Tor 069 114 116, MKB 4./682, Cépet 340 mm (St Mandrier, 83)

Le canon de 340 mm Mle 1912:

http://www.navweaps.com/Weapons/WNFR_134-45_m1912.htm

Cuirassiers :Lorraine, Normandie, Provence, Bretagne
Batteries: Cepet, Bizerte

FX

une tite question :arrow: a quoi servait le petit canon sur la tourelle? DCA ?

en tout cas super impressionant !! merci pour les photos !

Le canon que tu vois sur la tourelle de 340 est une pièce d'éclairage de 100 mm mle 97 installée par les français dans les années 1930 (désignation allemande après la prise de la batterie = 10 cm C/97 -17 (f)).

Elle sert à envoyer des obus éclairants en cas de tir de nuit, avec un tir rapide, ce qui permet d'éclairer la cible au mieux, afin que les canons de 340 des tourelles puissent ajuster leur tir. L'obus éclairant permet de visioner de nuit beaucoup plus d'espace sur un site à bombarder qu'un simple projecteur, qui emmet quand à lui un faisceau de lumière unidirectionnnel avec un champ d'éclairage assé réduit (en général une seule cible). Avec un laché de plusieurs obus éclairants, on peut ainsi éclairer un champ de tir important...genre sur une armada de bateaux.

Fx

Une petite précision si vous le permettez, afin de rectifier une erreur souvent répétée. Le canon de 100 Mle 1897 installé sur le toit des tourelles de Metline et de Cépet n'est nullement destiné au tir d'obus éclairants. Il convient d'ailleurs de revenir sur la technique d'éclairage d'un objectif dans le tir de nuit. L'obus éclairant n'est pas tiré pour illuminer le but, mais pour créer sur la mer, en arrière de celui-ci, une flaque lumineuse, sur laquelle il se détache. On voit donc que la portée du canon chargé de tirer les obus éclairants doit être sensiblement supérieure à la distance de l'objectif. Si l'on considère que la portée du canon de 340 Mle 12 est d'environ 35 kilomètres, et celle du canon de 100 Mle 1897 de l'ordre de 12 kilomètres, on voit bien que celui-ci ne serait pas capable d'assurer la mission d'éclairage, même si les portées d'engagement en tir de nuit sont souvent plus faibles. La cadence de tir du canon de 100 est d'autre part trop lente pour assurer le dépotage d'un nombre suffisant d'obus éclairants, permettant la poursuite d'un navire lancé à grande vitesse. Terminons en signalant que la formation de la flaque lumineuse est très tributaire de la houle. Quand celle-ci est trop forte, la brillance diminue fortement. C'est pourquoi ce système ne peut-être considéré que comme un palliatif, en l'absence de projecteur performant.
Les canons installés sur le toit des tourelles de 340 sont en réalité destinés au tir réduit, permettant l'entrainement du personnel de la batterie, sans entamer le potentiel des tubes de gros calibre, qui est d'environ 200 coups. On trouve d'ailleurs le même dispositif sur les tourelles des cuirassés, ou les canons de tir réduit sont souvent disposés de part et d'autre de la tourelle. On les distingue sur la photo du Richelieu.
Sur la batterie de Cépet, il faut lire absolument le livre de JF Roudier "Les canons de St Mandrier", aux éditions La Plume du Temps, et sur Metline, celui de votre serviteur "Les défenses de Bizerte", chez Alain Chazette.

https://sudwall.superforum.fr/biblio-et-liens-f6/340-cepet-toulon-t5.htm

FX

Déjà vue :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c4/Naval-gun-tulon.gif

Fx

Voici quelque infos supplémentaires :
Batterie de 340 mm de la de la marine française sur la presqu'ile de St Mandrier, au cap Cépet, utilisée par les Allemands pour défendre la rade de Toulon.
Elle arrêta pendant plusieurs jours les Américains qui la nommèrent "Big Bill".
La tourelle est surmontée par un canon de 75 mm, récupéré en 1940 en France.
Le 18 août 1944, marque le début des raids sur les positions d'artillerie allemandes sur camps retranchés de Toulon et de Marseille, la batterie de 340 mm du cap Cépet est visée.
Peu de résultats, D.C.A. énorme, 20 bombardiers U.S sur 24 sont touchés   , un B-26 du 1/19 est abattu.

Bonjour Cyrial,
Je ne sais quelle est ta doc. pour dire que les bombardements des positions d'artillerie du secteur de Toulon ont débuté le 18 août 1944, mais la mienne, établie à partir d'archives US et françaises, m'indique qu'ils ont en fait commencé (dans le cadre de l'opération Dragoon) dès le 13 août et sans interruption jusqu'au 20 août...je ne parle pas uniquement de la batterie de Cepet, bien sûr.
Tous ces bombardements ont été le fait des bombardiers moyens B25 et B26 des groupes américains et français; aucun lourd de la XVe AF n'a été engagé.
Pour la journée du 18 août, où dans le courant de la matinée 154 B25 et B26 de divers groupes français et US se sont succèdés sur la zone de Toulon...2 pertes ont été enregistrées: 1 B26 du GB 1/19 Gascogne en effet et 1 B26 du 17th BG US.
En ce qui concerne Marseille, les bombardements n'ont débuté que le 24 août et se sont concentrés exclusivement sur les batteries de îles du Frioul jusqu'au 27 août.
Nos docs sont a comparer
Michel

Bonjour
Il semble que les archives, certainement aéro, que tu as consultées, soient plus qu'approximatives. Il y a beaucoup d'erreurs dans ton post. Il faudrait que tu consultes les ouvrages et articles de base sur Cépet. Tu pourras trouver les références de certains en remontant un peu en arrière dans le sujet.
- la batterie de Cépet n'est pas située au cap Cépet, mais dans la plaine de Cavalas, dans la presqu'île de Cépet
- elle n'a jamais arrêté personne, et surtout pas les Américains, puisque c'étaient les Français qui étaient chargés de la prise de Toulon. Mais sa présence a eu une grande influence pour le choix des plages de débarquement
- elle était surnommée, non pas Big Bill, mais Big Willie, ou encore Number One
- les tourelle n'étaient pas surmontées d'un 75 "récupéré en France", mais d'un 105, destiné au tir réduit, installé en 1933-34
- les bombardements sur Cépet ont commencés dès le 13 août, et se sont poursuivis jusqu'au 20. Neuf raids au total, menés par les 7 groupes, dont 4 français, du 42 th Bomb Wing. On ne peut pas dire qu'ils n'ont pas été efficaces, puisqu'une bombe, vraisemblablement de 2000 livres, larguée le 16 août, a mis hors service la tourelle C. Six B26 seront abattus au total par la flak, dans les raids sur Cépet, dont deux français.
JJ

J'ajouterai même, pour être plus précis, qu'il ne s'agit pas de "Big Bill", mais de "Big Willy", le 340 de Cepet arrivant juste après le 380 de Marignane. Les britanniques du Ramillies lui même armé de 4 tubes de 340, avec l'humour qui les caractérise, surnommaient les gros tubes de "Big Willies", autrement dit "grosse kekette" pour rester prude.

[quote]comme le dit Jos qu'est ce que l'on peut voir comme conneries sur le net affraid Rolling Eyes

Le type (bien) qui a écrit l'article en question sur Cepet ne disposait pas des moyens de recherche qu'offre l'internet aujourd'hui. Grace au net ill est facile de recouper les infos, alors qu'à l'époque! " L'a peu près" ça le faisait!

Le Net est une invention récente, et son utilisation ne peut se substituer aux années passées à consulter les archives.
Et voilà que je me mets à faire des fautes dignes du CP, les bombardements ont commencés, n'importe quoi...
Pour me faire pardonner, voici une photo assez connue du B 26 Maraudeur sérial 42-107 735 Flossie's Fury, du17 th bomber group, abattu par la flak (2 obus de 88 explosant à proximité) le 20 août, après avoir largué deux bombes de 2000 livres sur Cépet. Deux mitrailleurs seront sauvés par leur parachute, les six autres membres de l'équipage perdant la vie dans le crash. Pensez à eux...
JJ

Et, je m'en excuse, Mabul est toujours HS, il faut que je trouve un autre serveur...

Brit a écrit :

Citation :

Les britanniques du Ramillies lui même armé de 4 tubes de 340

Le HMS Ramillies comme tous les cinq cuirassés de la classe Royal Sovereign était armé de 8 pièces de 381 mm. Tous portaient un nom commençant par la lettre "R". Le cuirassé le plus connu de cette classe était le HMS Royal Oak torpillé et coulé à Scap Flow le 14 octobre 1939 par l'U 47 de Gunther Prien.
Une deuxième série de cinq unités plus puissantes, 80.000 CV contre 40.000 CV, et plus rapides 24 nœuds contre 21, les Queen Elisabeth portaient eux-aussi 8 pièces de 381 mm.
Ces dix cuirassés étaient les plus puissants bâtiments britanniques durant la guerre de 14/18.

Au matin du 15 août, seule la tourelle C est opérationnelle. La tourelle F n'a qu'un seul canon de disponible et encore théoriquement. La pièce gauche ne peut tirer pour cause de réparation du récupérateur. de plus, le 12, deux personnels de la DCAN de Toulon, messieurs Lallier et Richelme, mettent à profit une alerte aérienne pour saboter la pièce droite par vidange de l'huile du dispositif d'entrainement de pointage, croisement de branchements électriques et "oubli de boulons" dans les pignons.
sabotage hardi mais sans lendemain car les Allemands remettront tout en ordre mais ne concluront point au sabotage mais seulement à des négligences de l'équipe françaises !
Dans la soirée du 15, la tourelle C effectue un tir de trois coups dans la direction générale Croix des signaux - Solliés Pont. Comme aucunes troupes alliées n'a pu encore atteindre la zone de Siolliès Pont, ce tir sera interprété par les services de renseignement alliés comme un tir d'accord et de bon fonctionnement. Le 16, dans l'après-midi, une bombe vient frapper le bloc de béton qui forme l'assise de la tourelle juste au ras de la pièce de gauche : plusieurs plaques de blindage sont arrachées, les mécanismes de pointage avariées et la tourelle ne peut plus tourner. de plus cinq servants sont blessés et ce fait va sérieusement entamer le moral des canonniers allemands.
la tourelle F est touchée par deux obus de croiseurs (152 ou 203 mm) qui ne perceront pas les blindages ni provoqueront d'avaries à l'intérieur. Un troisième obus va détériorer les rayures de la pièces en avarie. Les experts américains pensent que c'est par un coup direct, le français pensant plutôt à un gros éclat qui aurait pénétré par la bouche de la pièce. L'autre canon tirera jusqu'à la reddition de l'ouvrage 250 coups dont une série continue de 60 coups !

La pièce sur le dessus de la tourelle servait pour les tirs réduits, c'est à dire des exercices de pointage des tourelles avec le tir d'un canon de moyen calibre. Ce procédé avait pour but de permettre l'entrainement des pointeurs sans user les pièces de gros calibre. Accessoirement, j'avais toujours pensé que cette pièce était du 90 mm mais comme ça au pif sans avoir approfondi le sujet.

@+
Alain

2 tubes de 340 du HMS Ramillies érigés en monument à l'entrée de l'Imperial War Museum à Londres.

http://en.wikipedia.org/wiki/HMS_Ramillies_(07)

Brit,
Tes canons de 340 du HMS Ramillies appartenaient à celui du programme de 1889 effectivement armé de quatre pièces de ce calibre. Il appartenait à une série de 8 cuirassés rayés des listes en 1912/1913.
Les noms de cinq d'entre-eux, HMS Ramillies, HMS Royal Oak, HMS Revenge, HMS Resolution et HMS Royal Sovereign, sont repris dans la nouvelle classe de 1915 armés de huit pièces de 381 mm. Deux autres noms, ceux des HMS Hood et HMS Repulse, seront donnés à des croiseurs de batailles qui disparaitront tragiquement en 1941 et 1942. Seul le huitième nom, HMS Empress of India, ne sera pas repris par la suite.
@+
Alain

Il y a eu plusieurs navires à porter le nom de HMS Ramillies. Les canons placés devant le Imperial War Museum à Londres sont bien ceux du HMS Ramillies qui a participé aux opérations navales au large des côtes varoise en août 1944. Une plaque en atteste.


August

               24th        Took passage to Algiers from Propriano.

                               Recalled to support military operations in Marseilles Bay.

               25th        Arrived at Porquerolles with HM Cruiser SIRIUS and US cruiser OMAHA. Joined in

                               bombardment of batteries on St. Mendrier peninsula.

Brit,
je ne conteste pas que le HMS Ramillies se soit trouvé devant St Mandrier.
AS-tu photographié la plaque explicative devant ces canons s'il y en avait une ?
S'ils appartenaient au HMS Ramillies de 1916, celui qui a combattu devant Toulon, il s'agit alors de 15" autrement dit des 381 mm.
S'il est mentionné 13.5", soit 343 mm, on alors affaire aux canons du HMS Ramilliies précédent (1892 - 1913).
Durant la WWII, les cuirassés et croiseurs de bataille la Royal Navy portaient tous du 15" (381 mm) à l'exception des cinq King George V qui eux portaient du 14" (356 mm).
Je n'inclus pas dans les calibres ci-dessus l'artillerie du HMS Iron Duke qui démilitarisé en 1931 servait de ponton école d'artillerie avec seulement 6 pièces de 13.5" au lieu des dix d'origine : ce navire ne naviguait plus et donc ne pouvait combattre en haute-mer.
@+
Alain

re,
Big Willie dans un décor lunaire





@+
Nico

Salut,
résolution en 4500 x 3500

une autre :



@+
Nico

http://forum.axishistory.com/viewtopic.php?f=70&t=162028

FX

De nlles photos de la batterie et shéma:

http://forum.axishistory.com/viewtopic.php?f=70&t=162028

Bonsoir,

Peut-être que ces photos sont déjà sur le SUDWALL ?
Je les poste quand même (Avis aux amateurs) :





L'E.M.

http://forum.axishistory.com/viewtopic.php?f=70&t=162028