Généralités sur la compréhension de la fortification allemande et sa typologie(écrit en oct. et début nov. 2012)
J´étais en France pour 6 semaines – et sans accès Internet – en plus ayant le plaisir de visiter de l´intérieur un hopital francais de province !
Par courriels j´avais appris que les disputes (d’experts) sur le superforum continuaient. Entre temps à la médiathèque de notre ville en France j´ai pu m´en informer, plus ou moins bien.
En étudiant très attentivement les questions et les réponses et surtout en lisant et relisant mot à mot ma doc allemande sur les fortification notamment après 1934 je ne suis pas trop étonné.
Je suis persuadé qu´il est quasiment impossible de vraiment comprendre le vaste sujet du mur et de la typologie sans se rendre compte (et pire sans connaître):
· le contexte historique et géopolitique qui menaient à la construction des fortifications allemandes après la première Guerre Mondiale
· les différentes phases d´études et de constructions des ouvrages concernés
· les « évolutions et nouvelles idées » suite aux expériences faites
· la situation stratégique
· les besoins ou plutôt restrictions économiques
· l´organisation et des responsabilités des constructeurs et bâtisseurs
· le « système Hitler » (ne jamais attribuer le pouvoir dans la main d´une seule personne)
· le fait, que toutes les fortifications allemandes des côtes atlantiques, (offensives et défensives), ont été conçues et érigées en pleine guerre.Les évènements militaires lointains (par ex. en Russie) ou sur place (les raids aériens, les débarquements) avaient une influence indirecte ou directe et en augmentant à partir de 1943. D´ailleurs c´est la raison pour laquelle la construction de « l´"Atlantikwall » proprement dite a été ordonnée par Hitler en autumn/hiver 1942
· ……………
Par ex. une conséquence pour nous : en sachant tout ça il est inutile de trop se référer aux programmes de constructions (Bauprogramme) qui étaient toujours en retard et de plus en plus vite dépassés par les événements. Mais c’est tout de même mieux que rien. Il faut de pref. étudier les listes des constructions en cours (Baufortschrittslisten) ou mieux encore les listes de constructions réalisées (Baulisten) et établies par les responsables du le Génie de Forteresse (Festungspioniere)
Autre exemple :
On s´étonne aujourd´hui (les questions et les remarques le prouvent constamment) qu´on trouve sur place, surtout dans les futures « Festungen » toutes sortes de fortification, par endroit des ouvrages de toutes les séries mêmes civiles (Luftschutzbunker).
On s´étonne de la multitude par centaines de Regelbauten sans parler des dérivés, des non-Regelbauten ou des (verstärkt) feldmäßigen constructions (de campagne). Pourtant, par moment précis, seulement quelques dizaines de Bauformen (pardon, modèles) étaient autorisés.
On pourrait croire en lisant les livres français qu´il y avait « plein de différents services responsables » pour les constructions, que chacun localement pouvait faire « ce qu´il voulait » (pour les tobrouks MD et Michelmann par ex.). Pas du tout ça. Il fallait toujours choisir parmi les modèles autorisés. Tous les
dessins de construction portent des nos. de
« InFest » (Inspektion der Festungen) et
« WaPrüfFest » , voir les organigrammes plus loin.
En pleine guerre il fallait s´adapter à tout moment, en tenant compte des expériences faites et des restrictions de plus en plus pesantes.
On peut le comparer (et encore) avec les milliers de constructions « camelote » (citation française) du MOM (Main d’Oeuvre Militaire) juste avant la guerre de 40 et pendant l´époque de la « Drôle de Guerre ». Je n´ai jamais vu une typologie de ces ouvrages bétonnés de campagne. Ou mieux encore les « travaux 17 » (galeries de « taupes », de fortune ) partout sous les forts de Verdun et parfois dans d’autres camps retranchés (p.ex. Belfort).
Depuis des mois je pensais écrire sur ces contextes cités plus haut en utilisant ma doc allemande. J´ai du constater que Rudi Rolf l´avait déjà fait d´une façon remarquable et mieux que moi je serais capable dans l´introduction de son petit livre
« Typologie » de 1988. J´ai donc scanné et « sécurisé » une partie importante de son introduction pour la distribuer à tous ceux qui s´intéressent vraiment – uniquement sur demande et par courriel privé.
En plus pour arriver à mieux comprendre il est indispensable de maîtriser la langue « militaire » allemande datant de 70-80 ans. Je vois que mes amis français (et autres) disposent de beaucoup de sources d´époque sans vraiment pouvoir se servir de ces trésors. Les questions et les querelles en témoignent. Ce n´est bien sur pas à critiquer, mais à déplorer tout de même.
A ma connaissance il n´ y a pas (ou peu) de livre ou autre doc en français qui traite du sujet et ce, d´une façon suffisante.
Une exception connue (néansmoins sans le contexte « typologie ») est le premier chapitre du livre
« le Mur de l´Atlantique » de Rémy Desquesnes de 1976 qui vaut le coup d´étudier.
Pour moi-même les reférences « clef » sont les livres suivants, hélas en allemand :
1. Rudi Rolf, Atlantikwall, de 1998
2. A. Molt, Der deutsche Festungsbau de 1900 bis 1945 von der Memel zum Atlantik, de 1988
3. Th.Heber, Atlantikwall, thèse de 1000 pages
J´ai eu beaucoup de « difficultés » et mis beaucoup de temps à relire et étudier en détail le
livre de Rolf (acheté il y a très longtemps "rue de Crussol à Paris" qui pour moi répond parfaitement aux besoins cités auparavant. On y trouve en outre plein de sources réimprimées d´une importance primordiale (conférences, ordres, directives, instructions etc. d´Hitler et du Haut Commandement de génie du Heer et de la Kriegsmarine) ainsi plein d´annotations et infos sur les sources des archives.
Après avoir « dévoré » ce livre, l’excellent travail de AC (il me manque très peu de ses livres) avec ses détails techniques (plans et photos) à la fois d’époque et contemporains prend vraiment une valeur ajoutée
A.Molt par contre raconte comme « insider » l´histoire des fortifications et du Génie de Forteresse (Festungspioniere) depuis 1900 à 1945. Il était fonctionnaire au Haut Commandement (Inspektion der Festungen) à Berlin depuis 1930 ( !!). Il est resté dans ces fonctions en France à Metz et à Paris jusqu´à la fin de la guerre en 1945. Ca va de soi que ses récits même subjectifs rapportent une meilleure connaissance sur le rôle décisif des « maîtres d´œuvre » de toutes les fortifications allemandes du « Heer », mais aussi du génie de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine sans oublier la coopération souvent problématique avec l´OT.
Dans son nouveau livre AC traite les « Festungspioniere » pour la première fois d´une manière un peu plus détaillé mais insuffisamment quand même. Le petit livre de A.Molt est devenu un « classique » de la doc. de fortification allemande.
Voici l´organisation de la construction de la fortification allemande de l´Armée de Terre (Heeresfestungsbau) en 1938 et celle de toutes les armes en 1943, tirée de son livre :
La
thèse de Heber donne une plus grande importance aux côtés historique et politique de cette époque.
Gruss
juergen
à suivre,
sujet : la série VF et la série « Bf, qui n´existait pas ». ……………