Laurent Nice Modérateur:Maginot - Fortif XIXème -Vallo Alpino
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Laurent Nice Modérateur:Maginot - Fortif XIXème -Vallo Alpino
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Nombre de messages : 13636 Age : 58 lieu : Le Girmont Val d'Ajol (88) ex : Grasse, Nice, Antibes Date d'inscription : 06/03/2006
| Sujet: Re: 1942: L'armée italienne sur La Côte d'Azur. Dim 9 Sep 2018 - 7:45 | |
| Beaulieu sur Mer aout 1943 : soldats italiens et allemands fraternisent...photo prise au niveau du port _________________
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| Sujet: Re: 1942: L'armée italienne sur La Côte d'Azur. Dim 22 Déc 2019 - 7:32 | |
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| Sujet: Re: 1942: L'armée italienne sur La Côte d'Azur. Lun 13 Avr 2020 - 9:59 | |
| La fortification du littoral
Le déploiement une fois terminé, les autorités militaires transalpines se préoccupèrent d’assurer une défense correcte du littoral de la Provence et de la Corse, en remettant en fonction des batteries côtières françaises sabotées ou désarmées, en disséminant des unités d’artillerie provenant notamment des corps d’armée ou de la GAF sur les points jugés sensibles, voire en édifiant des fortifications de campagne et une vingtaine de casemates de Cannes à Saint-Tropez, sans compter le déploiement de bataillons d’Alpini costieri dans les Alpes-Maritimes (Villefranche-sur-Mer, Nice, Mandelieu) et le Var (Saint-Raphaël, Cap Nègre, Solliès-Pont, Toulon).
L’amiral Tur fit occuper par les fusiliers-marins du régiment San Marco les usines de torpilles de La Londe et Saint-Tropez tout en obtenant que des hydravions basés à La Spezia fissent des reconnaissances régulières de la côte provençale. Le 13 janvier, le maréchal von Rundstedt vint inspecter, en compagnie du général Vercellino, les travaux de défense entrepris par les Italiens dans la région toulonnaise, exprimant sa satisfaction ; l’amiral Marschall, commandant la Kriegsmarine à Marseille, en fit de même le 28 janvier. Au début du mois de mars, onze des quinze batteries côtières de l’ancien camp retranché de Toulon (dont la tourelle double du Cap Cépet équipée de tubes de 340 mm) étaient opérationnelles sous le commandement du capitaine de frégate Zunini. A la même époque, l’effectif de la Place de Toulon comprenait 10 436 soldats et marins italiens.
Le 15 janvier, l’état-major du Regio Esercito autorisa le déploiement de trois groupes d’artillerie (61e et 663e dotés de 155, 57e doté de 105) de l’estuaire du Var au Cap Ferrat, ainsi que celui de cinq batteries de la GAF (dotées de 149) mises en place de Mougins à Fréjus. Des renforts d’artillerie d’armée ou de corps d’armée furent également déployés à Villeneuve-Loubet (104e batterie de 149), entre Agay et Saint-Tropez (7e batterie de 149), comme de Sainte-Maxime au Cap Lardier (14e batterie de 105). Le 12 février, Vercellino invita le commandant du XXIIe CA à déployer sur le littoral varois une dizaine des 36 canons des divisions Lupi et Taro75. Si les batteries des ouvrages du Cap Martin (Roquebrune) et de La Tête de Chien (La Turbie) ne purent pas être réarmées, le Front de Mer de la Place de Nice utilisa des matériels provenant de prises de guerre soit cinq batteries (510e au Mont Boron, 512e bis au cimetière russe de Nice et à Antibes-Graillon, 513e sur l’île Sainte-Marguerite, 253e bis au port de Nice, 147e bis à Cannes-La Maure)76. D’autres batteries de la GAF furent déployées dans le Var, entre Le Dramont et Cavalaire (141e bis et 954e à Saint-Raphaël, 140e bis et 953e aux Issambres, 207e bis et 955e au Cap Camarat, 962e à Pampelonne)
La plupart des unités italiennes opérant en métropole avaient laissé au Piémont et en Ligurie, pour la défense des villes, leur artillerie antiaérienne de 20 mm, si bien que le Ier CA ne disposait que de deux batteries autour de Grasse, le XXIIe CA deux autour d’Hyères, la Lupi une au Beausset, la Piave une à Puget-Ville, l’EFTF deux autour de Nice, la Taro n’en possédant aucune ; aussi, la 4e armée dut-elle récupérer une partie du matériel lourd de la DCA française afin de constituer seize batteries (huit de 25, cinq de 75 et trois de 90), déployées autour de Menton, Beaulieu-sur-Mer, La Halte de Biot, Antibes, Saint-Tropez, Le Luc, Draguignan, Brignoles, chaque corps d’armée disposant d’un groupe de 90 italien et d’un groupe de 90 français.
Des fortifications, construites avec l’apport de bois et de ciment réquisitionnés, ainsi que de sable, de gravier et de galets prélevés sur les plages, furent aménagées sur le littoral comme à proximité de celui-ci, au débouché de routes jugées stratégiques (RN 7, RN 98, RN 559), munies de mitrailleuses, de fusils-mitrailleurs, voire de mortiers, exceptionnellement d’un canon de 75. Parmi le millier de lettres adressées par le général Avarna di Gualtieri au gouvernement de Vichy figura celle du 18 février 1943 relative à l’approvisionnement en matériaux (ciment, gravier, fer, bois) et en main-d’œuvre nécessaires pour les travaux de défense côtière. Le général Schipsi estime que, chaque mois, les autorités françaises « fournirent 2 000 tonnes de ciment et 1 000 m ³ de bois d’œuvre » et que, dans le secteur du XXIIe CA, « furent construits près de dix kilomètres de fossés antichar (surtout dans le secteur de la “Lupi”)». Claude Lévy évalua à 23 000 tonnes de ciment et de bois de coffrage les attributions italiennes pour la défense du littoral.
La division Lupi aménagea deux points fortifiés autour de Bandol : Roma et Alessandria82 tandis que, dans la région hyéroise, la division Taro entreprit de nombreux travaux défensifs : « le creusement d’une tranchée antichar entre L’Aygade et le Gapeau et à travers l’hippodrome de La Plage ; la pose de réseaux de fils de fer barbelés vers le littoral et à travers la campagne hyéroise, ainsi qu’autour de quelques points de résistance ; la pose de mines individuelles vers le littoral ; la construction d’une ligne de chemin de fer à voie étroite, avec un pont sur le Gapeau, de L’Aygade vers Mauvannes ; la construction de routes stratégiques dans les Maures et les Maurettes ; la construction d’observatoires comme à L’Andoine ». Les casemates constituant des points d’appui reçurent des appellations animalières dans le secteur de la division Legnano (Gazzella à l’île Sainte-Marguerite, Sciacallo et Giaguaro à Cannes-La Bocca, Orso à Saint-Cassien, Lupo à Mandelieu-La Napoule, Leone et Elefante à Saint-Raphaël, Toro, Tigre, Drago, Bisonte, Gorilla, Cinghiale et Serpente à Fréjus, Camoscio, Capriolo, Cocodrillo et Stambecco à Sainte-Maxime, Cervo à Pampelonne, Aquila à Cavalaire). Celles qui furent érigées dans le secteur du Groupe Valle Pellice reçurent des appellations végétales (Begonia, Gelso, Melo, Pero, Frassino, Pesco, Lauro, Tiglio, Vite, Arancio, Melagrano, Ontano).
Parmi les points d’appui les mieux dotés en puissance de feu, citons Sciacallo (2 mortiers de 81, 3 mortiers de 45, 6 F.-M.), Lupo ( La Napoule) (2 mortiers de 81, 3 mortiers de 45, 5 mitrailleuses et 3 F.-M.) et Orso (Cannes St Cassien) (6 mortiers de 81, 3 mortiers de 45, 2 mitrailleuses et 7 F.-M.).
Des restrictions de plus en plus importantes à la circulation furent mises en place par l’Occupant. Des barrages routiers préventifs furent installés dans la région fréjusienne à partir du 29 décembre 1942, devenant permanents à compter du 27 mars 1943. Des mesures d’évacuation du littoral varois furent envisagées ou pratiquées à partir du 3 mars (zone des étangs de Villepey), les réfugiés mentonnais devant quitter le Grand Hôtel de Saint-Aygulf le 8, les civils domiciliés entre les Vieux Salins-d’Hyères et L’Aygade étant évacués le 15 mars en raison de tirs d’exercice, les maires de Fréjus et de Saint-Raphaël étant convoqués au Château Aurélien le 21 mars afin de mettre au point les modalités d’évacuation des deux communes de l’est varois en cas d’alerte, le quartier hyérois de L’Aygade étant complètement évacué le 20 juillet.
Le commandement de la 4e armée obtint que les dépôts d’essence proches de la mer fussent évacués « sous le prétexte qu’ils pouvaient contribuer au succès d’un débarquement ennemi » mais, en revanche, « il ne parvint pas à obtenir l’éloignement de la côte des habitants qui n’y résidaient pas de façon stable.
Deux exercices antidébarquement eurent lieu dans le moyen-pays varois entre les mois de février et d’avril 1943, destinés à tester le temps de réaction des réserves déployées de Brignoles à Grasse91. Selon l’officier de renseignements de la Place de Nice, au printemps 1943 « Vercellino souhaitait le débarquement anglo-américain en Provence car il estimait être en mesure de le repousser » alors que les fortifications « étaient modestes
sources : L’Occupation italienne | Jean-Louis Panicacci
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