après nous étions repartis en longeant la côte pour nous arrêter dans un petit village qui s'appelait LA LONDE LES MAURES, la nuit même nous avons essuyé un raid mais un raid de moustiques ! Heureusement que nous avions nos moustiquaires, mais ils réussissaient à s'infiltrer. C'est à partir de cet endroit que la vraie bagarre a commencé.



Avant l'entrée de Hyères il y avait un pont et dessous une rivière complètement à sec, sur l'autre versant de cette rivière assez haut perché, se trouvait un grand hôtel, je crois qu'il s'appelait "HOTEL DU GOLF" je pense que c'est ce nom, mais qui maintenant, d'après ce que j'ai entendu, n'existe plus. Nous avions libéré Hyères, mais cet hôtel était devenu le point de résistance des allemands qui tenaient toujours. Nous n'avions pu les déloger malgré toutes les attaques successives de la Division. Ils avaient des tireurs d'élites qui étaient postés sur le toit de l'hôtel qui dominait la route menant à Hyères. Ils allumaient tous ceux qui passaient à découvert nous étions souvent obligés de nous mettre à plat ventre dans nos half-tracks pour traverser cette zone dangereuse.

J'en fini avec cette histoire qui s'est malheureusement terminé avec de nombreux morts de part et d'autre. Un jour, les nôtres ont étés pris dans un piège mortel.
Je m'explique : lassés d'être harcelés par nos attaques à répétition "les schleus" avaient décidé de se rendre en levant le drapeau blanc. Ce jour là c'était les Sénégalais qui étaient en poste devant.

Tout heureux, ils se sont mis à descendre dans le lit de la rivière pour remonter vers l'hôtel, et une fois presque tout le monde en bas, les "schleus" se sont mis à tirer sans discontinuer faisant de nombreux morts : un véritable massacre ! Mais les noirs ne se sont pas dégonflés, ils ont continué et pris d'assaut l'hôtel et à ce moment là il n'était plus question de faire des prisonniers, ils y ont été au coupe-coupe.Avant de quitter Hyères, je voudrais remercier la famille HUMBERT dont la maman à cette époque, tenait un magasin en face de l'église et une de ses filles était devenue ma marraine de guerre, elles m'ont reçu avec beaucoup de gentillesse et d'amour, je faisais partie de la famille.

Nous avons quitté cette région pour remonter la vallée du Rhône il y avait très peu de résistance, les Allemands fuyaient ou se rendaient, nous ne savions plus ou les mettre.

Nous passons une nuit et une journée à St Etienne et nous rentrons à LYON par Franceville ou Francheville le haut, près de la demi-lune. Cette ville, où est né le Général BROSSET, a été en partie libérée par les FFI, nous leur avons donné un coup de main le long du Rhône dans la ville pour déloger quelques nids de résistance allemands qui étaient secondés par des miliciens.

Ensuite nous sommes remontés vers DIJON et BESANCON pour atterrir dans un petit village prés de LURE qui s'appelait MAGNY-VERNOIS

La 1ere DFL de Roland Busson
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MessageSujet: Re: Souvenirs des combattants en Provence...   Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 EmptyMer 27 Nov 2013 - 4:42

Audie Murphy en Provence :

Le 15 août 1944, pendant l'opération Anvil Dragoon, son meilleur ami Lattie Tipton fut tué par un soldat allemand qui fit semblant de se rendre alors qu'il quittait sa position de mitrailleuse. De rage, Audie tua l'Allemand puis, occupant l'ancienne position du soldat, il détruisit d'autres positions allemandes proches ; il reçut pour cet acte la Distinguished Service Cross.

Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Audie_Murphy

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MessageSujet: Re: Souvenirs des combattants en Provence...   Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 EmptyMer 27 Nov 2013 - 8:44

A noter un bel article sur Audie Murphy dans le magazine "ligne de front " numéro 46.

À plus tard.
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MessageSujet: Re: Souvenirs des combattants en Provence...   Souvenirs des combattants en Provence... - Page 3 EmptyJeu 2 Oct 2014 - 5:45

Plage du Dramont 15 Août 1944 :

Ma première expérience au combat a été le 15 aout 1944, lorsque je me retrouve dans un LCI en direction de Green Beach - Le Dramont - Sud de la France- Operation Dragoon.
Lors de l'entrainemement en Italie, j'avais eu 5 minutes de théorie en tant que "second man" sur les lances-flammes.

Alors que l'on approche de notre objectif, on m'annonce soudain que le team de lance-flamme est malade et indisponible alors je reçois l'honneur de débarquer avec un lance-fllamme !

En arrivant sur la plage sur je m'écroule sur mes genoux à cause du poids de l'engin.
Je lève la tête et voit des projections de pierres dans tous les sens au fond de la plage (Green Beach étant une plage de galets). Je me dis "Mon Dieu quelle horrible tombe!"

A cause du lance-flamme, je n'avais pas de fusil. Un officier s'approche et ouvre les vannes de l'engin et me dit de me diriger vers le bunker le plus proche.

Je traverse la route principale derrière la plage et je me souviens d'avoir vu un panneau routier "Agay"...

Devant moi, des GIs courent dans tous les sens dans deux carrières.
Dans les environs immédiats des carrières se trouvent 3 bunkers Allemands.
Sans me poser de questions, je m'approche du premier bunker, je m'accroupis et j'appuie sur la détente...
Je lance une salve de 20 secondes à l'intérieur...
Après 5 salves le lance-flammes était vide.

Je me débarrasse de l'engin et commence l'ascension de la colline qui surplombe les deux carrières.
Durant l'ascension, un feu nourri ennemi nous vise depuis une petite crique sur notre droite.
En réponse, toute l'armée américaine présente dans le secteur concentre leur feu sur eux!
Quel spectacle!

En arrivant en haut de la colline, j'avais à nouveau un fusil - je ne sais même pas comment je l'ai eu!

Le Staff Sgt Kelly a été le premier à avoir un souvenir ennemi. Un boche avait abandonné son ceinturon avec son P-38 dans son étui le long du sentier qui mène à une ferme en haut de la colline.

Arrivés à la ferme, on a la surprise de voir un Piper Cub d'observation atterrir dans le champ d'à côté.

La ferme est inoccupée; on en profite pour se servir de vin et de nourriture.

L/141 a passé plusieurs jours dans le secteur St. Raphael-Frejus, puis Draguignan pour des opérations de nettoyage de poches de résistance ennemies.

Avant de quitter Draguignan, je constate qu'un cimetière américain est en train de s'installer.

On en profite pour prendre un dernier bain dans le réservoir d'eau de la ville, puis des camions 6X6 de l'armée viennent nous chercher.

On se dirige vers le nord...

On traverse Grasse, Digne, Gap, et on se retrouve à Crest dans la Drôme.

A ce jour, je n'ai toujours pas compris ce qu'on foutait la...

Les Allemands voulaient évacuer la Vallée du Rhone et nous on les bloquait!





Paul Hinkle - L/141st Infantry Regiment

36th Infantry Division

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