La 244.I.D à Marseille (et ailleurs)

La 244. Infanterie-Division
par A.Chazette

La 244. I.D issue de la 1ere région militaire (Wehrkreis 1) a été formée à l'intérieur du 20, échelon. le 8 septembre 1943. près d'Anvers. En décembre 1943, elle fait mouvement vers le sud de la France et. Le 1 janvier 1944. elle occupe le secteur défensif de Marseille.  Son premier commandant, le Generalleutnant Martin Gilbert (né le 7 septembre 1888) prend ses fonctions le 1er septembre 1943 après avoir commandé la 110.I.D. Avec sont état-major Composé de l'Oberleutnant Fritz Becker (Ic) du Hauptmann Kurt Bouveret (Ila) et du Leutnant Waller Bausenhart (01), il établit son quartier général près d'Aubagne au sud-est de la ville dans le château de la Bourlonne.  Sa division occupe le secteur compris entre Sausset-les-Pins à l'ouest. et Bandol à l'est. C'est une division purement statique. Impropre à tout mouvement et destinée au combat défensif avec une troupe relativement jeune et très peu aguerrie au combat.  La 244. 11) est formée de trois régiments de grenadiers : Gren.Rgt 932, Gren.Rgt 933 (Oberst Walter Rolin), Gren.Rgt 934 (Oberst Robert Westphal) et trois bataillons chacun constitué d’un effectif standard de trois compagnies d’infanterie et d’une compagnie de mitrailleurs (MG. Komp) auxquelles s’ajoutent une compagnie antichars, une compagnie de Canons d’infanterie, d'un régiment d'artillerie (Oberst Alfred Noak/A.R.244) alignant trois groupes hippomobiles de trois batteries chacun, d'un bataillon de fusiliers (Füs.Batl. 244), d'un bataillon de pionniers (Major Gustav Jacob/ Pi.Bat.244) formé de 2 compacynies du génie, d'une compagnie antichars (Panzer-Jäger-Komp.244), d'un bataillon de transmissions (Nachrichten-Abt.244) de l'Oberleutnant Herbert Haucke à deux compagnies, d'un bataillon de transport (Nachschub-Abt.244) du Hauptmann Otto Goebel que complètent les unités d'intendance, vétérinaires, sanitaires et de la Feldgendarmerie.

Le 14 avril 1944, le Generalleutnant Martin Gilbert cède sa place de ,commandant en chef au Generalleutnant Hans Schaefer, ex commandant de la 332.I.D.  Autre changement survenu le 9 avril 1944, la division est étoffée de deux bataillons d’Osttruppen provenant du Languedoc/Roussillon : l'Ost-Bat. 666 et l'Ost-Bat. 681.  Le premier totalisant: 1.003 combattants aligne 4 compagnies d’infanterie formant le IV./Gren.Rgt.932 et l'Ost .Bat 681 totalise 892 hommes en 4 compagnies d'infanterie, formant le IV./Gren. Rgt. 934.

La 244. Infanterie-Division est à la veille du débarquement de Provence reparti comme suit au 25/4/44 : le Gren.Rgt .932 occupe le secteur de Marseille (Schwerpunkt Marseille) avec Son poste de commandement à la Gavotte (Stp Ma 30). Son 1er bataillon. (I/Gren-932) prend position à 1’ouest avec un PC au Douard, la 1.Kp est mise en reserve, la 2 Kp occupe ensuite la Redonne, la 3.Kp cantonne près de l'Estaque de la 4. Kp MG occupe le Rove.  Le II/Gren.Rgt. 932, installé, au sud de la ville (PC au château de Talabot Stp Ma 119 H) repartit sa 5 Kp à Montredon, vieille chapelle, la 6.Kp à Luminv- la 7 Kp  à  la pointe du Roucas Blanc et la 8. Kp au Prado. Le III/Gren.-Rgt 932 tient les positions du secteur nord de la ville entre, la Pennes Mirabeau et St Antoine avec un PC aux Bastides. Enfin la 13. Inf -Geschutz-Kp prend position a Mazargues, 1a 14.  Panz-Àbwehr-Kp à Notre-Dame Limite et la 15. schwer-Kp est placée en réserve.
Le Gren.Rgt 933 occupe la ligne de défense extérieure de la ville avec PC établi au camp Major à l’Ouest d’Aubagne. Le I./Gren-Rgt 933 prend position au nord d'Aubagne à la Parisse avec les 1.Kp, 2.Kp, 4.Kp MG, la 13.Inf.Geschütz.Kp et la 14.Panz. Abwehr.Kp, tandis que la 3.Kp s'installe dans le camp de Carpiagne et la 15.schwere.Kp est placée en réserve.
Le II/Gren.Rgt 933 occupe les positions avancées de St Savournin et de Peypin avec ses 5., 6., 7.Kp et 8.Kp MG et le III/Gren.Rgt 933 occupe les avant-postes du secteur nord au Septèmes-les-Vallons 9., 10., 11.Kp et 12. Kp MG.
Le Gren.Rgt 934 prend position sur la ligne côtière entre Cassis et Bandol et etablit son PC à Roquefort-La-Bédoule en répartissant son I./Gren.-Rgt 934 a Ceyreste, son II./Gren.-Regt 934 à Bandol et son III./Gren.Rgt 934 au nord de Cassis.  Enfin pour finir avec l'infanterie, le Div.Füsilier.Batl.244 cantonne au Castellet.
Du côté de l'artillerie, l’A.R.244 établit son PC à St Marcel (Stp 212 H) avec son I./A.R 244 à St Tronc (Battr. 1,2 et 3 de 3 x 76,2 cm FK39 chacun), son II./A.R.244 au Castellet (Bat 4, 5 et 6 de 3 x 76,2 cm FK39) et son III./A.R.244 à les Caillos (Stp 210 H) avec les batteries 7, 8, 9 et 10 de 3 x 12,2 cm s.FH 396 et 390/2 (r) chacune.  A cette date, l'état-major de la 244.I.D est installée aux Minots, au nord-ouest de la Valentine (Stp 500 H).  Les différents bataillons de pionniers (Pi.Batl.244), de transmission (Nachrichten-Abt. 244) et de transport (Nachschub-Abt. 244) se répartissent entre la Peiine et St Marcel.

Salut !!

Pourrais tu m'en dire plus sur le secteur de La valentine, Allauch, la Penne, Eoures ?

Merci d'avance ! :cyclops:

Citation :

et de transport (Nachschub-Abt. 244) se répartissent entre la Peiine et St Marcel.

C'est la Penne je pense pas la Peiine !! J'y habite !!

Au plaisir, Rémi

Bonsoir,
En complement je poste mon ensemble d'un jeune grenadier du 14.(pz.jag)komp. Gren.rgt 934 de la 244DI qui était chargée de  tenir la ville de Marseille en août 44.
Incorporé le 25/08/43 il intègre le 1/10/43 son rgt à Anvers   puis le 15/12/43 son rgt est envoyé dans le sud de la France pour la protection de la cote méditerranéen,suite au débarquement en provence ,  le 15 aout toute la division est envoyé sur Marseille( mis a part le 933gren rgt )pour  tenir la ville mais  Le 25 août(capitulation 28 aout) il est fait prisonnier à Marseille.
Il a , en tant que PG travaillé dans une mine près de St Etienne puis à l’usine Renault  de Chambéry.

Avec le soldbuch et le Wehrpass , il y a son permis 2KL (PL) ainsi qu’une feuille de route datée du 15 août 44( jour du débarquement )  pour se rendre de st  cyr probablement là où sa Compagnie était stationnée , vers la bedoule Aubagne, une dizaine de lettres de PG en Allemand et Français destinées à ses parents et un amis du nord de la France qui lui même fut prisonnier chez ses parents entre 1940 et 43.
si quelqu'un a d'autres infos sur se rgt ou compagnie , je suis preneur!

Page 22  au 1/6/44 signature du Lt. Wilke
on peut voir une  photo  de se lieutenant. plus loin  dans un post de manuferey

tres beau document que tu détiens!!!
a+
jm

Salut !

Merci de nous faire partager tes beaux documents !

Rémi

Belle documentation.

Juste une précision sur les différentes affectations de Walter. Kanal signifie la Manche (mer) et non pas un canal.

Merci à Rémi et brit pour ces precisions.
eric

nrik a écrit:

Merci à Rémi et brit pour ces precisions.
eric

A nouveau merci à toi pour nous avoir fais partager ces scans. Certains collectionneurs n'auraient pas pris la peine de faire les recherches et de porter de l'intéret comme tu l'as fais avec ces documents.

Bonjour,
Question pour Alain CHAZETTE dont je salue l'extrème érudition
Toutes armes confondues, à combien peut-on estimer le nombre d'hommes qui occupaient au sens large le périmètre défensif de MARSEILLE à la veille de sa libération

A moins que notre Maître Yoda ait un chiffre précis, dans les différents bouquins traitant de la Libération de Marseille, on trouve entre 15.000 et 16.000 hommes, 244° ID, Kommandatur, Kriegsmarine, et services divers.
Bien entendu la valeur combative de ces éléments varie considérablement suivant leur origine.

@+
Alain

question très difficile
car il n'y a pas de données pour chaque unité
Voir AOK 19 pour la 244 +11000 + le reste Luft, KM, Rad, Administration
Festa, Pi etcc
mais Alain est dans la bonne fourchette je pense
AC

Je sais que la question est difficile c'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle m'interresse.
Les "historiens" qui ont écrit sur la libération de MArseille avances des chiffres qui vont de 12 000 à 16 000 mais sans aucun détails où source.
Paul GAUJAC parle de 12 000 dont 3 500 KM et 2 500 LW.

Alain CHAZETTE a le mérite de préciser le nombre de certaines unités ce qui explique mon appel à lui.
Il indique 2 700 LW.

Peut être connaît-il le nombre exact de KM.

Aussi peut être la garnison militaire de Marseille.

Reste en fait le probléme des effectifs de la 244.

La présentation qui en est faite date de la veille du débarquement.

Or il semble qu'après celui-ci la 244 est perdue un certain nombre de ses unités (cf Marseille Bataille des seigneurs de Claude Bonnard), soit près d'un tiers.
C'est surtout ce dernier point qui est déterminant.

Quelqu'un sait-il ce qu'il est advenu du GR 933.
Je croyais que celui-ci avait été décimé vers Aix puis anéanti à La Coucourde,
mais bien que je ne trouve plus trace de lui plus tard
,il semble qu'il se soit retrouvé face à la 36°ID et au 442°RCT dans les Vosges .

Le Régiment fut anéantie en septembre 1944, comme la 244 I.D. Les restes de la division furent regroupes a Munsingen pour renforcer la Armée Vlasov.
BMC

Merci,merci...Bien que la réponse soit surprenante

foresta a écrit:

Reste en fait le problème des effectifs de la 244.

La présentation qui en est faite date de la veille du débarquement.

Or il semble qu'après celui-ci la 244 est perdue un certain nombre de ses unités (cf Marseille Bataille des seigneurs de Claude Bonard), soit près d'un tiers.
C'est surtout ce dernier point qui est déterminant.

Je viens de lire "Marseille, bataille des seigneurs". Il ne cite pas les n° d'unités mais en recoupant avec les informations de Chazette (listes et cartes) on peut les déduire.
Il se trompe apparemment sur un point : il donne deux bataillons de Roquevaire à St Savournin alors qu'il n'y en a qu'un et à l'inverse un à Septèmes alors qu'il y en a deux.
Autre point déduit du texte, je pense que sur la liste page 43 il faut intervertir les deux premiers nombres : 2 régiments et pas 1 et 1 bataillon et pas 2.

Il semble que le dispositif des bataillons est évolué comme suit, d'est en ouest, à fin juillet puis vers le 20 août avant les combats :
- secteur Bandol (près Toulon) : II/934 puis abandonné,
- secteur la Ciotat : bataillon d'instruction + I/934 puis abandonné,
- abords est (de Cassis à St Savournin en passant par Aubagne) :
III/934 + I/933 + II/933 puis III/934 + I/933 + II/934 + I/934 + IV/934?
- Marseille sud : II/932 puis idem,
- abords nord-ouest (de Septèmes à la Redonne) :
III/932 + III/933 + I/932 puis III/932 + IV/932? + I/932

D'après Bonard on peut déduire que les bataillon d'instruction, les II et III/933 ont été prélevés pour Toulon et les IV/934 et IV/932 étant les Ost arrivés en renfort de la 338ème division (Chazette dit en avril mais pas son AOK19, ni Bonard), donc perte quantitative et qualitative.

Sur Aubagne le dispositif a été bouleversé à plusieurs reprises en quelques jours ce qui pourrait expliquer, en dehors de l'efficacité des assaillants, la courte résistance (manque de préparation et difficulté à redéployer des unités ne connaissant pas le terrain ?).

Pour la question des prisonniers.
La citation à l'ordre de l'armée des 1er et 2ème groupes de tabors marocains indique : 5.402 prisonniers par le 1er tabor et 4.009 par le 2ème.
Pas d'infos pour les autres unités.

Dans l'Histoire de la 1ère Armée Française, le Maréchal de Lattre cite les chiffres suivants au sujet des Allemands :
4000 tués ou blessés
37000 prisonniers dont 700 officiers
deux divisions totalement anéanties.
Ces chiffres concernent la battaille de Toulon et celle de Marseille.
@+
Alain

Il s'avère que le 933 était le rgt de réserve de l'AOK 19 et qu'il fut donc motorisé.Il fait mouvement vers l'Est dès le 15 mais ne prend contact avec les Alliés que vers Brignolles.Il sort effectivement de la poche de Montélimar et combat dans les Vosges avec,de mémoire 360 Hommes.

Un des bataillon du 933ème régiment, effectivement en réserve de l'armée, est resté à Marseille.

Sais tu lequel?

Il semble que ce soit le I/933 à Aubagne, mais ce n'est pas garantie à 100 %.