Bonjour
Le "HOCH 4", 4ème bataillon de chasseurs de Haute-Montagne, est mis sur pied à Leoben en Autriche le 20 novembre 1943, à partir d'un noyau provenant de la 1ère Gebirgsjäger Division engagée en Yougoslavie. Elle est entraînée en Dalmatie sous le commandement du Major Freiherr von Ruffin (puis Hauptmann Andreas Schönleben à partir de juin 1944).
Les 410 chasseurs que compose le bataillon sont répartis en 4 compagnies plus une section d'artillerie.
Le bataillon embarque pour l'Italie fin novembre 43 pour participer aux combats sur le massif des Abruzzes, autour de Monte-Cassino, de janvier à juin 1944, suite aux nombreuses pertes face à un ennemi supérieur en nombre et en matériels, le bataillon est affecté début juillet sur le secteur entre Vintimille et Alassio avec son P.C. à Dolceacqua. Les Gebirgsjägers font la chasse aux partisans italiens et garde les défenses côtières.
Chasseurs du Hoch 4 aux environs de Vintimille, juillet 1944.Suite au débarquement de Provence le 15 août 1944, le bataillon est envoyé en France afin d'éliminer les maquis formés dans l'arrière-pays niçois.
Le 20 août, le section d'éclairage, entré en France par Menton, accroche des maquisards au col des Banquettes.
Le 23 août, création du "Gebirgsjäger Regiment Meeralpen" rassemblant le 1er Bataillon Mittenwald et le Hoch 4.
Fin août, le régiment Meeralpen reçoit l'ordre de la 90ème Panzer-Grenadier Division pour se porter dans la vallée de la Vésubie afin de nettoyer la résistance qui s'est installée depuis le 16 août. Elle est appuyée par le 190e détachement blindé de reconnaissance.
Une colonne de 100 hommes descend de Turini et occupe La Bollène-Vésubie sans combats. Une autre colonne tente de faire sauter le dernier pont sur le var, le pont Charles-Albert, tentative repoussée par les éléments FFI faisant 7 tués et 2 prisonniers allemands.
Entre le 22 et 24 août, le Meeralpen occupe brièvement Saint-Etienne-de-Tinée, puis Belvédère le 25 août.
Les 27 et 28 août, une opération combinée avec la 90ème PzGr. Division et le regiment Meeralpen permet de capturer le village de Saint-Martin-Vésubie sans combats, après un court bombardement au mortier faisant 5 tués parmi la population civile. Prévenus de l'arrivée des allemands, les maquisards du groupe Hochcorn (marins-pompiers de Marseille) évacuent le village afin qu'aucune représailles ne soit fait sur la population civile. Les habitants sont rassemblés sur la place comme otages puis le village est pillé de tous ses vivres. Les allemands montent par la suite sur les cols frontaliers avec leurs camions et des mulets réquisitionnés transportant le butin.
Le Hoch 4 est assigné à défendre les cols frontaliers sur le secteur du Col de Tente et du Monte-Argentera avec les éléments du bataillon Mittenwald.
Le 1er septembre, le P.C. du bataillon est installé aux Thermes de Valdieri. La base arrière est à Saint-Anna.
Ls Gebirgsjägers observent depuis leurs positions les moindres faits et gestes des américains arrivés depuis le 2 septembre à Saint-Martin-Vésubie. Ils s'y déplacent très librement et sans précautions, de ce fait les allemands opèrent de nombreux "coups de main" sur le village.
Pionniers du Hoch 4 dans la Haute-Vésubie, septembre 1944 (document Coll. Schroeder).Le 10 septembre, venant du Nord, une colonne de la 2e compagnie est accueillie par de violents tirs de mitrailleuses en abordant Saint-Martin, elle se replie. La 3e compagnie venue de l'Est arrive au contact des avants-postes américains de la compagnie A du 509th PIB. Il est 5h du matin. Trois américains sont faits prisonniers, dont un blessé. A l'aube, le mortar platoon du 509th PIB se porte sur la droite et écrase l'attaque allemande. Les pertes du bataillon sont d'un sergent tué, 6 blessés dont 2 ont été faits prisonniers et un disparu. Un des blessés réussira à rejoindre ses camarades deux jours plus tard.
L'activité du Hoch 4 est particulièrement active avec de nombreuses patrouilles entraînant des accrochages avec les américains et les partisans franco-italiens. Les attaques sont harassantes, demandant des heures, voir des jours de marche dans des conditions pénibles, la remontée l'est encore plus...
Le 16 septembre, un groupe d'éclaireurs de la 3e compagnie parti en direction de Saint-Martin ne revient pas...Prisonniers, blessés ou tués ? Personne ne le sait.
1er octobre, échec d'un coup de main sur le hameau de Mollières, seul rescapé, le tireur MG parvient à s'échapper, bien que blessé.
4 octobre, Première neige sur les cols.
8 octobre, la couche de neige est si épaisse qu'elle cause de sérieux problèmes de ravitaillements.
A la mi-octobre, le beau temps revient, les patrouilles reprennent.
Entre le 21 et le 23 octobre, il reneige...
Le 29 octobre, le bataillon réceptionne un message annonçant une prochaine relève.
31 octobre, plusieurs chasseurs meurent dans une avalanche.
1er novembre, relève du Hoch 4 par le 3e regiment de Granatieri de la division fasciste Littorio.
Les pertes du Hoch 4 sur les Alpes-Maritimes s'élèvent à 18 tués, 45 blessés et 25 disparus.
Embarqué à Cuneo, le bataillon fut durement engagé sur la ligne Gothique et participe à l'opération Wintergewitter le 25 décembre 1944.
Le 29 avril 1945, suite à la reddition générale des forces germanos-italiennes, la troupe se rend aux blindés du Corps Expéditionnaire Brésilien.
L’emblème du bataillon est une tête d'aigle épinglée sur le côté gauche de la casquette de montagne :
"
Dort, wo der Adler haust", (Là-bas où niche l'aigle), un livre sur l'historique du Hoch 4 écrit par Mark Schroeder, ancien chef de la section d'éclairage du bataillon :
Si quelqu'un le possède je serais fortement intéressé pour en savoir plus.
Simon.