Bonjour,
Ça faisait un bon bout de temps que je n'étais pas venu sur le forum.
C'est un beau projet qu' il est encore possible de réaliser mais il faudra se dépêcher, et cela va vous demander beaucoup d'énergie, de temps et d'argent ( il faudra se déplacer, parfois très loin de votre domicile pour les rencontrer).
Effectivement, les anciens 39/45 se font très rares et ne sont plus très frais. Cependant il est encore possible d'en retrouver et certains malgré leur âge très avancé peuvent vous communiquer encore moults anecdotes et souvenirs.
Pour les retrouver, vous pouvez essayer de contacter le Souvenir français, les UNC départementales, certaines amicales régimentaires, à travers des articles de journaux locaux et lors de cérémonies ( de plus en plus rare d'en voir aux cérémonies en dehors des grandes commémorations type 6 juin- 15 août où là aussi ils sont peu nombreux... et accessibles...). Les mairies peuvent être également une bonne piste. Un coup de pot est également possible lors d'un déplacement au quotidien ( cela m'est arrivé lors d'une promenade dans mon quartier il y a une dizaine d'années , de rencontrer tout à fait par hasard un ancien du 6 juin, un ex- marin de la corvette Aconit). C'était il y a 10 ans...d'accord... mais preuve que cela peut arriver). Enfin, il y a l'éternel bouche à oreille qui fonctionne.
L'ONAC est bien entendu la meilleure structure pour pouvoir en rencontrer, ils ont pratiquement toutes les adresses des AC mais ils ne vous donneront pas les contacts à moins d'être journaliste ou historien. Néanmoins, vous pouvez tenter votre chance.
Pour ce qui est du documentaire filmé , attention, ça pourrait leur faire peur. Pas sûr qu' ils aient envie d'être filmés au premier contact, ni aux autres d'ailleurs. Il faudra d'abord les rencontrer et établir un lien de confiance avant de mettre une séquence vidéo sur la table. Achetez un dictaphone pour commencer et enregistrer leurs souvenirs, le film viendra peut être après.
Comme je vous l'ai dit , ça vous prendra du temps, de l'énergie et de l'argent mais tout cela reste accessoire in fine au regard de ce que vous pourriez en tirer. Du temps, nous en avons, eux n'en n'ont quasiment plus... Par ailleurs ce qui est enregistré ou filmé pourra être conservé pour les générations futures. La plupart des familles d'un vétéran connaissent l'histoire de leur ancien pour avoir entendu à plusieurs reprises diverses anecdotes ou faits de guerre... Elles sont rarement enregistrées ou mises par écrit. De plus...cette histoire familiale se dilue dans le temps avec les générations.
Les vétérans que vous pourriez rencontrer: ce seront pour la plupart des jeunes de l'époque ( nés entre 1924/ 1927) qui étaient alors soldats du rang ( 2e classe à caporal-chef)
Voir quelques sous-officiers du genre jeune sergent par exemple. Les officiers seront les plus difficiles à trouver...
En somme, c'est surtout des anciens des combats de la libération (1944/1945) que vous pourriez rencontrer.
Leurs souvenirs: ça dépendra de l'état de santé de l'ancien et surtout de sa mémoire. En général, ils se rappelleront de leur parcours pendant la guerre. Certains souvenirs seront plus vivaces que d'autres ( engagement dans l'armée, baptême du feu, blessure, mort d'un camarade, quelques actions de guerre marquantes , les conditions de vie à l'époque etc . pour n'en citer quelques uns). Quelques dates et lieux , en lien avec des faits cités plus haut, seront aussi gravés dans leurs mémoires.
Pour ma part, je pense qu' il vous reste encore 5 ans pour mener à bien votre projet. Peut être davantage...mais les anciens seront alors trop vieux, fatigués, centenaires et très certainement un peu trop sollicités par les médias pour qu' ils aient encore envie de témoigner auprès de particuliers ( à quelques exceptions près).
Bref...le temps presse.
Cordialement