Bombardements dont italien de juin 1940 sur Marseille (13)

Bonjour

j'ai travaillé sur le sujet du Ju 88 abattu prés de la frontière italienne.
Je serais intéressé par des informations concernant le bombardement du port de Marseille de l'escadrille KG51, ce 2 Juin 1940.

Concernant la cause exacte de la perte du JU 88 A 54835/12 le 2 Juin 1940, pas d'exacte certitude à ma connaissance: DCA de Marseille, Chambéry ou Modane?
J'ai rencontré à la cérémonie du 10 Juin un témoin oculaire (8 ans à l'époque) qui m'a affirmé avoir vu l'avion aborder Modane en dégageant une forte fumée. Par ailleurs son père en garnison à l'époque à Modane lui a affirmé que la DCA l'avait raté. Cela n’empêche évidemment pas une homologation.
Pouvez vous m'indiquer à quelle unité appartenait la compagnie de mitrailleuses 5/14 de Modane?
Avez vous également des informations sur les unités de DCA défendant Chambery à l'époque?
Si j'ai un peu de temps, j'irai faire un tour aux archives de Vincennes.
Merci

Le journal Le Dauphiné a publié le 11 Juin 2011 un long article relatant la cérémonie du 10 Juin uniquement dans sa version papier.
On trouvera ci dessous l'article "oublié"par la version internet:

Début de citation:

Titre de l'article:
Hommage émouvant à quatre aviateurs allemands

Texte de l'article:
Rita-Ingrid Köppl-Kromer n'a pas connu son père. Un mois avant sa naissance, celui ci, le Feldwebel Georg Köppl mourait avec trois autres aviateurs allemands, dans l'écrasement de leur bombardier au lieu-dit Casse Blanche, au dessus de Bramans. Hier, madame Krömer a participé avec beaucoup d'émotion au dévoilement d'une plaque à la mémoire des quatre aviateurs.
Ses pensée, avoue-t-elle, vont aux Bramanais qui le 2 Juin 1940, ont vu passer l'avion juste au dessus de leurs têtes; aux français qui ont fabriqué des croix et donné une sépulture aux quatre victimes. Sa vie vie a changé, assure-telle, lorsqu'elle a appris qu'un village de Haute Maurienne souhaitait rendre hommage à l'équipage du bombardier. Elle est venue porteuse de messages du gouvernement régional de Bavière, et a assisté avec émotion au monument aux morts de Bramans, à la cérémonie au cours de laquelle la sonnerie aux morts rendait un même hommage aux disparus des deux camps.

Accord unanime:
« la commune a entrepris la mise en œuvre du devoir de mémoire avec une détermination sereine » explique le maire, Yvon Chataz. L'idée de poser une plaque à proximité de Casse Blanche, surgie à la suite des travaux historiques de Dominique Dupérier qui ont précisé les circonstances du drame, a fait l'unanimité. Les ancien combattants de Haute Maurienne , y compris ceux qui se sont battus contre les allemands, sont venus avec leurs médailles et leurs drapeaux.
Côté allemand aussi, l'initiative a fait plus que retenir l'attention. »Rien n'illustre mieux le miracle de la réconciliation franco-allemande que la présence ici de militaires des deux pays », estime Ingo Radcke, consul général d'Allemagne à Lyon. De fait, une délégation d'officiers de réserve était venue d'outre-Rhin, et a participé à la cérémonie aux côtés d'un détachement du Groupement d'aguerrissement en montagne de Modane. Le colonel Klaus Jürgen Haffner, attaché militaire à l'ambassade d'Allemagne à paris, a rappelé que les événements de ce type se développent: le 26 juin, pour la première fois, des éléments de la brigade franco-allemande participeront à la cérémonie de la Bataille de Verdun. Bramans, à sa façon, participe à une nouvelle page de l'histoire.

Les faits:
Le 2 Juin 1940, un Ju 88 allemand, de retour d'une mission de bombardement du port de Marseille, et touché par la DCA, tente de rejoindre l'Italie.
Il s'engage dans la vallée d'Ambin qu'il ne peut franchie, et s'écrase à 2000 d'altitude.

Les victimes allemandes:
Oberleutnant Paul Kibele
Feldwebel Georg Köppl
Oberfeldwebel Max Schlutzki
Unteroffiziere Robert Bauer
Seules les familles des deux premiers ont pu être retrouvées. Elles étaient représentées hier lors de la cérémonie.

Fin de citation

Par ailleurs, on peut également consulter un article du Dauphiné Libéré du 2 Juin 2010 qui annonce qu'un premier descendant d'un des aviateurs a été retrouvé:
http://www.ledauphine.com/savoie/2010/06/02/histoire-l-ultime-vol-du-bombardier-se-termine-en-maurienne

D. Dupérier



[img][/img][img][/img]

Concernant le Junkers 88 abattu le 2 Juin 1940 après avoir bombardé le port de Marseille, on peut lire son histoire (lien pdf ci dessous) telle que j'ai pu la reconstituer.

je suis évidemment preneur de tout élément complémentaire ou rectificatif.

D. Dupérier

http://www.fichier-pdf.fr/2011/08/12/junkers-88-v11/junkers-88-v11.pdf

L'orthographe exacte du cargo anglais est Orford. Il n'a pas été touché en même temps que le Chella le 2 mais la veille vers 14h30.
Mis en flammes, il brûlait encore le lendemain lord de l'attaque mentionnée dans votre page internet.
De plus la DCA de Marseille était plus conséquente qu'indiquée.
Voir mon post pour sa composition et son évolution entre septembre 1939 et juin 1940.

https://sudwall.superforum.fr/t3837-dca-secteur-marseille-berre-13

Pour les détails concernant les bombardements du 1er et 2 juin, voir le début de ce post.


Sinon, bon boulot.

@+
Alain

Poignant travail avec des illustrations appropriées.
Bravo.

Notre ami Jean Jacques Moulins ayant publié dans 39/45 Magazine de ce mois-ci un article sur la DCA de Marseille évoque l'attaque du 02/06/1940 et la perte du Chella.
Voici d'abord une vue aérienne de ce paquebot durant la Guerre d'Espagne. Alors que les consignes officielles ne préconisent qu'un pavillon tricolore de chaque bord, la Cie Paquet a fait peindre des marques de neutralité plus complètes :
- deux pavillons tricolores
- deux fois le sigle de la Cie, CNP = Compagnie de Navigation Paquet
- le nom du navire.
En juillet 1940, l'Amirauté s'inspirera de ce type de marque de neutralité pour édicter celui des navires marchands de Vichy, le nom du navire encadré par deux pavillons tricolores peints dans un rectangle jaune. Il y aura eaucoup de variantes non règlementaires !



Pour en revenir au 2 juin, voici une vue du Chella en flammes. Les remorqueurs se sont précipités pour le sortir du port car il a à bord un important lot de munitions destiné aux troupes du Maroc. Pour haler le navire en feu, les remorqueurs crochèrent leurs remorques sur l'ancre tribord.



Le Chella venait de passer au bassin pour entretien et on l'avait doté d'un camouflage original. Sur le côté bâbord : une péniche à grande vitesse, à tribord, je n'ai jamais vu de photos.



Alors que remorqueurs et navire en feu sont sortis du port, les munitions embarquées commencent à exploser coupant les deux remorques. Le Chella se met à dériver. Le patrouilleur auxiliaire P 2 Cyrnos reçoit l'ordre de le couler au canon. Sur la photo suivante, un obus de 100 mm explose à proximité de la coque



L'épave sera dépecée après la guerre mais les chaudières et les turbines seront récupérées, remises en état et équiperont les bananiers Volta et Foria.

@+
Alain

Salut ,
J'ai 3 photos du "Chella" et du "Orford" en flammes en train d'être remorqué je les scanne dans la journée.

@+
Nico

La cargaison de coton de l'Orford (à gauche) continue à brûler tandis que le Chella commence à chavirer sur bâbord sous l'effet des tirs du P 2 Cyrnos.



@+
Alain

vtt13 a écrit:

Je peux confirmer qu'un éclat de bombe d'un bombardement italien a traversé l'armoire de ma grand mère qui habitait l'Estaque.

Mon père m'a aussi parlé d'une attaque de Stuka sur je ne sais quel bateau qui était dans le port.

Votre grand-mère pouvait connaître la mienne, qui habitait aussi l'Estaque. Ma tante, par contre, me parle plutôt des bombardements allemands, dont une bombe était tombée chez le voisin, au vallon du Marinier, sur les hauts de l'Estaque.

Je suis tombé par hasard sur ce forum (qui est très bien fait, d'ailleurs) en recherchant sur le net des infos sur le bombardement du gazomètre en 1940, ma mère ne se rappelant plus la date exacte :

Quatre bombes tombent dans l'eau de part et d'autre de la jetée à la hauteur du bassin National.
En ville, une bombe rate le gazomètre de l'avenue de Lyon et crève la cuve à eau de l'établissement du gaz entraînant une inondation. Une autre bombe tombe devant une école de l'avenue de Neuville. Il y a eu 8 blessés du fait de ces deux projectiles.

Je voudrais apporter un témoignage sur ce bombardement:
Apparemment les allemands visaient la gare du canet.( c'est ce qui s'est dit à l'époque)
il n'y a eu qu'une seule bombe qui a éventrée le gazomètre qui était plein d'eau, la compagnie du gaz l'avait vidé justement par crainte d'un bombardement. Ma mère a été blessée à la jambe durant la panique qui a suivie, elle se trouvait à l'école de filles avenue de Neuville ( qui est devenue l'avenue felix Zoccola après la libération), personne ne pouvait sortir de l'école car les portes s'ouvraient vers l'extérieur et comme l'eau montait de l'autre coté, impossible d'ouvrir, elles sont sorties par des fenestrons assez hauts qui donnaient sur la maternelle d'à coté et ensuite par la rue Edgar Quinet .
Il y eu une très grosse vague puis environ une 40aine de cm d'eau aux alentours du gazomètre. A l'époque, le "biaou" (le ruisseau caravel) coulait a ciel ouvert au bout des rues edgar Quinet et autres le long de la gare du canet et il a pu résorber assez vite cette vague d'eau qui courait dans les rues.

J'avais sept ans en 1940. J'allais à l'école libre mixte Saint Joseph à l'Estaque.

Je me souviens d'un bombardement survenu lorsque nous étions en classe et de la descente sous la cours guidée par les maitresses (Mme Perthus et Melle Anastasie).
Nous avons entendu une forte explosion (ou deux très rapprochées) puis le silence.
Nous sommes sortis de notre abri pour voir arriver depuis l'Estaque Gare de nombreuses mamans affolées. J'ai su plus tard que depuis l'Estaque gare la fumées due à l'impact de la (ou des) bombe semblait venir du toit de l'école.

J'ai pu assister d'autre part, depuis le balcon de notre appartement situé en haut du boulevard Fenouil (211 rue Lepelletier) aux divers épisodes de l'attaque du bateau anglais Orford.
Je peux confirmer les divers faits décrits dans le forum,en particulier les secours apportés par les pêcheurs de l'Estaque.
Je me souviens parfaitement d'avoir vu des marins anglais sauter à l'eau depuis le pont du bateau et nager vers le port de l'Estaque.

J'ai également pu suivre les divers épisodes concernant le Chéla.
Et bravo pour les photos du forum.
A mon age, à cette époque l'épisode du canonnage du Chéla auquel j'ai assisté dans les mêmes conditions, était encore pour moi plus un spectacle qu'un drame.

Je peux ajouter pour la petite histoire,que mon oncle scaphandrier de l’entreprise Marcellin a participé au démantèlement de l'épave et à la récupération des moteurs.

Merci à tous les rédacteurs du forum pour leur travail formidable.

Je remets la carte des bombardements qui avait disparu:



et en gros plan pour l'Estaque:


Un résumé précis des dommages suite au bombardement de l'Estaque fait par mon père.

1 bombe, Bd Constantinople (Bd Albin Bernardini) angle Bd Farenc
Villa de M Mme Rougier.  Pas de blessé, seule leur fille est restée bloquée sous les décombres dans le couloir central entre deux portes

1 bombe rue Druilhe, en haut à côté du « Passage du Fielas »
Tombée sur un taxi qui ramenait une famille partie au début de la guerre se mettre à l’abri à la campagne, au moment où le taxi s’arrêtait devant leur maison, une bombe y est tombée dessus (Sept morts dont des enfants).
• 1 jambe retrouvée dans les escaliers du « passage du Pataclet »
• 1 tronc retrouvé dans les combles de la maison de la rue Druilhe, jouxtant le « passage du Pataclet ».
• Une passante Mme Perolo née Pilès, enceinte de 8 mois a été également tuée. Elle habitait rue Jumelle.

1 bombe rue Convention

1 bombe rue Mallot.
Tombée sur la chapelle du patronage des garçons, le détruisant ainsi que la salle de spectacles. Une blessée au mollet : Mme Toche, factrice, demeurant dans le patronage.

1 bombe sur une maison, rue Jumelle ,
détruisant le mur sud, coté traverse des Lions, Mme Tardieu légèrement blessée au visage par la chute des gravats se trouvait dans sa cuisine, côté rue Jumelle.

1 bombe tombée dans la campagne « Donzello »
Un éclat a été retrouvé au 2ième étage du 26 rue Jumelle. (Campagne « Donzello » puis  « Gardanne », maintenant Lotissement H3 chemin de la Nerthe).

Je me permets de "déterrer" ce sujet qui a débuté en 2008 et dont le dernier message date de 2013...et qui semble avoir "nourri" certains articles sur le sujet.
Bientôt ,le 21/06 celà fera 80 ans que le bombardement italien a eu lieu y a t'il des éléments nouveaux depuis ces derniéres années ?
Le présent sujet avait fait considérablement avancer nos connaissances sur cet évènement méconnu et les témoins de l'évènement sont aujourd'hui disparus ou trés agés ;et souvent trés jeunes à l'époque.
Alors quoi de neuf ?

Comme annoncé ci-dessus hier celà faisait 80 ans que ce sinistre évènement a eu lieu...et qu'il reste aussi méconnu.
Le présent sujet avait fait bien progresser nos connaissances jusqu'en ...2013,mais quasiment rien depuis
A noter que si nos travaux ont bien "nourri" quelques articles dans des revues spécialisées ("39/45 Magazine"il me semble), coté grand public ce n'est pas encore gagné !
Voir ci-dessous le lien Wiki qui s'il cite bien dans ses sources le "Caroff" et le forum "Italie 1935-1945" n'en comporte pas moins des lacunes ,voire des erreurs quand il parle du raid nocturne des SM79 (Confusion avec le raid nocturne des Fiat BR-20 mentionné par les italiens,jamais par les français ?)
Des affirmations aussi comme celle concernant l'intervenion des Dewoitine D-520 qui avait été sujette à discussion içi même

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Marseille_(1940)

Alors du neuf ?

EKAERGOS a écrit:

Comme annoncé ci-dessus hier celà faisait 80 ans que ce sinistre évènement a eu lieu...et qu'il reste aussi méconnu.
Le présent sujet avait fait bien progresser nos connaissances jusqu'en ...2013,mais quasiment rien depuis
A noter que si nos travaux ont bien "nourri" quelques articles dans des revues spécialisées ("39/45 Magazine"il me semble), coté grand public ce n'est pas encore gagné !
Voir ci-dessous le lien Wiki qui s'il cite bien dans ses sources le "Caroff" et le forum "Italie 1935-1945" n'en comporte pas moins des lacunes ,voire des erreurs quand il parle du raid nocturne des SM79 (Confusion avec le raid nocturne des Fiat BR-20 mentionné par les italiens,jamais par les français ?)
Des affirmations aussi comme celle concernant l'intervenion des Dewoitine D-520 qui avait été sujette à discussion içi même

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Marseille_(1940)

Alors du neuf ?

UP