Hommage à "ceux de Dunkerque" dont mon grand-père, médecin dans le civil et mobilisé en 1939 comme capitaine commandant la 5ème batterie (2ème groupe) du 115ème régiment d'artillerie lourde hippomobile, campagne en Belgique, puis retraite quasi-intacte du groupe dans la poche de Dunkerque, destruction sur ordre du matériel et des chevaux le 29 mai pour, précise le journal de guerre de ce groupe, "ne pas embouteiller l'embarquement des Anglais" (ce n'était pas "Tirez les premiers Messieurs les Anglais", mais plutot "Embarquez les premiers, Messieurs les Anglais"...), puis fait prisonnier le 4 juin et emmené en captivité en Poméranie. Libéré un an après car ancien combattant de 14-18, retour à Mèze dans l'Hérault où il a repris son activité de médecin à une époque où les accouchements se faisaient à domicile à la lueur des bougies, où le manque d'essence l'obligeait par tout temps et à n'importe quelle heure du jour et de la nuit à pédaler ferme pour assurer les urgences dans les campagnes voisines, où la présence allemande l'obligeait à avoir sur lui un "nacht ausweis" pour ses visites de nuit, où la Sécurité sociale n'existait pas ce qui l'amenait parfois lors d'une visite dans une famille pauvre (on dirait aujourd'hui "défavorisée") à ne pas faire payer mais en plus à laisser une pièce pour l'achat des médicaments : ce qui lui faisait dire en rentrant à ma grand-mère : "Tu comprends c'est une famille de pécheurs dont le père est malade, s'il ne guérit pas, il ne travaille pas et ne peut pas nourrir sa femme et ses enfants."
Bref, autre temps, autre époque, autre moeurs, ... mais je m'égare et je m'aigris, alors vite un petit coup d'oeil sur les photos dans le post de la sortie du WE dernier et un petit snif de bétonite dans le pif pour se requinquer.
Amitiés.
Claude