Le paquebot Gouverneur general Chanzy

Bonjour,

Aujourd'hui,2petites photos du paquebot General Chanzy.

Un petit Historique (du site ; http://www.frenchlines.com )





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Paquebot GOUVERNEUR Général CHANZY

Compagnie Générale Transatlantique, 1922 - 1963 (en gérance)



Fiche technique

Gouverneur Général Chanzy (paquebot ) 1922 - 1963
matériau de la coque : ............acier
type de navire : ..................paquebot
type du propulseur : ..............2 hélices
année de construction du navire : .1922
nom du chantier de construction : .Cammell Laird
lieu de construction : ............Birkenhead
Année d'entrée en flotte : ........1922
Longueur (en mètres) : ............109,97
Largeur (en mètres) : .............16,18
Jauge brute (en tonneaux) : .......4540
Port en lourd (en tonnes) : .......1326
Type de moteur : ..................2 groupes de 2 turbines Parsons à engrenages double réduction
Puissance du moteur (en chevaux) : 6600
Vitesse en service (en nœuds) : ..18



Histoire


Premier d’une série de quatre paquebots commandés par le gouvernement français et confiés en gérance à la Transat. Des quatre, il connaîtra la plus longue carrière, 42 ans au total. Sister-ships : GOUVERNEUR GENERAL GREVY (1922), GOUVERNEUR GENERAL DE GUEYDON (1922) et GOUVERNEUR GENERAL JONNART (1923).
-Mis en service sur les lignes d’Afrique du Nord, au départ de Marseille, en octobre 1922.
-Le 13 décembre 1922, entre en collision avec le cargo grec ANNA MARIA DIAKAKIS au niveau du Chateau d’If à Marseille. Les deux navires avec une voie d’eau sont ramenés au port. Le cargo grec sera perdu le 25/12/1922 à la suite d’un incendie.
-En 1940, est transformé à la chauffe au charbon.
-Le 9 janvier 1942, recueille 24 rescapés du paquebot LAMORICIERE.
-En janvier 1943, est cédé aux Allemands puis remis aux Italiens qui le renomment NICASTRO.
-En juin 1943, repris par les Allemands, il est transféré aux Chantiers de La Ciotat pour le transformer en navire-hôpital sous le nom de GIESSEN. Sabordé en cale sèche par les troupes allemandes en retraite, le 25 août 1944.
Remis en état. Reprend son service en octobre 1945. Suivant les besoins, effectue aussi des liaisons avec la Corse.
-En 1956-57, est utilisé brièvement sur la ligne Bordeaux-Casablanca, en attendant la livraison du VILLE DE BORDEAUX.
Effectue sa dernière traversée au départ d’Alger le 28 décembre 1962. Rendu à l’Etat en janvier 1963.
-Démoli à la Spezia en Italie en 1963.

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1ere photo: a la sortie du port de Marseille: on peut presque dater la photo, puisqu'on voit la 667 du palais.















PHOTO 2 :Ici, l'ancien paquebot est dans le port de La Ciotat, vraisemblablement septembre 44.
La photo est prise par les services de l'USS Endicott,qui a participé aux bombardements du port.
Devenu navire hôpital allemand, et rebaptisé GIESSEN,il est repeint en blanc




SLT

Philmil

Bonjour phimil

Merci pour cette page d'informations sur le navire sur lequel navigua 20 ans mon grand-père. Il en fut le quartier-maitre mécanicien de 1932 à 1953.

J'ai collecté une vaste iconographie de ce navire dont je réalise la maquette fidèle au 1/96 ème. C'était un merveilleux navire, très marin, au dire de son dernier second et de mon grand-père qui le préféra à tous ceux sur lesquels il avait navigué auparavant ou plus tard. Son accastillage était proche de navires de 1910 : des bossoirs Welin comme ceux du Titanic, un guindeau avec moteur à vapeur bi-cylindre vertical (compound steam engine) comme celui du Nomadic mais de 2,50 m, et des bollards à pointe. Un pont de plus que ses 3 frères fabriqués en France et nettement mieux accastillé.

Un grand Bravo aux gars des chantiers de Birkenhead et à Cammel Laird pour cette belle réalisation et pour ses turbines Parsons qui étaient novatrices. Ses courbes étaient douces, voluptueuses, équilibrées. Quel dommage qu'il n'ait pas été sauvé et ait été détruit à la Spezia...


P.S. : Les 2 photos du paquebot on disparues et le lien frenchlines.com est mort depuis 2013.

On peut légitimement se demander ce que fiche l'association French Lines depuis 5 ans qui ne tient plus aucune page sur ce navire et pas plus ses 3 frères alors qu'elle détient des archives fabuleuses.

L'Association n'a pas non plus la moindre page sur le Lamoricière que mon grand-père a secouru en 1942 et dont la Transat endosse 2 lourdes responsabilités sur le naufrage : 294 noyés et le navire perdu pour un défaut de maintenance d'étanchéité d'un portelone et un chargement de combustible falsifié. Aucune page, aucune explication, aucune commémoration ni excuses et le témoignage du novice du Lamoricière inaccessible (perdu parait-il).
Tout cela est vraiment choquant et irrespectueux pour les victimes qui furent leurs clients et pour les marins de leur personnel naviguant qui y laissèrent leur vie. C'est aussi irrespectueux pour les descendants des noyés ou des rescapés.

Seule la commémoration du faste des grands transatlantiques des lignes Long Cours et de sa clientèle fortunée est mise en valeur sur le site frenchlines.com... un choix mégalomane : 70% de la flotte de la Transat était des petit courriers en Méditerranée et vers le colonies française d'Afrique. Ce sont surtout ces navires qui ont assuré la pérennité de la Compagnie Générale Transatlantique, mais l'association comme son armateur hier dont elle détient les archives se la joue "Atlantique" à l'instar de la White Star Line... un choix "bling-bling"...

"Marseille ? Méditerranée, vous avez dit ? on ne connait pas, on a peut-être des vieux cartons racornis mais on a pas le temps pour ça... on a une expo du France à New-York, et demain une autre sur Le Normandie à Hong-Kong, on emballe, on déballe, pfouuuu".

... et Bravo à la CGM de Marseille, héritière du patrimoine maritime de la Compagnie Générale Transatlantique et des Messageries Maritimes d'avoir laisser filer toutes leurs archives au Havre il y a plus de dix ans ! : plus rien à Marseille sur le passé de ses 2 principales compagnies de navigation centenaires, et plus aucune commémoration ou expo d'aucun navire des deux flottes disparue : Ah quelle initiative salutaire pour les enfants de ces marins et les marseillais ! on ne pouvait pas mieux faire pour effacer la mémoire et culture maritime de la ville qu'en se tirant ainsi une balle dans le pied. pour les enfants de Marseille, les navires, c'est les tankers pétroliers de Fos-sur-Mer pour les pôvres ou les voiliers des frégates pour les riches. La aussi : choix "bling-bling" moderniste.

J'essaierai de nourrir cette page sur le CHANZY dès que je parviendrai y déposer des images.

A tous les marins ou passagers des lignes Marseille-Alger, Marseille-Tunis, et PACA-Corse : si vous avez connu, vu, ou navigué sur le Gouverneur Général CHANZY et pouvez, ou souhaitez, m'en raconter votre souvenir, ou si avez des documents de bord ou plans le concernant, n'hésitez pas à me contacter en MP, je reste à votre écoute et serai très heureux d'en converser avec vous.

Merci ! :)

Jean-Jean

bonjour

le naufrage du Lamoriciere
http://babelouedstory.com/voix_du_bled/lamoriciere/lamoriciere.html

chouf du Chanzy a écrit:

Bonjour phimil



J'ai collecté une vaste iconographie de ce navire dont je réalise la maquette fidèle au 1/96 ème. C'était un merveilleux navire, très marin, au dire de son dernier second et de mon grand-père qui le préféra à tous ceux sur lesquels il avait navigué auparavant ou plus tard. Son accastillage était proche de navires de 1910 : des bossoirs Welin comme ceux du Titanic, un guindeau avec moteur à vapeur bi-cylindre vertical (compound steam engine) comme celui du Nomadic mais de 2,50 m, et des bollards à pointe. Un pont de plus que ses 3 frères fabriqués en France et nettement mieux accastillé.


Jean-Jean

Bonjour je suis très intéressée par vos photos. Je suis professeur des écoles et je suis en train de rédiger un petit album de jeunesse pour mes élèves de CM2.
Je raconte l'histoire d'une fillette qui a pris le bateau à la fin de la guerre pour traverser vers la Tunisie. Elle se rappelle du nom du bateau. Je voudrais mettre des photos dans ce petit livre, en avez vous les droits ?
je ne peux pas vous envoyer de MP tant que je n'ai pas envoyé 2 messages. J'espère que vous êtes toujours sur ce forum ! c'est émouvant de savoir que votre grand père y était peut etre à bord quand ma belle-mère a fait la traversé... adolescente !
Peut être l'a-t-il meme croisée !
Merci à vous
Cordialement

Je fais un 2e message pour tenter de vous contacter en DM chouf du Chanzy !
Merci :)

Bonjour,
Vu que les photos ont disparues je me permet d'illustrer ce post de deux photos; le Gouverneur General Chanzy et la fin du Lamoricière dont il est question dans ce texte.


Le Gouverneur General Chanzy


Le naufrage du Lamoricière le 9 janvier 1942


Alain

NIALA a écrit:

Bonjour,
Vu que les photos ont disparues je me permet d'illustrer ce post de deux photos; le Gouverneur General Chanzy et la fin du Lamoricière dont il est question dans ce texte.

Le Gouverneur General Chanzy



Alain

Merci Alain !
Savez vous qui a les droits de celle du Chanzy ? j'aimerais l'utiliser.
Merci beaucoup !
Emma

Je rajoute une question... j'ai vu que le gouverneur Général Chanzy avait été rebaptisé.
Serait il possible qu'il ait effectué des navettes/liaison vers la Tunisie ? si oui de quel port ?
Ce serait en 1945... ma belle mère a rejoint la Tunisie mais je ne trouve rien qui dit que le Genéral Chanzy faisait bien ces navettes...
Peut être "Chouf du chanzy" saurait ?
merci !

Je ne sais pas qui a des droits sur cette photo du Gouverneur Général Chanzy vu que je l'ai trouvée sur internet, toutefois je pense que si c'est a titre personnel, nul ne va vous chercher chicane pour une copie de photo, le problème est tout autre bien sur pour une utilisation commerciale.

Alain

Justement j'aimerais éditer un petit livre qui raconterait l'histoire vraie de quelqu'un de ma famille.
Il faut donc que j'aie les droits pour cette photo (il y aura une partie historique à la fin et ce serait intéressant d'y mettre les informations données ici, sur le Gouv.General Chanzy ! c'est passionnant je trouve)

GeneralChanzy a écrit:

Justement j'aimerais éditer un petit livre qui raconterait l'histoire vraie de quelqu'un de ma famille.
Il faut donc que j'aie les droits pour cette photo (il y aura une partie historique à la fin et ce serait intéressant d'y mettre les informations données ici, sur le Gouv.General Chanzy ! c'est passionnant je trouve)

Bonjour Emma

Mon grand-père était effectivement à bord du CHANZY en 1945 ou il dirigeait une des deux équipes des chauffeurs en 3X8.

Le navire avait été effectivement rebaptisé S.S. NICASTRO en 1943 par les Italiens :

"En novembre 1942, le S.S GOUVERNEUR GÉNÉRAL CHANZY fut désarmé par l’État français et le 5 janvier 1943, et fut cédé aux allemands suites accords vichystes collaborationnistes LAVAL-KAUFFMAN. Les allemands le remirent alors en février 1943 aux Italiens, à la "Società Anonima di Navigazione Italia" de Gênes qui le 1er février 1943 le renomma S.S NICASTRO et qui en fit un navire stationnaire à Livourne. En septembre 1943, lors de la capitulation de l’Italie, il fut saisi par les Allemands, transformé en navire-hôpital, et renommé S.S GIESSEN dès 1944. Le 10 mars 1944, après la capitulation de l'Italie mussolinienne, il fut restitué à la France et fut de retour à Marseille mais fut repris en mai 1944 par les allemands et transféré aux Chantiers de La Ciotat. Le 23 (ou 25 ou 30) août 1944 (selon les sources) le navire fut sabordé en cale sèche à La Ciotat par les troupes allemandes avant leur retraite, mais dès décembre 1944 il fut renfloué et réparé par les ouvriers des chantiers navals de La Ciotat et ses tourelles et ses canons défensifs au pont arrières lui furent retirés. Le 22 octobre 1945, le navire fut remis en service à Marseille par la Transat pour reprendre sa ligne coloniale d'Algérie-Tunisie-Marseille et des liaisons avec la Corse pour ses nécessité insulaires usuelles (passage, courrier, approvisionnement, tourisme). En 1946 il fut retransformé pour une marche au fioul, et conserva cependant 2 radeaux de débarquement rapide au pont avant fixés à bâbord et tribord aux haubans de son mat de misaine, sans doute en raison de son affectation aux transports de troupes. En 1946 il reprit aussi son nom initial et ses couleurs."

Je vous ai laissé un message perso pour votre requête d'informations et de photos du CHANZY. Heureusement, toutes les vues du CHANZY ne sont pas que des CPA et certaines photo amateurs Kodak des années 1940-1960 sont sûrement libres de droits et non éditées.

Jean-Christophe

chouf du Chanzy a écrit:

Le navire avait été effectivement rebaptisé S.S. NICASTRO en 1943 par les Italiens :

Le 22 octobre 1945, le navire fut remis en service à Marseille par la Transat pour reprendre sa ligne coloniale d'Algérie-Tunisie-Marseille et des liaisons avec la Corse pour ses nécessité insulaires usuelles (passage, courrier, approvisionnement, tourisme). En 1946 il fut retransformé pour une marche au fioul, et conserva cependant 2 radeaux de débarquement rapide au pont avant fixés à bâbord et tribord aux haubans de son mat de misaine, sans doute en raison de son affectation aux transports de troupes. En 1946 il reprit aussi son nom initial et ses couleurs."[/i]

Bonjour Jean-Christophe et merci pour ces renseignements !
Le Chanzy faisait donc bien des transferts vers la Tunisie, mais dans mon histoire la fillette se souvient qu'ils s'appelait Chanzy (elle se rappelle les lettres sur la poupe), serait il donc possible qu'elle se trompe de date ?
Elle dit 1945 mais en 1945 le Chanzy a donc son nom "italien" encore... donc elle aurait traversé en 1946 quand il a était rebaptisé de son nom initial ? Auriez vous le mois de changement de nom (pour le rebaptiser) ?
Merci beaucoup ! Cela m'aide dans mes recherches !

GeneralChanzy a écrit:

chouf du Chanzy a écrit:

Le navire avait été effectivement rebaptisé S.S. NICASTRO en 1943 par les Italiens :

Le 22 octobre 1945, le navire fut remis en service à Marseille par la Transat pour reprendre sa ligne coloniale d'Algérie-Tunisie-Marseille et des liaisons avec la Corse pour ses nécessité insulaires usuelles (passage, courrier, approvisionnement, tourisme). En 1946 il fut retransformé pour une marche au fioul, et conserva cependant 2 radeaux de débarquement rapide au pont avant fixés à bâbord et tribord aux haubans de son mat de misaine, sans doute en raison de son affectation aux transports de troupes. En 1946 il reprit aussi son nom initial et ses couleurs."[/i]

Bonjour Jean-Christophe et merci pour ces renseignements !
Le Chanzy faisait donc bien des transferts vers la Tunisie, mais dans mon histoire la fillette se souvient qu'ils s'appelait Chanzy (elle se rappelle les lettres sur la poupe), serait il donc possible qu'elle se trompe de date ?
Elle dit 1945 mais en 1945 le Chanzy a donc son nom "italien" encore... donc elle aurait traversé en 1946 quand il a était rebaptisé de son nom initial ? Auriez vous le mois de changement de nom (pour le rebaptiser) ?
Merci beaucoup ! Cela m'aide dans mes recherches !  

Il faudrait que je le vérifie sur les scans des feuillets du carnet de navigation de mon grand-père de l'année 1945 mais au long du 1er semestre 1945 le CHANZY était assurément encore aux essais de remise en route de sa salle des machine. Mon grand-père fut d'ailleurs affecté à la remise en route des moteurs du VILLE D'ALGER que les allemands avaient mis en cale sèche à Fos-sur-Mer et avaient saboté, comme le CHANZY, avant leur fuite obligée vers l'Allemagne face au débarquement de Provence.

En 1945 mon grand-père François Alexandre n'a donc quasiment pas navigué. Son carnet de navigation le confirme et un long paragraphe retrouvé sur la page de sa biographie psycho-généalogique que j'ai instruit me permet de vous confirmer que les souvenirs rapportés par votre "fillette" sont exact : le CHANZY navigua bien dès le 22 octobre 1945 même si l'enregistrement administratif du retour à son vrai nom de baptême originel prit encore trois mois de plus entre les couloirs des bureaux de la Transat de Marseille et ceux de son siège national à Paris. La date de 1946 est celle de l'année du retour à la vocation normale d'affectation du CHANZY sur les lignes d'Afrique du Nord mais son nom à la proue babord/tribord et à la poupe fut certainement réinscris entre juin et octobre 1945, soit par La Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée (F.C.M.) des chantiers naval de La Ciotat, soit au quai J1 du bassin de la Joliette au Port de Marseille. Après la Libération de Provence, on ne pouvait plus longtemps lui laisser le nom de GIESSEN (fin mai 1944 les allemands de la Wehrmacht avaient reprirent possession du navire à la Ciotat et l'avaient mis au bassin de carénage du Port de La Ciotatpour le transformer en navire-hôpital, ils l'avaient débaptisé du nom de S.S. NICASTRO  pour le renommer S.S. GIESSEN)


Je vous ai mis les deux paragraphes annotant sa remise en service en caractère gras dans l'extrait du récit du contexte de cette période mouvementée de réparation navale :


..."Fin 1944, tous les marins marseillais qualifiés aux machines comme François Alexandre furent subitement, eux-aussi, totalement désœuvrés. Ils encaissèrent le coup de la perte de leurs navires, se retrouvant cantonnés chez eux, en famille ou plus rarement entre eux au café du coin. La mise en chômage technique de François Alexandre durant plus de 100 jours, annotée sur son livret maritime, s'explique bien par ces sabordages massifs : impossible pour lui d'être réaffecté où que ce soit aux machines des paquebots ou cargos français car toute la flotte de toutes les compagnies de navigation de la région y passa, dynamitée, les épaves de ces navires jonchant les fonds et des embouchures de tous les ports marchands de Toulon à Sète, tout le long du "Sudwall" (la ligne de défense allemande anti-débarquement) alors déjà bien éventré par le libérateur débarquement de Provence intervenu dans le Massif des Maures. Ce sabotage massif de destruction destiné à freiner le débarquement des alliés autant qu'à briser le moral des provençaux ne fit qu'attiser un peu plus leur détermination et volonté de lutte pour leur imminente libération.


La libération de Provence et les années de la reconstruction. La remise en état de la flotte marseillaise et la modernisation du port de la Joliette. Nouveaux départ en mer. La reprise des traversées du CHANZY.


En décembre 1944, le GOUVERNEUR GÉNÉRAL CHANZY saboté en sa cale sèche fut heureusement bien renfloué par les ouvriers par La Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée (F.C.M.) des chantiers naval de La Ciotat (société navale de construction et maintenance de navire fondée par Armand BÉHIC à La Seyne-sur-Mer en 1856). Aussi, François Alexandre resta t-il encore sans emploi durant sept mois et dix jours entre le 20 septembre 1944 et le 01 avril 1945. Du 1er au 02 avril 1945. Il fut alors affecté au "Dépôt de Disponibilité et de réserve des Marins du Commerce, Marins de Marseille"(code 622), ces deux jours de remise en disponibilité après un si long congé apparaissent là comme un triste poisson d'avril.


Le 3 avril 1945, François Alexandre s'embarqua enfin pour 2 mois 1/2 à Port-de-Bouc sur le S.S VILLE D'ALGER comme graisseur pour effectuer un "État de présence" jusqu'au 17 juin 1945, sans doute pour des réglages de remise en service et un contrôle de la bonne marche des machines de ce navire sur lequel il n'a pu vraiment naviguer car le S.S VILLE D'ALGER qui fut saisi par les Allemands en janvier 1943, puis, désarmé à Caronte, sur l’Étang de Berre, fut utilisé comme hôtel flottant par les Allemands durant le premier semestre 1944, lesquels l'incendièrent et le sabordèrent aussi lors de leur retraite en août 1944 avant leur replis. Le S.S VILLE D'ALGER ne fut renfloué qu'en février 1945 et, complètement reconstruit, ne reprit son service sur les lignes d'Afrique du Nord qu'en 1948. C'est donc assurément sur la restauration des machines du S.S VILLE D'ALGER en mise en cale sèche qu'œuvra François Alexandre d'avril à juin 1945. Il se rendit à la cale sèche d'un des bassins de carénage de Port-de-Bouc, mais ne navigua pas.


Du 18 juin au 7 septembre 1945 (armement n°91) François Alexandre fut rembarqué à La Ciotat 3 mois sur le S.S GOUVERNEUR GÉNÉRAL CHANZY comme graisseur affecté à une "feuille de présence", puis du 08 septembre 1945 au 10 octobre 1945, (armement n°92) il y fut en charge de gardiennage, embarqué à nouveau comme graisseur. En effet, dès le 22 octobre 1945, le S.S GOUVERNEUR GÉNÉRAL CHANZY était en passe d'être rendu à son son gérant et armateur, la Cie. Générale Transatlantique, et passait ses essais de bon fonctionnement afin d'être apte à desservir les même lignes coloniales d'Afrique du Nord qu'il avait assuré antérieurement.


Il fallut néanmoins attendre le 22 octobre 1945, sans doute du fait de la pénurie de production de charbon en France, pour que le navire soit remis en service par la Transat et qu'il récupère son nom de baptême originel de GOUVERNEUR GÉNÉRAL CHANZY cher au cœur des marseillais et des pieds-noirs français d'Alger et Tunis pour lesquels il avait depuis 1922 été la liaison constante humaine et marchande entre Marseille et ces deux ports du Maghreb. François Alexandre rembarqua à bord dix jours avant cette nouvelle prise de service de son navire qui, comme lui, n'avait plus pris la haute mer depuis 1943.


Du 11 octobre au 25 avril 1946, François Alexandre œuvra à nouveau comme graisseur sur le S.S GOUVERNEUR GÉNÉRAL CHANZY au Cabotage International (armement n°565), et y fit plusieurs traversées, certainement très heureux de pouvoir jouir enfin de la remise en route en Méditerranée des machines de son paquebot enfin remis à flot et restauré.


La fin des derniers courriers coloniaux de poste à vapeur français amené par la modernisation technique de la reconstruction (après seconde guerre mondiale) et au démantèlement progressif des colonies françaises


Sur ce dernier embarquement d'avril-mai 1946 de François Alexandre, une annotation figure sur son carnet de navigation : "en congé mi-temps du 26 avril au 16 mai 1946", puis "en congé mi-temps sur le "VILLE D'ALGER" du 16 au 21 mai 1946". Cela s'explique : l'élan de reconstruction moderniste de l'après guerre et les progrès technique des machines au fuel avaient sonné l'obsolescence de la marine à vapeur. Le 21 mai 1946 à midi, François Alexandre, qui approchait la cinquantaine, avait été éprouvé par tout les évènements catastrophiques de la guerre, mais la Transat avait encore besoin de lui (et lui plus encore de la Transat). Il fut relevé de son poste sur le S.S GOUVERNEUR GÉNÉRAL CHANZY et fut embarqué au port de la Joliette, affecté au Dépôt des marins de Commerce "Réserve" pour la planification d'opérations au Long Cours de maintenance technique : rapatriement de Liberty-Ship, entretien de salles des machines des paquebots à vapeur encore utilisables. Il fallait au plus vite pour le nouveau gouvernement gaulliste remettre sur pied ce qui restait de la flotte marchande coloniale décimée par la guerre, soit moins d'un navire épargné sur trois, et il allait vite falloir en construire d'autres. En attendant cette possibilité, le gouvernement français se devait de palier à son manque crucial de paquebots et rétablir des liaisons constantes avec les comptoirs de ses colonies. La Transat employa donc François Alexandre à réparer, graisser, et nettoyer ses navires à vapeur rescapés. Il le fit encore comme il l'avait toujours fait : sans "maux-dire" et sans "mais-dire" jusqu'au 30 juin 1946, dans un Marseille maritime qui n'était déjà plus ce qu'il avait été et ne le serait plus, et dont le foisonnement de marchandises ne reviendrait plus après la libération des colonies françaises : 20 ans plus tard tout s'amoindrit en effet considérablement à la Joliette, car l'activité portuaire moderne fut alors déportée sur Fos-sur-Mer, à proximité des avitaillements en fioul des raffineries pétrolières et de la pétrochimie, la fin de la colonisation ayant sonnée, pour Marseille, le glas de 2000 ans d'échange marchand traditionnel avec les ports du Monde de matières premières naturelles agricoles et minérales, qu'avaient achevé les deux guerres et le commerce capitaliste ayant entrainé le pillage impérialiste colonial dont la libération de 1945 avait annoncé une abrogation qui tardait encore à venir, tant ces profits avaient été juteux pour les capitalistes et pouvaient l'être encore un peu.


Pour l'heure, en 1946, il fallait pour tous ces marins réparer longuement tous les dégâts causés par la guerre avant de naviguer à nouveau dans une Joliette redevenue marchande et populaire... François Alexandre s'y employa courageusement, comme tous les autres, mais tout cela, à présent, n'était plus que "de la bricole" apposée sur une vieille flotte à vapeur "rustinée" qui n'en avait plus pour longtemps. Tous ces "charbonniers" rescapés disparurent, en effet, désarmés et démantelés au terme de la décennie suivante, passant à la postérité, le monde des vapeurs et de la jeunesse de François Alexandre avec ..."...


En 1946, mon grand-père, quartier-maître devenu graisseur-nettoyeur aux machines sur les paliers des arbres de couche du CHANZY dut quitter son poste : il fut envoyé au Havre pour y embarquer vers New-York sur l'ATHOS II des Messagerie Maritimes, affecté pour cette traversée au long cours comme marin mis "en prégérance" : il allait chercher à Portland le Liberty Ship S.S SAINT-LÔ donné par les USA à la France en remplacement des navires coulés par les bombardement alliés. Navire qu'il ramena au Havre.

A bientôt Emma !

Amicalement,


Jean-Christophe

P.S. : J'ai retrouvé une photo d'un enfant avec son père à côté d'un canot photographié sur le pont d'embarcation du CHANZY mais elle bien antérieure à votre récit et date de 1925. La photo de la CPA Ryner retrouvé par Alain a bien été prise après 1945  (barge de mise à l'eau rapide au pont avant), sans doute dans les années 1950. La photo ci-dessous du G.G. CHANZY date aussi de 1945 à 1950.

Merci Jean-Christophe !
Cette photo est superbe, et j'ai aussi vu celles en couleurs sur la généalogie de votre grand-père. On va les montrer à ma belle-mère pour savoir si elle s'en rappelle.
On ne va pas tenter de dater précisément le mois de départ je pense, mais ca peut etre après octobre 45 si j'ai bien compris, ou tout début 46 donc... si les lettres originelles ont été repeintes à cette époque.
Je vous ai aussi envoyé un mail pour le reste des détails.
Merci !

Passionnante histoire !
Et superbes (mais trop rares) photos !

Bonjour Jean-Christophe
N'ayant pas eu de nouvelles par mail (j'espère que tout va bien ?) je vous réecris ici
j'ai rédigé une histoire pour en faire un album de jeunesse et je me demandais si vous seriez d'accord pour que je fasse une petite page historique du Chanzy (je vous citerai en référence) avec tout ce que vous avez raconté ici, il y aura une petite page de ref histo à chaque fois que je parle d'un événement.
j'espère que tout est ok et que votre silence n'est pas signe d'un problème !
Bon dimanche à tous
Emma